Ogre Battle : The March of the Black Queen est un jeu vidéo Super NES publié par Enixen 1993 .

  • 1993
  • Stratégie

Test du jeu vidéo Ogre Battle : The March of the Black Queen

4/5 — Exceptionnel ! par

Développé et édité par Quest, sauf aux États-Unis où c’est Enix l’éditeur.

À l’instar de la fameuse saga cinématographique Star Wars, la série des Ogre Battle a volontairement été conçue de manière assez décousue par les gens de chez Quest. Ainsi, bien qu’étant le premier jeu paru, ce March of the Black Queen est chronologiquement le cinquième épisode de la série.

SI TU ATTAQUES L’EMPIRE, L’EMPIRE CONTRE-ATTAQUE

Le sage Rashidi a tué son ami le roi Gran Zenobia et rejoint l’impératrice des Highlands, Endora, déclenchant de fait la Guerre des Quatre Royaumes. Un an plus tard, les troupes des Highlands l’ont emporté, et des cendres des royaumes conquis est né l’Empire de Zetegenia. Un Empire qui écrase ses sujets et s’en remet à la force pour régler tout conflit.

Nous sommes désormais en la vingt-quatrième année impériale. Aux frontières de Sharom, les derniers survivants des Chevaliers de l’ancien Royaume de Zenobia se réunissent et préparent une dernière offensive contre les loyalistes…

JE FAIS CE QUE JE VEUX AVEC MES CHEVEUX

Ogre Battle : The March of the Black Queen est un jeu de stratégie qui débute par ce qui deviendra l’une des marques de fabrique de la série : une sorte de questionnaire de Proust. Vous avez ainsi trois manières de répondre à la lancinante question « Et si vous étiez une pâte, seriez-vous un macaroni ou une coquillette ? », et de la qualité de vos réponses dépendront bien des choses : ceci affecte en effet vos statistiques de départ, votre alignement (plus ou moins orienté vers le Bien ou le Mal), vos troupes de départ ainsi que votre classe.

Ceci étant fait, le jeu commence. L’aventure se découpe en une trentaine de chapitres (dont quelques-uns cachés) qui sont autant de batailles. Vous vous déplacez de mission en mission sur une carte générale, où vous pouvez également gérer vos troupes et vos objets, et sauvegarder.

Une fois la mission sélectionnée, le combat débute sur un nouvel atlas à l’échelle plus serrée. Le but du jeu est de vaincre le boss adverse, de préférence en massacrant tous ses sbires auparavant histoire de grignoter un tas de points d’expérience.

Vous déployez vos unités à la manière d’un jeu de stratégie classique, sachant que chaque unité coûte une certaine somme d’argent par jour. En effet, les jours défilent à mesure que le combat s’éternise, et ceci influera d’ailleurs sur les combats puisque les troupes affiliées au Bien combattront mieux de jour, et celles affiliées au Mal de nuit. Sur la carte, il y a des villes et des temples que vous libèrerez si vous passez dessus. Vous gagnerez alors un tarot, sur lequel je reviendrai sous peu.

En cas de rencontre avec un ennemi, vous passez sur la troisième vue, l’écran de bataille, vu de trois quarts. Le combat se présente à la manière d’un RPG traditionnel, avec un menu d’action pour chacun de vos personnages. Ceci dit ces actions sont assez générale, avec des choix tels que Attaquer comme une brute ou Se concentrer sur le leader, par exemple. En fin de combat vous gagnez des points d’expérience, ce qui permettra à terme d’augmenter les caractéristiques de vos personnages, voire de leur faire changer de classe. En parlant de classe, vous aurez à votre disposition de classiques chevaliers, mages, ninjas… mais également des « classes » plus exotiques, comme des harpies, des anges, des loups-garous, etc.

Selon que l’ennemi tué est d’un rang nettement supérieur ou inférieur à votre personnage, ce dernier verra son alignement se modifier pour tendre, respectivement, vers le Bien ou le Mal.

Enfin, les tarots sont donc des cartes que vous obtenez, qui ressemblent beaucoup aux lames d’un jeu de tarot divinatoire. Elles vous confèrent divers bonus et malus et, selon les cas, peuvent également affecter l’alignement de vos personnages. Pour en finir avec l’alignement, sachez que de vos actes dépendra la fin que vous obtiendrez. Il y a en tout et pour tout douze fins, variant du plus sinistre à la happy end.

YEAH, ROCK ME BABY !

Les plus attentifs d’entre vous auront sans doute remarqué dans le titre et le sous-titre du jeu deux chansons tirées de l’album Queen II du groupe emmené par Freddie Mercury, et plus précisément du Side Black.

Mais ça c’est juste pour la fine bouche, parce que ça n’apporte rien au test, si ce n’est vous démontrer l’étendue infinie de ma culture (alors que je n’aime pas Queen…). Pour le reste ce premier Ogre Battle est l’instigateur d’une série à part et mérite donc d’être découvert et apprécié en tant que tel.

Pourtant, cette première itération n’est, au départ, pas des plus séduisantes. Hormis lors des combats, les graphismes sont assez dépouillés, et les animations de déplacement sur l’atlas sont d’une mollesse quasiment suisse. Seule la bande-son épique (et collégram, comme d’hab’) redresse la barre d’une réalisation qui, sans être catastrophique, n’impressionne pas.

C’est lorsque l’on s’est familiarisé avec le surprenant système de jeu que l’on commence vraiment à apprécier Ogre Battle. À mi-chemin entre jeu de stratégie et RPG tactique, il propose sans cesse des batailles épuisantes et passionnantes, et sa durée de vie est loin d’être déraisonnable.

Bref, la Marche de la Reine Noire a fait les premiers pas, et les épisodes suivants ne bouleverseront jamais le concept de base, tant celui-ci était quasiment irréprochable.

Ogre Battle : The March of the Black Queen