N-Warp Daisakusen est un jeu vidéo Super NES publié par Domaine Publicen 2008 .

  • 2008
  • Action

Test du jeu vidéo N-Warp Daisakusen

3.5/5 — Très bien par

2008. Oui oui, l’année dernière. Il y a bel et bien un jeu qui est sorti sur Super NES l’année dernière. En fait la rom est trouvable un peu partout ; entièrement gratuite, elle tombe directement dans le domaine public et elle est l’œuvre d’un certain d4s, Allemand si ma mémoire est bonne, malgré le titre très nipponisant du jeu.

NOUS LES MINIPOUSS

N-Warp Daisakusen n’est pas un hack, il s’agit d’un véritable jeu entièrement réalisé a la mano, qui ne reprend aucune base d’un quelconque jeu antérieur. Il s’agit purement et simplement d’un party-game, et il n’a pas vraiment de scénario. Disons qu’on a huit mecs hauts comme trois couilles à genou, qui se lattent la tronche dans des décors gigantesques pour eux, alors qu’ils paraîtraient minuscule pour nous. Un peu le concept de Micro Machines, sauf que là c’est de la baston et pas de la course.

CHÉRIE, J’AI RÉTRÉCI LES CROSSES

N-Warp Daisakusen est donc un homebrew vrai de vrai, probablement le seul et unique sur Super NES à être vraiment finalisé (parce que sinon y’a des trucs comme Astrohawk qui sont fonctionnels, mais on ne peut pas vraiment parler de produits finis). Il peut se jouer jusqu’à huit en utilisant deux multi-taps.

Il s’agit principalement de choisir un joueur, et de se bastonner contre un ou plusieurs autres persos dirigés par des amis. C’est du multi pur et dur, il n’y a pas de mode solo.

Contrairement à la plupart des beat ‘em up, le jeu qui nous intéresse ici est vu de dessus et se déroule dans des environnements surprenants : livre, carte de marin, racines… A chaque round, vous changerez d’ailleurs de décor.

A vrai dire, le concept de N-Warp Daisakusen se rapproche peut-être plus de Bomberman que d’un beat, à ceci près qu’on ne se fait pas exploser ici : il s’agit de trouver le moyen de s’approcher du joueur adverse (il y a des obstacles dans le décor, qu’il faudra contourner pour atteindre l’adversaire) pour ensuite aller lui mettre une peignée. Chacun des persos a sa propre jauge de vie indiquée d’un côté de l’écran, qu’il va falloir vider pour le vaincre.

Vous disposez pour ce faire de quatre boutons : un pour la garde, un pour les coups de pied, un pour les coups de poing et le dernier qui déclenche une attaque plus puissante, et qui a en outre le mérite de repousser l’adversaire super loin. En contrepartie, ce coup est très lent à sortir, ce qui fait qu’il peut très facilement être contré. Le match se déroule en trois rounds gagnants, ce qui peut donc nous amener à dix-sept rounds au total au maximum !

TOUT CE QUI BRILLE N’EST PAS D’OR

N-Warp Daisakusen a sans doute à peu près autant de défauts que de qualités. Au chapitre des bonnes nouvelles, la réalisation bien entendu.

Visuellement, N-Warp Daisakusen impressionne. Passé une intro, toute en 3D s’il vous plaît (!), vous atterrissez dans de superbes décors. Les personnages sont un peu petits, mais les environnements compensent largement cette relative faiblesse. Les images fixes, dans des tons sépias du plus bel effet, sont d’une richesse incroyable.

Côté sonore, il faudra se faire aux voix digits bien caverneuses à souhait, on dirait presque Darth Vadder qui aurait chopé une tuberculose. Cela dit, ce n’est pas forcément désagréable et ça donne un certain charme, si l’on peut dire, au jeu.

Le gameplay est également simple et attractif. Cependant, il va falloir attacher vos ceintures puisque nous entamons un virage à 360 degrés à destination des défauts du jeu. Pour commencer, cette jouabilité simple a beau impliquer un fun immédiat, il n’en reste pas moins que N-Warp Daisakusen est somme toute un peu trop limité, et il en devient rapidement répétitif.

En outre, face à Bomberman - puisque c’est définitivement de lui qu’il se rapproche le plus - il manque d’un zeste de fantaisie pour en faire un jeu véritablement prenant. Les décors sont certes splendides, mais ils sont aussi statiques et tristes. Et puis au bout de quelques matches, on a fini par en faire le tour.

Enfin, et là c’est tout à fait subjectif (tiens donc, l’Antekrist est subjectif maintenant ?), il lui manque cet espèce de charme rétro des vrais jeux seize bits. Je l’aurais plus vu sur DS, en fait.

Du coup je saluerai surtout l’exploit technique, parce que le jeu aurait pu sortir sans rougir sur DS justement, ce qui lui vaut une note largement au-dessus de la moyenne. Par contre je ne peux décemment pas lui mettre plus au regard des nombreux défauts exposés ci-dessus. Il faut l’essayer parce que comme ça, ce soir, vous vous coucherez moins cons - et Dieu sait que vous en avez besoin - mais de là à en faire un hit, il y a un pas que je ne franchirai pas. Non, pas cette fois.

N-Warp Daisakusen