Mortal Kombat est un jeu vidéo Super NES publié par Acclaimen 1993 .

  • 1993
  • Combat

Test du jeu vidéo Mortal Kombat

3/5 — Très bien par

Amis de la poésie et passionnés de canevas et de conchyophilie, bonsoir.

Aujourd’hui, dans le cadre de notre enquête : « Les oies sauvages peuvent-elles tenir sur une patte les soirs de pleine lune ? », nous allons aborder un sujet tout de plénitude et de repos de l’âme.

Ne vous fiez pas au nom, Mortal Kombat est…

…UNE HISTOIRE DE BON GOÛT

Shang Tsung, bras droit du seigneur de l’Autre monde et sorcier surpuissant, organise un tournoi d’arts martiaux afin de déterminer quels combattants de la Terre sont une menace pour ses plans de conquête inter-dimensionnelle.

A priori les invitations ont dû se perdre en route, ou bien la Terre est vraiment mal barrée, parce que seuls sept combattants répondent à l’appel.

Les Américains démontrent là toute leur passion pour les scénarii travaillés et cohérents.

…UNE ODE AU CHARISME

Parmi les sept combattants, on découvre donc :

LIU KANG ou le Bruce Lee moderne, moine shaolin bien décidé à bouter l’Autremondien hors de ses terres.

RAYDEN ou le Christophe Lambert pawa, dieu du tonnerre qui voit d’un mauvais oeil la venue de Shang Tsung.

SCORPION ou le Bioman jaune, ninja mort-vivant ressuscité pour se venger de son assassin Sub Zero.

SUB ZERO ou le Bioman bleu, ninja maître de la glace qui doit encore se demander ce qu’il fout là.

JOHNNY BLAZE ou le Jean-Claude Van Damme sous acide, star du cinéma d’action venu pour la pète.

KANO ou le Jean Reno borgne, assassin humain qui souhaite travailler pour l’Autre Monde.

Et SONYA ou la Kim Bassinger ratée, militaire qui se fait un devoir de vaincre l’Axe du Mal…

A cette belle brochette de stars s’ajoutent : un demi-boss, GORO ou « J’ai quatre bras, ça facilite beaucoup de choses », très impressionnant la première fois. SHANG TSUNG donc, big boss ma foi fort irritant. Et REPTILE, personnage caché, ninja vert qui peut se rendre invisible.

Précisons que ces renseignements sont tirés du livret du jeu. Prière donc aux grandes gueules de la boucler.

De plus, une vieille légende urbaine, datant d’Ultimate Mortal Kombat 3, prétend qu’un autre ninja, Rain, serait apparu dans cet opus. Mouaif…

…UN CHEF D’OEUVRE DE FINITION

Une fois réglées vos options (difficulté, temps, etc…) et choisi votre personnage, vous allez enfin pouvoir tatanner.

Oh joie ! Chaque personnage dispose d’une faramineuse palette de coups s’étendant au nombre de… quatre (coup de poing faible/fort, coup de pied faible/fort). Mieux encore, tous ces coups sont LES MÊMES quel que soit le perso !!!

Seuls les coups spéciaux diffèrent de l’un à l’autre, et de ce côté -là, certains sont mieux lotis que d’autres.

Ainsi la vitesse et la polyvalence de ceux de Liu Kang en font clairement un top tiers, alors que la faible portée de ceux de Sonya la classent dans les low tiers. (Oui je sais, parler de tiers avec sept persos fait doucement sourire, moi compris.)

Enfin, chaque perso a une Fatality. Gné ?

Lorsque vous gagnez les deux rounds du combat, votre adversaire se tient étourdi quelques instants, dont vous pouvez profiter pour lui coller une attaque spéciale qui le tue sur le coup. Bien évidemment, ces attaques sont pour la plupart impossibles à sortir (genre : bas-droite, gauche, X, droite tenu deux secondes, quart de tour avant, Y, A, B, A. J’exagère à peine).

…UN SOMMET DE QUALITÉ LUDIQUE

Sulfureux jeu que ce Mortal Kombat, qui a tout misé en communication sur une violence réaliste.

Pour ce qui est de la violence, chaque coup fait pleuvoir une quantité astronomique de sang, à se demander combien de litres contiennent les combattants ! A cela s’ajoutent les fatalités ; alors que Capcom et SNK se contentent d’un bon vieux K.O., ici on arrache la tête avec la colonne vertébrale, on transforme en méchoui, on massacre, on éviscère, on détruit quoi !

Pourtant je ne suis pas un pacifiste convaincu ni une oie blanche, mais ici la violence est gratuite et ne sert que de prétexte. Racoleur, quoi.

Pour ce qui est du réalisme, les persos ne sont pas animés, ce sont des acteurs qui ont été filmés et le tout digitalisé. Alors c’est vrai que c’est une claque visuelle (pour l’époque, s’entend), mais le mauvais goût est de mise tant les pixels sont gros, les couleurs fades et les animations peu nombreuses. A cela s’ajoutent des décors à mille bornes de ce qui se faisait à l’époque, vides, grossiers et sans le moindre petit bout d’animation. Enfin si, celle en photo, y’a tous les bonzes (amis, qui font les bons comptes) qui applaudissent quand vous gagnez. Ouah, on n’arrête pas le progrès.

J’en terminerai avec la partie sonore. Si les voix digits sont plutôt bien rendues malgré le processeur de merde de la console, les musiques sont quant à elles très vite gonflantes. Alors faites comme moi, coupez le son.

En bref, le soi-disant renouveau du beat ‘em all 2D n’a pas tenu la route bien longtemps face à des concurrents talentueux. Comme quoi tout ce qui brille n’est pas de l’or.

Méditez là-dessus, c’est la fin de notre enquête spéciale.

La semaine prochaine : « Y’a-t-il des extraterrestres dans le cerveau de George Bush junior ? »

Mortal Kombat