Ocean, éditeur spécialiste des adaptations un peu foireuses de grosses licences, a souvent déçu dans ses productions pour les consoles 16-bits. Mister Nutz est l’exception qui confirme la règle. Dans ce programme encensé à sa sortie par la plupart des magazines spécialisés, Mr Nutz, adorable petit écureuil roux, doit sauver la planète des manigances d’un infâme yéti du nom de Mr Blizzard, avide de frigorifier son environnement pour y installer sa petite famille.
Nutz n’est peut être qu’une humble bestiole arboricole, mais il ne peut tolérer un tel blasphème aux lois de la nature et aux droits fondamentaux des écureuils. Vous avez déjà essayé de bouffer des noisettes congelées, vous ? Non, et vous n’aimeriez sûrement pas essayer. Il est des causes pour lesquelles il est normal de risquer sa vie, et le maintien des réserves de fruits secs à température ambiante en fait clairement partie. En parlant de noisettes, Mr Nutz en découvrira des grappes entières au fil de sa progression, qui lui serviront de projectiles lorsqu’il en aura assez de sauter à pattes jointes sur les petites créatures champêtres qui évoluent sur son chemin. Ces fameuses créatures sont mignonnes tout plein, pleines de bonhomie et d’innocence, même si leur contact s’avère douloureux pour le jeune sciuridé redresseur de torts. Entre les petites pommes humanoïdes, les taupes miniatures et géantes, les épouvantails, les hérissons qui, une fois privés de leur carapace écailleuse, se retrouvent en couche-culotte, l’univers de Mister Nutz est enfantin et bourré de fantaisie. En bon rongeur à la queue en panache, il pourra également faire tournoyer cette dernière autour de lui afin de se protéger de tout contact hostile.
Si les paysages traversés demeurent souvent classiques (paisible sous-bois, banquise, grotte volcanique), on signalera tout de même le sympathique niveau de la maison de la sorcière, où il faudra explorer la salle à manger, la cuisine et les tuyauteries. L’écureuil pourra également collecter des pièces d’or qui lui rapporteront des points. Suivant le nombre de pièces glanées, le jeu vous annoncera à la fin de chaque niveau le pourcentage de pièces récoltées. Et c’est là qu’on se rend compte que l’espace de jeu est plutôt immense, puisqu’il est assez rare que l’on dépasse les 50% lorsqu’on se contente d’avancer sans perdre trop de temps.
Graphismes : Des graphismes absolument superbes, des sprites adorables, et des décors brillant de mille couleurs. La version Megadrive a beau être plutôt réussie, il n’y a pas vraiment de comparaison possible avec la splendeur de la version Super NES.
Animation : Pas très rapide, même quand le rongeur se met à courir, mais l’ensemble demeure sympathique. Les boss donnent lieu à des effets de Mode 7 pas mal du tout. Les petites bestioles auxquelles on se confronte sont à bouffer, pleine de mimiques et postures amusantes.
Jouabilité : Mister Nutz est un rongeur très obéissant qui obtempère à la moindre de vos injonctions. Pour une fois, et la rareté de ce genre de choses mérite d’être signalée, on se retrouve face à un jeu de plates-formes européen qui offre le même confort d’utilisation qu’un jeu japonais.
Son : : Fait assez rare dans un jeu de plates-formes, les musiques ne soûlent pas, même après quelques heures de jeu. Là aussi, le travail est magistral.
Intérêt : 18/20 Rien à redire : dans un hypothétique top 10 des meilleurs jeux de plates-formes de la Super NES, Mister Nutz se classe en bonne place, et si l’on restreint la sélection aux jeux américains et européens, il rafle carrément la pôle position. L’un des meilleurs jeux de plates-formes de la Super NES, l’un des (si pas le) mieux réalisé, et un grand classique à essayer à tout prix !