Parmi les éditeurs seconds qui ont compté dans l’histoire de Nintendo, on retiendra trois noms : Game Freak (Pokemon), HAL Laboratory (Kirby, Lolo), et Intelligent Systems. Ces derniers sont à l’origine de deux sagas marquantes : les Famicom Wars et dérivés, et les Fire Emblem. Ah ben ouaip, quand même, comme tu dis ! Et en plus de cela, ils sont aussi les créateurs de Battle Clash, puis de sa suite Metal Combat.
ON PREND LES MÊMES ET ON RECOMMENCE
Les Chefs du Battle Game ont été vaincus. Leurs énormes robots, les STs, réduits en pièces détachées. Le ST Falcon a donc rétabli la paix sur Terre… Du moins le croyait-il, jusqu’à ce que de nouveaux Chefs apparaissent, dans des STs encore plus puissants. Bien vite, les tyrans reprennent en main le destin de la planète, et le Falcon doit alors repartir en guerre.
FATAL PING-PONG
Metal Combat : Falcon’s Revenge est un jeu de tir sur rails (ou rail shooter), ce qui signifie que vous vous déplacez selon un chemin prédéfini et non modifiable : vous ne dirigez pas les mouvements de votre personnage, uniquement ses tirs. Le titre qui nous intéresse aujourd’hui se joue exclusivement au Super Scope, le pistolet optique - bazooka optique devrait-on dire - de la console.
Le principe de base est donc le suivant : votre adversaire se déplace dans tous les sens, et vous le suivez tant et si bien qu’il ne sera jamais longtemps en dehors de votre viseur. Ne reste donc plus qu’à le canarder jusqu’à ce que vous parveniez à vider sa jauge de vie… et à éviter de vous faire ponctionner la vôtre, puisqu’il est bien évident que le gros robot ne se laissera pas faire.
Chaque niveau correspond donc au combat contre un boss. Et quand bien même une carte représente les diverses destinations (Asie, Océanie, Amérique, Babel et la Lune), vous ne pourrez pas choisir votre ordre de passage : cela ne vous permet que de visualiser votre prochaine étape. Une certaine linéarité qui empêche le joueur de se poser des questions d’ordre stratégique. Cela se limite donc à un « Moi avance, moi tire, moi bute ».
Cependant Metal Combat : Falcon’s Revenge n’est pas qu’un bête jeu de tir bourrin, et il apporte de nombreuses modifications au système de jeu de Battle Clash. Le principe du diptyque, c’est que pour toucher votre adversaire il faut lui tirer dessus, et pour éviter de se manger ses tirs à lui, il faut… leur tirer dessus aussi ! Et lui aussi d’effacer vos projectiles en les abattant en plein vol, bien entendu.
Pour autant, Metal Combat introduit quelques variations sur un même thème, qui vous sont expliquées durant le tutoriel en début de partie. Si vous évitez de marteler la détente du Super Scope, vous laissez à votre arme le temps de charger un tir plus puissant. De couleur rose, ce tir ne peut être détruit par un projectile simple : seuls deux tirs chargés peuvent s’annuler.
Mieux encore : à condition d’être fort patient, vous pourrez charger votre tir sur trois niveaux de charge. Si un tel projectile parvient à atteindre l’adversaire, non seulement il le blessera grièvement, mais en outre il dévoilera le point faible du robot !
Et ce n’est pas fini ! OK pour la détente, mais quid du bouton sur le côté du Super Scope ? Eh bien celui-ci permet de changer d’arme, et donc d’utiliser l’une des options que vous aurez glanées le long des niveaux : une bombe au pouvoir destructeur immense, un bouclier, une rafale plasma, un laser téléguidé… La liste est longue.
PATCH CORRECTIF
La marque de fabrique de la série a été une nouvelle fois respectée. On reconnaît ainsi immédiatement la patte visuelle de l’œuvre, faite d’énormes robots colorés et riches en détails, et de décors souvent superbes.
L’ensemble s’anime avec une fougue qui rappellera aux amateurs de mangas les combats de séries genre Gundam et consorts, le tout s’accompagnant en outre de musiques remuantes et entraînantes, qui donnent envie d’en découdre.
Bref, l’essence de Battle Clash a été conservée. Et dans un sens c’est tant mieux, puisqu’elle était réussie. L’ennui, c’est que l’on a plus l’impression de se retrouver devant une mise à jour que devant une véritable suite. La faute à des environnements déjà parcourus dans le premier épisode, et à une interface globalement inchangée.
Et si les nouveautés apportées en terme de jouabilité changent profondément la donne, ce n’est pas forcément en mieux. Justement, la force de Battle Clash résultait de ses combats nerveux. Ici, l’obligation d’attendre pour charger un tir rend le gameplay beaucoup plus mou.
La difficulté s’en trouve également rehaussée, et les derniers robots sont de vraies plaies. Ce qui compense d’ailleurs une durée de vie plus faible que lors de la précédente itération. Bref, à tout prendre j’ai préféré le premier opus. Celui-ci n’est pas foncièrement mauvais, mais il est un peu décevant au regard de son aîné.