C’est marrant quand même : quand j’étais petit, j’étais galbé comme un cric, et pourtant je n’ai jamais été victime de maltraitance de la part des gros costauds de la cour de récré. Faut dire que la plupart du temps j’étais pote avec ces gros costauds, donc forcément ça m’évitait pas mal d’embrouilles. N’empêche que ça doit pas être marrant tous les jours d’avoir une tête à claques. Prenez le héros de ce jeu. Je ne suis pas expert en japonais, mais à priori Taruruuto est une déformation nippone de « troll ». Donc en gros c’est un enfant troll (« kun » pour « petit »). Et qu’est-ce qu’on fait en général aux trolls ? ON LES BUUUUUUUUUUUUUTE !
VOICI VENU LE TEMPS DES RIRES ET DES CHANTS
Bon, ceci dit, celui-là on veut bien lui laisser le bénéfice du doute. Parce qu’en toute franchise il a une bonne bouille, le gamin. Avec son chapeau à oreilles, ses ailes de chauve-souris et son costume de Superman au rabais trois fois trop grand pour lui, il a peut-être l’air con mais pas méchant.
Tout ça pour dire que je n’ai pas la moindre idée de quoi qu’ça cause. Vous incarnez le jeune troll qui est visiblement entouré d’une bande d’amis, mais qui est également sous la menace de tout un tas d’armoires à glace.
DES MONSTRES GENTILS
Magical Taruruuto-kun : Magic Adventure est un jeu de plates-formes clairement destiné à une jeune clientèle. Un constat qui n’a rien d’aggravant, à moins que vous ne recherchiez un challenge particulièrement élevé, auquel cas c’est clair que vous le trouverez pas ici.
À tous les amoureux de jeux Flamby, bienvenue dans la suite de ce test. L’aventure se déroule sur une grande carte représentant le bled dans lequel vous vous trouvez. La carte est constituée de points reliés par des traits. Chaque point représente un niveau, et en le bouclant vous débloquerez tous les chemins (les traits) qui en partent. Du coup, mettons que votre point soit situé au carrefour de quatre chemins, en le terminant vous débloquerez les trois chemins restants.
Il arrive aussi, parfois, que le niveau n’en soit pas vraiment un. Parfois il s’agit d’un combat contre un boss, et parfois il s’agit de l’un des personnages (ami ou ennemi ?) qui vient vous défier à un jeu de hasard. Si vous perdez tant pis pour vous, mais si vous gagnez… J’en sais foutre rien, j’ai pas réussi une seule fois à gagner. Mais ça doit sans doute être vachement bien.
Le reste du temps, l’aventure est bien plus classique. Il s’agit de traverser des niveaux plus ou moins tortueux en évitant ou en tuant les ennemis, tout en prenant garde aux pièges, piques et trous béants qui jalonnent le parcours.
L’ami troll ne dispose pas d’une très grande palette d’actions, puisqu’il se dirige à la croix et dispose d’un bouton pour sauter et d’un autre pour attaquer… à coups de langue ! Tel un caméléon en rut, il n’hésitera jamais à sortir son appendice afin de léchouiller ses adversaires, ce qui suffira amplement à les faire disparaître. C’est sale, mais après tout c’est un troll.
Le long de son parcours, il trouvera quelques objets comme on en a l’habitude, principalement des items de soin et des vies supplémentaires. Bref, en dehors de son sympathique héros, Magical Taruruuto-kun : Magic Adventure ne transpire pas vraiment l’originalité.
OUI, C’EST UN PARADIS
Probablement fort intéressant pour qui pratique le japonais, Magical Taruruuto-kun : Magic Adventure vaut surtout - pour nous autres pauvres occidentaux - pour sa réalisation sucrée. Le dessin enfantin et les couleurs vives attirent le regard, et si les animations semblent un peu mécaniques, la bande-son guillerette achève de réveiller l’enfant qui sommeillait en nous.
Dans ce jeu tout le monde il est beau, tout le monde il est gentil. Le héros a beau répondre avec un temps de retard, peu importe : les ennemis sont apathiques eux aussi. Disons que même avec trois grammes dans le sang (trois grammes de ce que vous voulez, cela ne me regarde pas) vous ne devriez pas avoir de grosses difficultés à en venir à bout. Et ce même si les niveaux sont nombreux.
Trop facile ? Pas forcément. La cible visée est jeune, et Magical Taruruuto-kun : Magic Adventure peut sans doute servir de gentille initiation au jeu de plates-formes. En dernier recours se pose alors un problème d’éthique : si leur héros lèche tout ce qui se présente à lui, comment faire comprendre à nos chères têtes blondes qu’il ne faut pas mettre n’importe quoi à la bouche ? Sale troll, va !