En dehors de la présence de cette meute de petits personnages bien connus des bédéphiles européens, le premier jeu consacré aux Schtroumpfs sur Super Nes ne m’avait guère convaincu. En dehors d’une fidélité graphique sans failles à l’œuvre de Peyo, ce jeu de plates-formes péchait par un manque d’intérêt sur le long terme (niveaux courts et sans grandes surprises et gameplay passe-partout notamment) et par une maniabilité assez douloureuse. Malgré quelques bonnes surprises ici et là, on restait donc un peu sur sa faim. Au lieu de corriger ces défauts désagréables, Infogrammes nous a refourgué exactement le même jeu, en changeant les décors et en centrant davantage l’action sur la collecte d’items (et ce n’est pas vraiment un progrès…).
Cette fois, la Schtroumpfette et un Schtroumpf anonyme se sont introduits de nuit dans le laboratoire du Grand Schtroumpf afin d’y schtroumpfer de plus près le cristal magique qu’il était en train d’étudier. Schtroumpfs comme il sont, les deux chenapans laissent schtroumpfer au sol le cristal qui se brise en mille schtroumpfs, les schtroumpfant à travers l’éther dans des contrées très éloignées de leur village. Les deux disparus vont devoir voyager à travers plusieurs schtroumpfs du monde (le Pôle Schtroumpf, le Far-Schtroumpf, l’Amazoschtroumpf, etc.) et collecter dix schtroumpfs de cristaux disséminés dans chaque schtroumpf avant de pouvoir schtroumpfer chez eux. Si vous n’avez rien schtroumpfé au scénario, on s’en schtroumpfe ! Il n’a de toute façon pas une importance démesuschtroumpf.
Avant chaque stage, on choisit lequel des deux Schtroumpfs on souhaite envoyer en mission (une concession au féminisme apparemment ; il n’existe aucune différence entre eux) et il ne reste plus qu’à explorer chaque environnement de fond en comble, à la recherche de ces fichus cristaux, en évitant les pièges, les gouffres et en éliminant les petites bestioles (lézards, serpents, piranhas, mouches et autres insectes) qui infestent l’endroit en leur sautant dessus.
Réalisation technique :
Ce deuxième jeu consacré aux petits êtres bleus possède exactement les mêmes qualités et les mêmes défauts que son prédécesseur. Graphiquement, c’est beau, voire même très beau. Les couleurs sont magnifiques, les personnages parfaitement reconnaissables et les différentes régions du monde sont représentées de manière plutôt fouillée. La bande sonore est correcte, même si aucune mélodie ne reste vraiment en tête. Elle n’irrite pas le joueur, c’est déjà ça. Au niveau de l’animation, pas de problèmes : ce n’est pas spécialement rapide mais il n’y a rien qui coince dans le scrolling ou les mouvements. C’est une fois de plus la jouabilité qui foire en grande partie le player fun : réactivité des commandes faible, imprécision dans les déplacements, personnages pesants à diriger et commandes de saut mal pensées, on rame toujours autant pour progresser sans perdre de vie. Ce second jeu obligeant en outre le joueur à accomplir de fréquents aller-retour d’un bout à l’autre des niveaux, il en devient d’autant plus frustrant. Pour enfoncer le clou, il est dommage que les quelques parties les plus intéressantes du premier épisode (course en 3D, exploration d’une caverne avec un léger brin de réflexion, Schtroumpfs aux capacités différentes) soient passées à la trappe.
En bref : 9,5/20
Un gameplay qui tente de renouveler un peu le principe de base mais qui s’avère au final plus déplaisant qu’autre chose. Lorsqu’on arrive au bout d’un stage, qu’on constate qu’on a oublié un éclat et qu’on est bon pour se taper le stage en sens inverse, je peux vous garantir qu’on ne s’amuse pas DU TOUT. De plus, quoique toujours très joli visuellement, les Schtroumpfs II est finalement assez éloigné de l’univers créé par Peyo, contrairement au jeu précédent. Je n’ai pas souvenir que les gnomes bleus se soient jamais retrouvés au Far-West ou au Pôle nord. Bref, voilà un second épisode qui ne passe pas loin du plantage en bonne et due forme. Si vous voulez vraiment diriger un Schtroumpf sur un écran, rabattez-vous sur le premier épisode, celui-ci ne vous fera pas plaisir.