Le pirate de l’espace Blackjack a enlevé la princesse Honey, héritière du trône de la planète des clowns. Kid Klown, le plus cinglé de ses sujets, est le seul à pouvoir la sauver. Ce scénario bien convenu sert-il de trame à un ènième jeu de plates-formes ? Si on veut, mais Kid Klown est d’un genre un peu particulier. On dirige en effet le jeune saltimbanque à travers une zone en 3D isométrique, et l’objectif est de battre la mèche de vitesse. Kézako ? Le principe est en réalité très simple. Au début de chaque stage, Blackjack pose une grosse bombe tout en bas du niveau (puisque ces derniers sont en pente continue), déroule la mèche jusqu’au sommet et l’allume. Voyant cela, Kid Klown doit cavaler à toute berzingue jusqu’en bas, et arriver à la ligne d’arrivée (et à la bombe) avant que toute la mêche ne se soit consumée.
Cette promenade n’est pas aussi facile qu’elle en a l’air puisque le chemin vers la ligne d’arrivée est truffé de pièges qui peuvent faire du mal à Kid Klown mais surtout, le ralentir et l’empêcher de gagner la course contre la mèche. Dans la forêt du premier stage par exemple, le malchanceux petit personnage risque de marcher sur des clous, s’accrocher les bretelles dans des buissons, déraper dans une flaque d’eau, se ramasser une bombe sur le crâne, tomber dans une fosse pleine de ronces, se faire écrabouiller par un tronc d’arbre qui dévale la pente à toute allure ou trébucher dans la corde que Blackjack tend en travers du chemin. Dans le niveau suivant, ce sont des palissades dont les planches se retournent brusquement, des bouches à incendie qui crachent un jet d’eau, des bouches d’égouts qui se soulèvent, etc. Les différents niveaux proposeront tous leurs lots de pièges et d’obstacles, donnant lieu à des animations assez cocasses lorsque Kid Klown ne parvient pas à les éviter.
Il ne suffit cependant pas d’être le plus rapide pour terminer les différents niveaux. Tout au long du parcours, de nombreux bonus sont accrochés à des ballons de foire. Certains d’entre eux apportent des points ou de l’énergie supplémentaire, certains sont des pièges, et enfin, certains renferment l’un des quatre atouts à récupérer pour terminer le niveau. Il est vital de récupérer ces atouts pour passer au niveau suivant. Dans le cas contraire, il faudra recommencer le stage depuis le début, quand bien même Kid Klown aurait bouclé le parcours dans les temps.
Réalisation technique :
Kid Klown propose de très jolis graphismes, colorés, variés et pleins de fantaisie. Sans être d’une originalité folle, l’univers du jeu est très séduisant et riche en petits détails sympathiques. L’animation est rapide et sans accrocs, mais ce sont surtout les multiples mimiques et catastrophes qui arrivent au petit personnage qui suscitent l’enthousiasme. Il est rare de rencontrer un jeu sur 16-bits qui propose autant d’animations différentes pour son personnage principal. Un petit temps d’adaptation sera nécessaire pour s’habituer à l’angle de vue inhabituel de Kid Klown, laps de temps durant lequel on connaîtra de nombreuses catastrophes mais, passé ce délai, la jouabilité est proprement impeccable. Enfin, la bande sonore est techniquement de bonne facture, très centrée sur des mélodies et des sonorités de fête forraine. Je ne sais pas pour vous mais l’ambiance sonore des cirques a toujours eu le don de me hérisser au bout de quelques minutes.
En bref : 17/20
Cela fait réellement plaisir de tomber sur un soft aussi original que Kid Klown in Crazy Chase, perdu dans la horde des jeux de plates-formes classiques plus ou moins réussis. On pourrait supposer que les principes de base de Kid Klown sont trop simples pour susciter autre chose qu’un intérêt poli. Il n’en est rien : la variété des pièges et des situations est conséquente, les réflexes sont mis à rude épreuve, et les petits à-côtés esthétiques du jeu sont suffisamment attrayants pour que l’on ne considère pas l’obligation de recommencer les stages plusieurs fois comme une corvée. Un très bon petit jeu, assez méconnu mais nettement plus intéressant que les trois quarts des jeux de plates-formes existants.