Judge Dredd est un jeu vidéo Super NES publié par Acclaimen 1995 .

  • 1995
  • Action

Test du jeu vidéo Judge Dredd

3/5 — Très bien par

Développé par Probe Entertainment Ltd., publié par Acclaim Entertainment en 1995.

Et voilà encore un jeu inspiré du septième art, en l’occurrence un film de 1995 avec Sylvester Stallone en vedette. Ce film est lui-même tiré d’un « comics » britannique (eh oui, ça existe) créé par deux immigrés (un Américain et un Espagnol) au Royaume-Uni en 1977 (oh, il a mon âge) pour le magazine 2000 AD.

Contexte

Dans le futur, en 2139, la Terre est devenue un endroit désolé et désertique. Notre histoire se déroule aux Etats-Unis où la population vit désormais derrière des remparts dans trois immenses villes tentaculaires de plusieurs centaines de millions d’habitants qui recouvrent le territoire d’anciens états. Hors des villes, les territoires sont appelés assez à propos les « Terres Maudites » et résultent d’un conflit nucléaire datant de 2070. Ces endroits de villégiature fort prisés sont le refuge de mutants sympas.

La « ville » qui nous intéresse ici, Mega City One, recouvre à peu près l’actuelle côte est des Etats-Unis (imaginez les métropoles de New York City, Philadelphie, Washington, Baltimore et Boston qui se rejoindraient…), ce qui vous donne un aperçu de la taille démesurée et inhumaine de cette chose. 400 millions de personnes y (sur)vivent, dans une ambiance morose, plombée, et très violente. Des gangs se livrent une guerre sans merci pour le contrôle du trafic de caféine (c’est le moment de constituer vos stocks, les enfants).

Dans de telles conditions, il va de soi que l’ordre et la sécurité ne peuvent plus être maintenus de la même façon que celle à laquelle nous sommes habitués aujourd’hui. Les garants de la « Loi » sont, dans notre histoire, les Judges. A la fois police, jury et bourreau, ces individus ont littéralement droit de vie ou de mort sur quiconque. Leur arme : le lawgiver, un pistolet ultra puissant capable de tirer des projectiles qui traversent bien des surfaces.

Synopsis

N’ayant vu le film éponyme qu’une fois il y a de cela bien longtemps, je ne me souviens plus tellement de l’histoire. Dans le jeu, vous allez être accusé du meurtre d’un autre juge, en conséquence de quoi vous deviendrez vous-même un criminel pourchassé par vos pairs.

L’un des juges les plus influents parviendra à vous éviter la peine capitale ; au lieu de quoi vous serez condamné à l’emprisonnement à vie.

Une fois que vous serez parvenu à vous échapper, votre but ne sera plus rien d’autre que de vous disculper.

Sans trop dévoiler l’intrigue, sachez que votre quête inclura un laboratoire de clonage, des Juges Sombres, un Monde des Morts, ainsi qu’un certain Judge Death… qui avec un tel nom doit être le grand méchant de l’histoire.

A quoi cela ressemble-t-il ?

Le jeu est composé de douze niveaux, eux-mêmes subdivisés. Ils se présentent sous l’aspect de labyrinthes étendus sur plusieurs niveaux, avec moult échelles, ascenseurs, plates-formes mobiles etc. Autant dire que vous passerez du temps à chercher votre chemin.

Des terminaux informatiques sont disséminés dans plusieurs d’entre eux, vous permettant d’accéder à l’écran de statut (le vôtre, celui des objectifs en cours), mais aussi déclenchant un effet spécifique au niveau en cours, comme par exemple couper un champ de force qui bloque un passage, ou ouvrir des portes (si vous avez déniché la carte nécessaire au préalable).

Certains murs doivent être détruits au moyen de grenades afin de pouvoir poursuivre de l’autre côté.

Objectifs durant les niveaux

Il y a deux objectifs par niveau, un primaire et un secondaire.

Votre but premier n’est pas forcément de tuer (pardon : condamner), mais d’arrêter. Vous comptabilisez en effet davantage de points en choisissant la seconde option ; elle n’est pas toujours possible toutefois.

Vous ne pouvez arrêter un ennemi que lorsqu’il lève les bras et que le mot guilty (coupable) s’affiche au-dessus de lui. Appuyez alors sur X et une nacelle de détention viendra le chercher.

Outre cette tâche, vous devrez également remplir un second objectif comme détruire la totalité des conteneurs présents dans le niveau (parce qu’ils contiennent des armes pour des gangs).

Judge Dredd ne peut pas quitter le niveau si ces objectifs ne sont pas remplis, et ce même s’il atteint la porte de sortie.

Armement et méchants

Vous trouverez plusieurs types d’armes durant le jeu, qui s’épuisent en fonction de l’usage que vous en faites, sauf l’arme de base.

Il y a pas mal d’ennemis différents : truands notoires armés d’armes automatiques, de lance-flammes ou de bazookas, robots très méchants et destructeurs, mutants, clones, esprits démoniaques, etc.

Certains sont très difficiles car ils effectuent de fréquentes roulades, changeant constamment de position et vous canardant sans relâche. Judge Dredd est un jeu difficile de ce point de vue d’ailleurs, et vous ne devez pas espérer vous en sortir avec votre flingue de base. Il s’agit donc de bien gérer les munitions dont on dispose pour les différentes armes, car se trouver en présence d’un ennemi bien hargneux et costaud avec les munitions de base, ça craint !

Pour ce faire, des bonus sont disséminés çà et là, ou encore apparaissent à la mort d’un adversaire. Outre les armes, il y a les régénérateurs d’énergie vitale, les vies supplémentaires, la ceinture anti-gravité qui permet de flotter un petit moment, les invincibilités ou encore le Livre de la Loi, nécessaire pour terminer certains stages. Sans oublier les crédits divers.

En ce qui concerne les armes, on rencontre les suivantes :

  • Missiles thermo-guidés : foncent sur la source de chaleur la plus proche.

  • Missiles ricochets : rebondissent sur les parois et étourdissent ceux qu’ils touchent, ce qui permet de les arrêter plus facilement.

  • Missiles perforants : percent les blindages.

  • Grenades : ben, c’est des grenades, quoi.

  • Missiles très explosifs (quel nom à la con !) : plus puissants que les grenades.

  • Double whammy : deux missiles thermo-guidés lancés simultanément.

  • Bulle boing : permettent de capturer les esprits maléfiques des Juges Sombres dans le Monde des Morts, mais éclatent rapidement et peuvent vous blesser.

Il s’agit de bien se familiariser avec les différentes icônes de chacune d’elles, car dans certaines situations, vous n’aurez guère le loisir de prendre votre temps pour sélectionner l’arme la plus appropriée.

Réalisation technique

Graphismes : les sprites sont de bonne taille, bien définis.

Les décors ne sont pas en reste, et bénéficient d’un niveau de détail honorable, et de couleurs bien choisies dans l’ensemble, que ce soient les structures métalliques de bon nombre de niveaux – bien que le gris soit un peu trop souvent utilisé – comme la ville, la colonie-prison d’Aspen (quand on pense qu’aujourd’hui Aspen, Colorado est une destination privilégiée de vacances pour les stars américaines, tout ça ne manque pas d’ironie), le laboratoire ou le désert extérieur, sans oublier le dernier niveau du Monde des Morts, particulièrement glauque avec son fond rougeâtre, ses arbres morts contorsionnés et son lac de lave.

Musiques et sons : beaucoup sont dans un registre rythmé et entraînant, correspondant assez bien à l’action. Mais le niveau quatre, qui se déroule dans les égouts, possède une signature sonore plus angoissante, la musique créant ici une ambiance plutôt qu’accompagnant le coup de feu. Le Monde des Morts possède une ambiance similaire, pesante et même un peu malsaine.

Les bruitages et effets sonores (détonations, explosions, sauts, …) sont de bonne facture et remplissent leur rôle correctement.

Maniabilité et animation : le sprite du héros est très bien animé, la décomposition des mouvements fort bien rendue. Les ennemis « humains » sont bien rendus aussi pour la plupart. Quant aux robots et autres clones, leurs mouvements sont plus saccadés, mais leur condition particulière peut expliquer cela.

La maniabilité de Judge Dredd est fantastique ! Il saute comme un cabri, tire dans huit directions, peut courir, pousser des objets, ramper, s’accroupir, s’accrocher aisément à des cordes en sautant. Lorsqu’il s’agenouille, l’écran défile un peu vers le bas, permettant d’observer ce qui s’y passe.

Le passage d’une arme à une autre s’effectue aisément avec L ou R. Le tir est très facile, et les différents coups (de pied, de poing ou de tête selon la proximité de l’adversaire) sont eux aussi faciles à maîtriser, même si les mouvements des ennemis peuvent poser des soucis à cet égard, puisque selon leur changement de position on se retrouve à taper dans le vide.

Signalons quand même qu’il faut parfois s’y reprendre à plusieurs fois pour descendre ou monter de niveau, puisque le positionnement de Dredd doit être très précis.

Enfin, il existe une fonction mots de passe. Mais il faut trouver un disque dans le niveau en cours pour l’obtenir.

En bref

Judge Dredd m’a fait penser à un autre jeu paru sur Super Nintendo : Super Probotector. En effet, la palette de couleurs, l’environnement futuristico-dévasté, les monstres mutants vaguement alien-like, la maniabilité générale, l’action et la difficulté, l’ambiance générale me paraissent assez similaires.

Pourquoi cette note, alors ? Eh bien, parce que la comparaison s’effectue au détriment de Judge Dredd. En effet, là où Super Probotector se renouvelle et varie les plaisirs d’un niveau à l’autre, Judge Dredd se répète, tourne en rond, et les actions à effectuer de niveau en niveau sont identiques (explorer le niveau à la recherche de tous les méchants pour les arrêter ou les zigouiller, et détruire des caisses, bien souvent). On finit malheureusement par s’ennuyer, et sur douze niveaux, c’est long !

Verdict : 6/10

Judge Dredd