Joe & Mac, deux cro-magnons vaguement bas du front, partent à la rescousse des femmes de leur village, kidnappées par les primitifs d’un clan voisin. Voilà une étoffe de scénario dont on fait les chefs-d’uvres, n’est-il pas ? Inutile de vous dire que la principale compétence de nos deux glorieux aïeuls réside dans leur faculté à taper très fort et très vite sur le crâne de tout être vivant soupçonné d’intentions hostiles, à fortiori ceux qui kidnappent les femelles et ceux qui tentent d’entraver une légitime vengeance..
En chemin, outre leurs cousins des cavernes, les deux bons sauvages rencontreront (et extermineront) toute la faune préhistorique des environs : ptérodactyles, poissons et plantes carnivores, tyrannosaures, plésiosaures ou mammouths, rien ne résistera à la furia de ces deux mâles esseulés. Armés au départ d’un simple gourdin, Joe et Mac pourront, en brisant les ufs rencontrés sur leur chemin, récupérer divers projectiles, comme des os, des boomerangs ou de grosses roues de granit, de manière à pouvoir hâter la disparition des dinosaures de manière un peu plus amusante et surtout, plus sécurisante pour leur santé.
Réalisation technique :
Sans être révolutionnaires (il s’agit tout de même d’un des premiers jeux de la console), les graphismes de Joe & Mac tiennent la route, de même que la bande sonore et les bruitages. On appréciera surtout la finesse des différents décors préhistoriques, et l’allure enfantine des dinosaures et autres monstres croisés durant l’aventure. Malgré leur taille monumentale, les ptérodactyles et autres puissants reptiles de l’ère jurassique ont une fâcheuse tendance à trépasser avec une grosse larme au coin des yeux, dans la plus pure tradition manga, ce qui ne manque pas de charme ! Malheureusement, à l’instar d’une grande partie des premiers jeux de la Super NES, l’animation est désastreuse : quand vos deux néanderthaliens bondissent, à la manière ninja ou pas, on se croirait revenu aux premiers pas de Neil Armstrong sur la lune ! Cette lenteur casse complètement le rythme du jeu, et va jusqu’à saboter certains effets visuels qui auraient pu être agréables. C’est d’autant plus dramatique qu’il n’y a tout de même pas grand chose à animer à l’écran mais visiblement, Elite n’assurait pas vraiment dans la bonne maîtrise des potentialités de la console à cette époque. Ce sentiment d’apesanteur se ressent évidemment sur la jouabilité, qui s’avère imprécise et lourdingue au possible.
**En bref : 8/20 ** :
Joe & Mac est un programme dramatiquement limité. Malgré quelques appâts visuels aguichants et un univers attachant, le principe même du jeu, pas vraiment excitant, ne parvient pas à captiver sur la durée. Des niveaux très courts, quelques pièges, plates-formes et autres précipices vite surmontés, des adversaires finalement peu variés, et des boss qui, seuls, méritent le détour, voilà de quoi se compose cette aventure préhistorique tristounette. Le principe de jeu en duo est amusant mais n’apporte pas grand chose de réellement intéressant au gameplay. Joe & Mac n’est pas non plus vraiment difficile à terminer, et seule la jouabilité désastreuse rallongera artificiellement sa faible durée de vie. A essayer, ne serait-ce que pour découvrir la tronche des différents dinosaures, mais n’espérez pas de ce logiciel qu’il vous captive au delà d’une heure ou deux de pratique.