Bienvenue dans le monde complètement dingue de Parodius. Cet univers merveilleux tout droit sorti d’un rêve ne subit pas les mêmes lois que dans la réalité, ni la même logique. En fait ce shoot them up est perpétuellement en plein délire, bourré de surprises et estampillé d’une bonne dose d’humour.
Parodius parodie les succès de Konami et ceux d’autres compagnies. Cette série reprend notamment l’architecture des niveaux de Gradius mais avec un style graphique totalement différent. Il faut oublier l’ambiance science-fiction, froide et angoissante, au profit d’une atmosphère joyeusement loufoque. D’abord le jeu éblouit par ses mille couleurs et ensuite les détails comiques pullulent. Dès le premier stage, vous le comprenez rapidement en évoluant dans une boîte de nuit à l’hymne du disco. Au rythme d’une reprise légèrement délurée du tube « That’s the way (I like it) », vous cassez du pingouin D.J., tandis que des autres agitent leur popotin. Vous voilà transporté en pleine fièvre du samedi soir. Le clou du spectacle survient lorsque le boss apparaît. Un panda en tenue hawaïenne danse et chante d’une manière tout à fait ridicule. Hilarant ! Le prochain level va encore plus loin dans le délire. Peut-être même à la limite du mauvais goût à cause de l’emploi de blagues au-dessous de la ceinture qui risquent de devenir outrancières pour les plus jeunes.
Bien que les Parodius se prennent sous le ton de la rigolade, ils n’en demeurent pas moins des Gradius. La difficulté donne beaucoup de fil à retordre et retiendra même les joueurs expérimentés. Ce troisième volet semble plus dur que le second, mais la difficulté dépend grandement du vaisseau choisi. Ainsi, si le jeu ne se laisse pas aisément apprivoiser avec le Vic Viper, il devient nettement plus facile avec le chat Ran qui possède des lasers autoguidés d’une efficacité redoutable. Avec les 16 personnages disponibles, quiconque trouvera forcément le style d’attaque qui lui convient. D’autant plus que la variété des protagonistes a de quoi surprendre. Il y a des fées, des bébés, des avions en papier, des pieuvres, des chats, des pingouins ou des engins mécaniques. Tout ce beau monde, si hétéroclite soit-il, récolte les mêmes bonus. Il s’agit de pastilles dont l’amoncellement permet d’activer une amélioration désirée. Évidemment plus elle est puissante, plus elle demande de pastilles. S’ajoutent à ce système des cloches issues de la série Twinbee qui donnent des attaques spéciales. Difficiles à attraper, elles peuvent parfois vous sauver de situations périlleuses. Le jeu distille quantité de bonus, poussant de cette manière le joueur à être toujours en alerte.
Réalisation :
Graphismes : Superbes. Ce shoot them up figure parmi les plus colorés et pétillants de la Super Nintendo. Il est réellement magnifique. Tous les niveaux présentent des arrière-plans superbes avec de multiples animations comiques, parfois tellement chargées que s’y repérer devient difficile. Néanmoins, avec tout ce remue-ménage, vous ne vous ennuierez jamais. Les boss restent aussi impressionnants et délirants que dans les épisodes précédents.
Son : Les musiques correspondent à des remix disco et d’anciens thèmes de Gradius qui s’inscrivent dans une ambiance totalement loufoque. De plus, une voix-off crie constamment des paroles en japonais. L’effet saisissant et bizarre peut cependant lasser à la longue.
Animation : Le gros point noir ! Il semble que les développeurs aient poussé la console trop loin. Le jeu subit de lourds ralentissements du début à la fin. De surcroît des effacements de sprites nuisent à la visibilité.
Jouabilité : A cause d’une animation désastreuse, la jouabilité souffre. Les ralentissements rendent souvent service car ils permettent de bien négocier les passages délicats. Cependant, le jeu accélère inopinément et provoque de mauvaises surprises. Les quelques disparitions de sprites risquent de faire perdre injustement une vie au joueur.
Verdict :
La série Parodius ne se prend pas au sérieux, bien au contraire elle mise sur l’humour et la dérision. Ce dernier volet sur Super Nintendo a un humour moins gentillet que dans les anciens épisodes, à vrai dire plus salace. Il ne se destine donc plus à tous les publics. Selon la sensibilité des personnes il risque de déplaire ou provoquer l’hilarité. Du point de vue technique, visuellement il est encore plus beau que ses ancêtres, musicalement il se défend bien, mais l’animation pose problème. Elle fait ressurgir les souvenirs désagréables de Gradius III. La maniabilité en souffre, mais pas autant qu’on pourrait le croire. A vrai dire, les ralentissements vous sauveront souvent la mise. Au niveau du plaisir, vous retrouvez les sensations d’un bon Gradius/Nemesis. Du bonheur en fait.
NB : Le générique de fin donne le nom du jeu qui s’écrit Jikkyo Oshaberi Parodius.