Quand un éditeur, réputé à l’époque pour exploiter honteusement les licences les plus juteuses du marché sans se soucier de la qualité, s’empare des droits d’un dessin animé de seconde zone, ça sent salement le roussi pour les amateurs de jeux intéressants. James Bond Jr, c’est le neveu de l’autre, le vrai. Comme tout jeune britannique de bonne famille, James Bond Jr étudie dans un collège réputé, Warfield academy, où, en compagnie de ses inséparables comparses I.Q. (le génie) et Gordo Leiter (l’indispensable second rôle qui ne récolte jamais les lauriers de la gloire), il partage son temps entre draguer les filles et sauver le monde.
A l’instar de son tonton, le jeune Bond n’a en effet pas son pareil pour s’extirper de situations en apparences inextricables et pour sauver la planète des manigances du Dr Deranged et de sa clique de malfrats ridicules, les S.C.U.M. Plus prosaïquement, cette belle ambition se résume à un jeu de plates-formes bidon dans lequel Bond Jr explore catacombes et bases secrètes, en tuant ses ennemis à mains nues ou à l’aide de grenades. A l’occasion, Bond peut également récupérer certains gadgets inventés par son ami I.Q., qui n’a guère d’imagination puisqu’il s’agit le plus souvent de stupides chaussures pour sauter plus haut ou courir plus vite. James Bond Jr propose également quelques séquences de shoot them up durant lesquelles, aux commandes d’un hélicoptère, il faudra traverser un très long - stage en tirant sur les avions adverses et en bombardant de très nombreuses cibles au sol.
Ayant fait l’objet de quelques adaptations en romans et en comics, James Bond Jr est surtout connu en Europe au travers de la série de dessins animés (faiblards) qui lui a été consacrée au début des années 90. Quelque part, le jeu de THQ suit les médiocres traces des aventures télévisuelles du jeune Bond.
Réalisation technique :
Les sprites sont moches, mal colorés et grossiers au possible. Les décors sont ternes et sans imagination, et l’animation des personnages est complètement grotesque. La maîtrise du personnage, qui n’est déjà pas optimale dans la partie plates-formes, devient carrément cataclysmique dans le shoot them up. Enfin, les mélodies peuvent se targuer d’être parmi les plus laides et sans imagination à avoir jamais profané le processeur sonore de la Super NES.
En bref : 05/20
Fade, mou, très laid et insipide, James Bond Jr avait tenté le pari de l’éclectisme en offrant à la fois de l’action et du shoot them up au sein du même jeu. Ces deux séquences réussissent le tour de force d’être aussi inintéressantes l’une que l’autre, avec tout de même un triste avantage au shoot them up, probablement l’une des pires tentatives jamais mises en oeuvre. Vaudrait mieux laisser les adultes sauver le monde la prochaine fois, Junior !