Indiana Jones' Greatest Adventures est un jeu vidéo Super NES publié par Lucasfilm / LucasArtsen 1994 .

  • 1994
  • Plates-formes

Test du jeu vidéo Indiana Jones' Greatest Adventures

4/5 — Exceptionnel ! par

En préambule, je vous certifierai sur l’honneur que cette description d’Indiana Jones’ Greatest Adventures ne sera vraiment pas marquée du sceau de l’objectivité. Oui, je l’avoue de but en blanc, je suis complètement fondu de la trilogie des Indiana Jones, seulement surpassée dans mon musée personnel des films indémodables par les Star Wars et le Seigneur des Anneaux. Aussi ne vous étonnez pas outre mesure d’un comportement inhabituellement tolérant de ma part, qui me ferait presque comparer Indiana Jones and his Desktop Adventures avec Zelda III ! Non, je rigole, mais c’est vrai que le personnage d’Indiana Jones dispose d’un charisme que beaucoup peuvent envier. Et ce n’est pas Nicolas Cage, après son désastreux « National Treasure », qui me contredira…

Mais revenons à nos fouilles archéologiques. Plutôt que de prévoir un jeu par film, Lucas Arts a préféré ici nous balancer toute la série en une seule fois, chaque film étant représenté par une dizaine de niveaux. Personne ne s’en plaindra, je pense. Qui plus est, les habitués des autres jeux d’action signés Lucas Arts/JVC sur Super NES se retrouveront rapidement en terrain de connaissance. Pour faire simple, remplacez les héros et les décors de la Guerre des Étoiles par ceux d’Indiana Jones, les stormtroopers par des nazis et autres malandrins, le sabre laser par un fouet, passez le tout au mixer et vous obtiendrez Indiana Jones’ Greatest Adventures !

Fidèle en tous points aux principes de jeu de la série des Star Wars, Indy’s Greatest Adventures semble même être une copie conforme de ces derniers, transposée dans l’univers années 30 d’Indiana Jones. L’analogie est réellement frappante, puisqu’on y retrouve les petites gemmes qui rapportent des points, et une vie supplémentaire lorsqu’on en trouve 100, les sauts en arrière un peu idiots des ennemis lorsqu’ils sont touchés, les grenades que l’on récupère ici et là et qui sont bien utiles pour nettoyer l’écran de ses néfastes occupants, le principe de tir multidirectionnel (qu’il s’agisse du fouet ou du pistolet). Rajoutez à cela que le sprite d’Indy est rigoureusement de la même taille et de la même apparence que celui de Han Solo, et vous arriverez rapidement à la conclusion que les développeurs de chez Lucas Arts ne se sont pas vraiment épuisés à inventer quelque chose d’original…

Indiana Jones’ Greatest Adventures est donc un jeu d’action/plates-formes qui vous fera revivre très fidèlement les principales scènes des trois films, et dieu sait si des scènes propices à un jeu vidéo, ces films légendaires n’en manquent pas ! Des rues poussiéreuses du Caire au Puits des Âmes, en passant par les rues de Shanghai, le palais de Pankhot, ou le château de Brünwald, la très grande partie des lieux existants dans les films sont également présents dans le jeu.

Un Indiana Jones sans fouet, c’est comme un Luke Skywalker sans coupe au bol : ça ne tient pas la route ! Et outre ses poings, les grenades et le revolver, Indy pourra évidemment faire usage de son célèbre fouet, pour éliminer ses adversaires ou franchir des gouffres en apparence insurmontables. Se servir du fouet pour s’accrocher à un promontoire ou à une poutre saillante est parfois assez délicat, mais il n’y a rien à faire : jouer à Tarzan avec un fouet, qu’on incarne Indiana Jones ou Simon Belmont, reste un des plus grands plaisirs que les jeux vidéo aient à offrir ! On retrouve également des séquences de jeu en Mode 7. Ce sont, pour le « Temple Maudit », la descente du glacier et la course en wagonnet minier, et pour la « Dernière Croisade », le célèbre combat aérien en biplan. Ces séquences en 3D sont nettement plus réussies que leurs alter-egos impériaux.

Enfin, on prend la peine de mettre en évidence quelques courtes séquences aussi originales qu’haletantes : la scène d’introduction du deuxième épisode, où il faut traverser le bar à toute allure en évitant les viseurs des mafieux chinois qui tentent de vous abattre, ou la course-poursuite dans les rues du Caire, où il faut sauter sur un charriot lancé à pleine allure après avoir abattu son cocher. Et bien entendu, l’inoubliable gimmick qui résume à lui seul tout l’esprit des Indiana Jones : celui où un énorme rocher poursuit l’aventurier dans le temple au début de « l’Arche Perdue ».

Réalisation technique :

Puisqu’on a affaire à une imitation de la série des Star Wars, il est logique que la réalisation soit plus ou moins similaire à celle-ci. Au menu donc, des sprites plutôt réussis qui évoluent dans des décors variés et fournis en détails. Personnellement, j’accorderais un léger avantage technique à Indy, mais peut-être est-ce simplement dû au fait que les temples oubliés et autres cités populeuses se prêtent davantage à la profusion de détails que les sombres couloirs des bases impériales. Les thèmes musicaux des films (assez peu nombreux et moins grandiloquents que ceux de Star Wars malheureusement) sont également de la partie. La seule différence provient d’un personnage principal légèrement plus lourd à manœuvrer. Oubliez donc les sauts tournoyants des héros de la République, Indy est un simple humain avec toutes les limitations que cela implique. En contrepartie, il peut s’accrocher aux rebords des plates-formes, et Lucas Arts a réussi à éliminer les ralentissements intempestifs et les collisions foireuses qui gâchaient une grande partie du plaisir de Star Wars.

En bref : 17/20

Qu’Indy’s Greatest Adventures soit un des meilleurs représentants du sous-genre action/plates-formes sur Super NES, c’est un fait établi. Il n’y a pas grand-chose à reprocher à sa réalisation ou à ses caractéristiques intrinsèques. La difficulté est bien dosée, les niveaux sont variés, et sa réalisation technique est de très bonne qualité. Maintenant, est-il nécessaire de s’intéresser à ce logiciel si on a déjà pratiqué à forte dose ceux de la série Star Wars ? La réponse est clairement positive, car Indy’s Greatest Adventures fait clairement apparaître ce qu’auraient pu être les jeux Star Wars avec un brin d’expérience et de travail supplémentaire. À comparer les qualités et défauts de ces différents jeux, j’accorderai un net avantage global à Indiana Jones, parce qu’il propose des niveaux bien plus nombreux et variés, parce que la plupart des tares techniques des jeux Star Wars ont été éradiquées, et tout simplement parce qu’avec 3 films pour le prix d’un, on ne pourra pas dire que Lucas Arts nous aura arnaqué sur la marchandise.

Indiana Jones' Greatest Adventures