Nota Bene : le titre anglais, « The Violonist of Hameln », est l’œuvre de l’équipe qui a traduit la rom : le jeu n’a jamais quitté les frontières japonaises.
Ce fut d’abord un manga, paru à partir de 1991. Ce fut également un jeu vidéo avant de devenir un dessin animé. Et en matière d’expérience vidéoludique, on attendait sûrement d’Enix un RPG. C’est pourtant un jeu de plates-formes qui vit le jour en 1995. Ah ben ça pour une nouvelle, c’est une bonne nouvelle !
TOURNENT LES VIOLONS
Il y a fort longtemps, les démons Mazoku régnaient sur le monde. Jusqu’à ce qu’un ange, plus courageux que les autres (parce qu’un ange, ça sert à rien en général ; bah je prêche pour ma paroisse, si je puis dire), ne parvienne à les enfermer dans une boîte magique. Un peu plus tard, une dénommée Pandore découvrit la boîte… Vous sentez venir la suite ? Bingo ! Elle en libéra accidentellement les monstres. Heureusement, dans un geste désespéré, elle parvint à refermer ce que l’on appellerait désormais la boîte de Pandore, avant que le roi des démons ne puisse en sortir.
Néanmoins, les autres démons étaient libres et se rendirent tous au nord de la planète afin d’y fonder leur capitale, Hameln. La guerre n’a de cesse entre démons et humains, et Pandore, coupable de tous les maux, s’est vue qui plus est enlever l’un de ses deux enfants par les Mazoku. Aujourd’hui, le Violoniste parcourt le monde afin de prévenir une grande catastrophe.
JE MARCHE SEUL
Hamelin no Violin Tamaki est un jeu de plates-formes linéaire qui reprend, quasiment à la lettre, la trame et le contexte médiéval du manga. L’aventure se découpe en seulement quatre mondes, mais chacun comprend plusieurs niveaux, et se termine inévitablement par le combat contre un boss bien connu des amateurs.
Vous passez de l’un à l’autre de ces niveaux au moyen d’une carte de la région. Le chemin est prédéfini ; vous ne pouvez pas choisir par où vous souhaitez passer, en somme. Dans les villages que vous traverserez (il y en a un par monde), vous pourrez discuter avec les habitants, mais également vous payer quelques objets bien utiles ou une nuit de repos, afin de regagner votre santé. Bon, par contre je sais pas trop ce qu’on peut acheter, je n’ai pas pensé à essayer cette possibilité.
Quant aux niveaux en eux-mêmes, vous y dirigez uniquement Hamel, le Violoniste. Pour autant, vous serez invariablement suivi par Flûte et Oboe. Qui ça ? Flûte est une charmante jeune femme en robe rose, et Oboe est une bestiole ronde et noire qui vole. Bref, les deux ne vous lâchent pas d’une semelle. Enfin, c’est vite dit, dans la pratique c’est loin d’être le cas… Plus précisément, Oboe appelle sans discontinuer Flûte, qui pour sa part vous suit sans arrêt… à condition que vous lui ayez dégagé le passage. Par exemple, il faudra pousser les rochers parce qu’elle ne peut pas grimper trop haut, tuer les ennemis parce que la belle est aussi un peu conne et s’avancera sans prendre garde au péril qui la guette… Bref, c’est un gros boulet. Flûte dispose en outre de sa propre jauge de vie, il faudra donc faire attention à elle.
D’autant que la demoiselle peut vous être d’un grand secours : elle vous permet de sauter plus haut (parce que vous pouvez lui grimper dessus… enfin je veux dire lui sauter dessus… enfin vous m’avez compris), elle peut se battre pour vous aider et, surtout, vous trouverez pour elle une grande variété de costumes qui vous permettront de passer certaines étapes, autrement infranchissables.
Vous dirigez Hamel au moyen de la croix directionnelle, et utilisez le bouton A pour envoyer des notes de musique avec votre gigantesque violon (en gros, c’est comme un flingue, mais ça a plus de gueule), B pour sauter, X pour appeler Flûte ou, au contraire, lui dire de ne pas bouger (bon chien, c’est bien ça) et Y pour attraper un objet, ou votre partenaire - en tout bien tout honneur. Start appelle le menu des costumes.
QUAND LA MUSIQUE EST BONNE
Enix aurait pu passer pour un bleu en matière de jeux de plates-formes. C’est un peu comme si Nintendo nous sortait un RPG, quoi. Comment ? C’est déjà fait ? Ah bon… Et pourtant, Hamelin no Violin Tamaki n’est pas qu’un coup d’essai.
Visuellement très attrayant, il dispose d’un design mignon, de couleurs vives et d’animations à la fois fluides et humoristiques (quand Flûte vous porte par exemple, sans oublier tous les costumes plus ridicules les uns que les autres).
Bien entendu, l’univers du jeu tournant autour de la musique, il aurait été sacrilège de foirer la bande-son. Dieu merci ce n’est pas le cas ici, l’aventure s’accompagnant de thèmes fort rythmés et correspondant bien à l’ambiance joyeuse du titre.
Mais plus qu’un joli jeu, le titre d’Enix est également très agréable à jouer. Le héros a un léger temps de latence au démarrage, mais une fois qu’on le sait, on s’y fait assez vite. En outre, le système de partenariat est original et bien rendu durant le jeu.
La difficulté n’est pas insurmontable non plus. Par contre, même si les niveaux sont assez longs, la durée de vie n’est pas exceptionnelle. Suffisante cependant pour que l’on passe un bon moment…