Gokujyou Parodius est le deuxième volet de la série Parodius sur Super Nintendo. Il porte un nom bizarre, transcription phonétique du japonais, car il n’a jamais quitté le Japon. L’Europe n’a seulement eu droit qu’au premier épisode Parodius DA !. Cette saga parodie avec beaucoup d’humour les grands hits Konami, notamment les shoot them up Gradius.
Les habitués de Gradius, Nemesis ou Salamander ne seront pas dépaysés par le système d’armement qui fonctionne de la même façon. Certains ennemis larguent des pastilles qui augmentent une jauge au bas de l’écran. Elles illuminent des cases qui peuvent activer ou non un bonus simplement en pressant sur un bouton. D’une certaine manière, ce système permet de personnaliser l’armement. Ensuite les inconditionnels de la saga TwinBee retrouveront également le système d’amélioration des abeilles qui s’opèrent par la collecte de cloches. En leur tirant dessus, elles changent de couleur et s’éloignent légèrement. Une couleur correspond à un pouvoir qui ne peut être cumulé avec un autre. Grâce à la fusion des 2 styles de jeu, les vaisseaux possèdent une importante richesse d’attaque.
A l’inverse, ces mêmes personnes seront surprises lorsqu’elles constateront les engins disponibles. Le hangar comprend bien évidemment le célèbre Vic Viper présent depuis le premier Gradius, mais également une pieuvre, un bébé, un cochon, Goemon et d’autres persos aussi loufoques. Un bonhomme dans un avion de papier utilise un armement hilarant. Quand il largue des missiles, il s’agit de petits hommes bleus qui courent sur le sol. Après quelques mètres, il s’essoufflent et reprennent leur respiration en s’arrêtant un instant. Inattendu ! De même lorsqu’il acquiert un bouclier, il revêt un préservatif sur le nez de l’avion. Étonnant ! Les ennemis ne sont pas en reste pour proposer des blagues aussi débiles. D’abord, avouons qu’ils ne font pas peur puisque nous nous battons contre des poulets, des seringues, des lapins et des hordes de pingouins en tous genres. Les boss à chaque fin de niveau participent également à cette ambiance complètement délirante. Le premier d’entre eux, un gros panda en tutu a plutôt l’air ridicule qu’effrayant.
Les décors très colorés achèvent de nous transporter dans un monde enfantin et merveilleux. Nous commençons par une fête foraine avec feux d’artifice et nounours, pour terminer au milieu des néons d’une boîte de nuit, en passant par le palais des gourmandises. Le visuel de ce shoot them up régale nos yeux par ses graphismes splendides éclatant de mille couleurs. Que ce soient les décors ou les sprites, tout est magnifique. Les objets animés, dans l’ensemble de taille moyenne, restent mignons et attrayants. Les boss, beaucoup plus impressionnants, en jettent plein les yeux. Visuellement le jeu est une réussite. Et musicalement, c’est encore mieux. Les musiques reprennent des airs classiques, comme l’Ouverture de Guillaume Tell de Rossini, et les arrangent pour qu’ils collent avec l’atmosphère délirante de la série. Elles mixent également des morceaux issus de la série Gradius afin de les rendre plus nerveux. Les refrains très rythmés donnent la pêche. Du pur bonheur ! Les bruitages n’ont pas été mis de côté et gardent une qualité identique. Une voix off annonce les bonus acquis et des effets sonores dignes d’un dessin animé se font quelquefois entendre. Un seul bémol entache cependant ce tableau idyllique : l’animation ne suit pas toujours la cadence. En effet, dans les niveaux supérieurs, quand l’écran se surcharge de tirs amis et adverses, la console peine à calculer tous les déplacements des sprites et le jeu ralentit. Certes, l’animation a des faiblesses, mais elle ne gâche pas le plaisir et ne dégrade pas la jouabilité qui reste optimale.
Un vrai régal ! Techniquement ce deuxième volet de Parodius sur Super Nintendo est supérieur au premier opus. Il présente des décors plus lumineux, colorés et fourmillant de détails. Il semble également qu’il soit légèrement plus rapide et nerveux, ce qui expliquerait l’apparition de ralentissements. De plus, selon mes goûts, je trouve que Gokujyou Parodius a plus d’humour que son aïeul, alors je préfère ce second épisode. Ceux qui ne sont pas attirés par ce genre de shoot them up, sachez qu’il propose tout de même un challenge de taille malgré son apparence enfantine. Certains passages vraiment corsés nécessitent autant de mémoire que de dextérité. De plus, le jeu est construit comme un Gradius et procure des sensations aussi bonnes.
NB : Le générique donne, selon notre alphabet occidental, le nom du jeu qui se lit Gokujyou Parodius.