Attention : il existe deux Ganbare Goemon 2. Le premier n’a pas de sous-titre (pas à ma connaissance du moins) et reste une exclusivité Famicom.
Au Japon, l’une des premières licences phares de Konami fut celle des Goemon. En occident ce n’est pas du tout la même musique, du fait que très peu d’épisodes y aient fait leur apparition. Seul le premier volet Super Famicom a eu droit à une traduction (très mauvaise, soit, mais une traduction quand même), sur les quatre disponibles, par exemple. Et pourtant le meilleur, c’est le deuxième opus. Si, vous allez voir.
VACANCES, J’OUBLIE TOUT
Après avoir sauvé la princesse Yuki et délivré la région d’Edo, Goemon et Ebisumaru ont décidé de prendre quelque repos dans la station balnéaire de Ryukyuu. Malheureusement, à peine se sont-ils allongés au soleil et mis les doigts de pieds en éventail, que Sasuke vient les prévenir d’un nouveau danger : le Japon est en grand péril, le général occidental Magginesu et ses hommes-lapins tentant de convertir le pays aux coutumes de l’ouest.
JE NE SUIS PAS UN HÉROS
Ganbare Goemon 2 : Kiteretsu Shougun Magginesu est, de manière assez étrange, un jeu de plates-formes à la manière de Super Mario World. À ceci près qu’il se déroule dans le Japon médiéval et hautement parodique propre à la saga.
Le jeu se découpe en six vastes mondes (forêt, plage, forteresse volante, neige…) composés de plusieurs niveaux, représentés sur une carte de la région. Si bien que dans un même monde vous pouvez trouver deux niveaux qui n’ont quasiment aucun rapport, pas même sexuel. Vous débloquerez au fur et à mesure les chemins reliant les divers niveaux, exactement comme dans un Mario. En plus des stages traditionnels, on trouve les forteresses abritant les boss, ainsi que deux types d’endroits un peu particuliers.
Les villages, vus en 2.5D (le sol est vu de trois quarts, d’où un certain effet de profondeur), permettent de se reposer ou d’acheter des objets : amélioration de puissance par exemple, ou armure. On peut également s’amuser à frapper les villageois, mais cela ne conduit qu’à les rendre furieux. Du coup ils vous attaqueront sans relâche, à moins que vous n’entriez dans un magasin : en ressortant, vous constaterez que les autochtones se sont calmés.
Les zones d’Impact sont également vues en 2.5D, mais vous n’y dirigez pas le héros choisi (parmi trois au départ : Goemon, le gros lard d’Ebisumaru, et le ninja-ficelle Sasuke) : vous contrôlez Impact Goemon, un gigantesque robot, dans une course effrénée où vous devez tout raser sur votre passage tout en évitant les trous et les rebords. L’écran défile de lui-même et vous ne pouvez que sauter et donner des coups de canne.
Ceci vous conduit ensuite à un combat contre les boss Impact, à différencier des boss traditionnels. Le combat se déroule en simili-3D mode 7 : le boss vous fonce dessus ou vous envoie des projectiles, et vous lui répondez en lui tirant dessus et en le martelant de coups de poings lorsqu’il est proche. Votre robot a un nombre de points de vie (qui n’a rien à voir avec votre vie à vous : en fait plus vous aurez fait de destruction dans la zone d’Impact, plus le compte sera élevé), et si celui-ci descend à zéro, vous n’avez plus qu’à recommencer.
Le reste du temps, votre personnage se contrôle à la croix directionnelle dans des niveaux en 2D pure. Vous utilisez un bouton pour sauter et un pour frapper avec votre arme (différente selon le perso, Goemon utilisant sa pipe alors qu’Ebisumaru se bat à l’éventail, par exemple). Vous ramasserez également de l’argent et de quoi améliorer la puissance de frappe de l’arme en question. Dernier point : si les ennemis vident votre jauge d’énergie, vous perdez une vie et recommencez au dernier village traversé. Sauf si vous perdez face à un Boss Impact, auquel cas vous recommencez directement le combat.
LE SAMOURAÏ DE L’ÉTERNEL
Avec Goemon, Konami prouve une nouvelle fois son statut de rigolo de service, déjà démontré avec brio par Parodius. D’ailleurs, Ganbare Goemon est un peu le pendant aventure du célèbre shoot ‘em up.
Les règles y sont un peu les mêmes : reprendre tous les codes d’un thème (ici le Japon et sa culture) et le pasticher. Ne pas oublier de rendre tous les personnages, amis comme ennemis, mignons et rondouillards, les badigeonner de couleurs vives, user et abuser des animations les plus humoristiques possible et baigner l’aventure d’une bande-son à la fois rythmée et entêtante.
Mais exactement comme pour Parodius, humour ne rime pas avec jeu réalisé à l’emporte-pièce. Car Ganbare Goemon 2 n’est pas que mignon et loufoque, il est aussi parfaitement jouable, et il se permet même d’apporter quelques phases d’action bien sentie, notamment lors des zones d’Impact, afin de varier les plaisirs.
Et comme dans Parodius, univers attachant ne signifie pas non plus difficulté risible. Ganbare Goemon 2 est même par moments excessivement complexe, ce qui a pour mérite de compenser un peu une aventure assez courte, les niveaux étant peu nombreux au final.
Le jeu n’a pas été traduit en quelque langue que ce soit, mais pour une fois il n’y a pas matière à renâcler là-dessus. On s’en passe très bien, l’humour étant la plupart du temps visuel. Laissez-vous donc tenter, le petit ninja en vaut la peine.