Fire Emblem : Thraki 776 est un jeu vidéo Super NES publié par Nintendoen 1999 .

  • 1999
  • Role Playing Game (RPG)

Test du jeu vidéo Fire Emblem : Thraki 776

3.5/5 — Très bien par

Développé par Intelligent Systems, édité par Nintendo.

Pour tout vous dire, je ne savais même pas qu’il y avait encore des jeux Super Famicom en 1999. Paru à l’origine sur cartouches Nintendo Power (des cartouches à mémoire flash qui stockaient des jeux téléchargés, un peu le même principe que l’iQue sortie en Chine), ce troisième et dernier épisode 16 bits est tout aussi intéressant que ses grands frères.

ON N’EST PAS UN PEU À L’ÉTROIT ICI ?

Fire Emblem : Thraki 776 est une aventure annexe censée se situer entre deux des chapitres de l’épisode précédent, Seisen no Keifu. En réalité, il s’agirait plus d’une uchronie que d’une histoire parallèle.

Vous y incarnez le seigneur Leaf (il n’est pas prince ici), fils du prince déchu Cuan de Lenster, lors de l’année Gran 776. Le jeune homme avait fui son royaume, tombé sous l’assaut des cavaliers-dragons de Thracia, et tente désormais de rebâtir son enclave, aidé en cela par son vieil ami le chevalier Fin, et par la surpuissante Evayle, chef de la milice de Fiana.

MA RÉALITÉ M’A PARDONNÉ

Fire Emblem : Thraki 776 est un RPG tactique comme tous ses ancêtres, mais il a pour particularité d’être un peu plus réaliste (si tant est que l’on puisse reproduire d’épiques batailles médiévales de manière réaliste) que ses pairs.

Pour commencer, les principes de base. Rien de très sorcier : l’aventure progresse par chapitres, qui sont autant de combats d’armées représentés sur une carte découpée en cases. On retrouve sur cette carte vos personnages et vos adversaires, le but étant la plupart du temps de vaincre tous les ennemis présents ou de capturer leur trône (l’équivalent des forteresses, précédemment, mais comme ici les cartes sont plus petites il n’y a pas vraiment de forteresses représentées). Cependant, d’autres ordres de mission peuvent vous être confiés, comme sauver un village ou simplement vous enfuir.

Les bastons se déroulent toujours par tour de jeu : c’est d’abord à vous de déplacer tous vos gars, puis à l’adversaire. Lorsque vient votre tour, vous sélectionnez un personnage en déplaçant le curseur dessus, puis vous appuyez sur A. Les cases sur lesquelles vous pouvez vous déplacer apparaissent en surbrillance, vous n’avez plus qu’à choisir. Si votre personnage est à portée d’un ennemi, vous pouvez l’attaquer. De même, si un adversaire vous assaille, vous pourrez généralement répliquer.

Le principe des combats est simple : l’assaillant porte le premier coup, et le défenseur réplique. La puissance des coups dépend non seulement des statistiques des personnages (force, défense…), mais également de ce que l’on nomme généralement le triangle des armes : un guerrier armé d’une épée frappera plus fort un ennemi armé d’une hache, qui lui même sera plus puissant face à quelqu’un armé d’une lance, cette dernière surpassant l’épée. Les arcs n’entrent pas dans ce triangle ; par contre ils sont trois fois plus efficaces que la moyenne face aux unités volantes (et ils peuvent frapper même lorsque votre personnage ne touche pas son adversaire). Il existe un triangle similaire pour les magies, respectivement de feu, de vent et de foudre. Là encore deux exceptions qui confirment la règle : les magies de lumière et de ténèbres, plus puissantes que les trois autres et qui s’annulent entre elles. Pour en finir avec les combats, sachez que si votre caractéristique de vitesse dépasse d’au moins quatre points celle de l’adversaire, vous pouvez attaquer deux fois par tour, la deuxième tentative ayant d’ailleurs de grandes chances d’aboutir à une attaque critique.

Fire Emblem : Thraki 776 reprend également la plupart des spécificités de son aîné : certaines cases de la carte vous offrent un bonus défensif si vous vous trouvez dessus, les maisons visitées vous permettent de gagner de l’argent, les arènes vous offrent la possibilité de combattre pour une somme rondelette, et sans risque de mourir (alors qu’en temps normal, tout perso tombé au combat est définitivement perdu), et vos guerriers bénéficient de capacités particulières conférées par leur statut ou par leurs armes.

Le jeu récupère également la principale nouveauté du premier volet Super Famicom, la possibilité (l’obligation, même, lors des combats en intérieur) pour les cavaliers de descendre de leurs montures. Lorsqu’ils chevauchent, ces guerriers sont obligatoirement armés de lances. Mais dès qu’ils posent le pied à terre, c’est leur épée qui devient leur plus fidèle compagne.

Mais Fire Emblem : Thraki 776 introduit également tout un tas de paramètres nouveaux et fort intéressants. Par exemple, il est désormais possible de capturer un adversaire, ce qui vous permettra de lui piquer son équipement et ses objets. Le capturer est bien entendu plus difficile que de le tuer. L’avantage, c’est que les petites unités peuvent se permettre d’attaquer les grosses sans risquer de se faire tuer.

Autre commande nouvelle et bien utile, la possibilité de sauver un allié en détresse. Cette manœuvre bien utile permet de débrouiller une situation bien mal partie et d’éviter la mort d’un personnage, réduisant un peu la difficulté importante du titre.

Vous en voulez encore ? Alors que diriez-vous d’un petit brouillard de guerre des familles ? Directement en provenance des jeux de stratégie PC, cette astuce visuelle empêche de voir l’intégralité de la carte. Ici, cela n’arrive que lors de certaines missions : vos personnages ne voient pas plus loin que deux cases devant eux, à moins qu’ils ne soient équipés de torches. Mais même une torche peut ne pas suffire : à chaque tour de jeu, elle perd une case de visibilité, jusqu’à s’éteindre complètement.

Enfin, cet épisode introduit une jauge de fatigue. À mesure que le personnage combat, il remplit cette jauge. Lorsqu’elle est pleine, le combattant est épuisé : vous ne pourrez donc pas l’utiliser pour la prochaine bataille, cette subtilité vous obligeant à changer souvent votre équipe.

SUR LES THRACES DES PLUS GRANDS

Fire Emblem : Thraki 776 propose peut-être un scénario un peu moins fouillé que d’habitude, sans compter qu’il subsiste des incohérences avec Seisen no Keifu, l’épisode dont il est censé être tiré.

Mais que cela ne vous empêche pas de l’apprécier à sa juste valeur, parce qu’en dehors de cela, il est fort séduisant. Plaisant pour les yeux tout d’abord, ses graphismes étant tout aussi riches et colorés que ceux du précédent volet. Qui plus est, les cartes sont ici à une échelle plus petite, ce qui permet une plus grande richesse visuelle.

Plaisant pour les oreilles également, les thèmes utilisés ici se montrant à la fois épiques et collégram (forcément, ça fait au moins trois tests que je l’ai pas placée, celle-là). Plaisant pour tout en fait. Son système de jeu est l’un des plus intéressant de la saga, et la difficulté est légèrement moindre qu’à l’habitude, grâce aux possibilités de capture et de sauvetage.

Et comme, encore une fois, la traduction de la rom en anglais permet d’en profiter sous les meilleures conditions, je ne saurais trop vous conseiller de vous y adonner sans retenue.

Fire Emblem : Thraki 776