Fire Emblem : Seisen no Keifu est un jeu vidéo Super NES publié par Nintendoen 1996 .

  • 1996
  • Role Playing Game (RPG)

Test du jeu vidéo Fire Emblem : Seisen no Keifu

4/5 — Exceptionnel ! par

Développé par Intelligent Systems, édité par Nintendo.

Ce quatrième Fire Emblem est probablement le plus marquant à plus d’un titre. Tout d’abord, il s’agit du vrai troisième volet, Monshou no Nazo n’étant qu’un remake. Ensuite, il s’agit du premier à proposer une histoire qui n’a rien à voir avec les précédentes, et qui n’est même pas censée se dérouler dans le même univers. Et enfin, carnet noir, il s’agit du dernier jeu produit par le regretté Gunpei Yokoi, le génial inventeur des Game & Watch et du Game Boy, entre autres.

AVEC NOUS, VENEZ CROISER LE FER

L’intrigue de ce Fire Emblem est relativement dense pour un jeu de cette époque. Elle commence des siècles avant le début du jeu, alors que le Sombre Seigneur Loptus a conquis le continent de Jugdral, massacrant son prochain pour la gloire du Dieu Noir. Heureusement, les Anciens Dieux descendent dans le monde matériel afin de bénir douze combattants, qui seront par la suite connus comme les Douze Croisés qui ont vaincu Loptus. Bientôt, les Croisés fondent sept duchés et cinq royaumes régionaux, réunis sous la bannière de l’Empire de Grandbell.

Fondu enchaîné, retour au temps présent. Grandbell est en guerre contre le royaume d’Isaac à la suite d’invasions barbares fomentées par l’ennemi. Sigurd et la plupart des têtes couronnées de Grandbell, descendants des Douze Croisés, se réunissent pour repousser l’assaut. Lors de cette bataille, Sigurd rencontre Diadora, lointaine descendant de la famille régnante. Ils tombent amoureux et se marient.

Mais dans les coulisses, de sombres complots se trament, entre quelques ducs retors et les prêtres de la secte de Loptus… Il sera alors question d’assassinats, de trahisons, mais également de descendance et de justice.

LES MÉCHANTS VONT MORDRE LA POUSSIÈRE

Fire Emblem : Seisen no Keifu est un RPG tactique comme tous ses aïeux. Cela signifie qu’il tient à la fois du jeu de rôle et du jeu de stratégie, avec un léger penchant pour ce dernier. L’aventure est constituée de nombreuses batailles qui en constituent les chapitres.

Le principe est toujours le même : sur une vaste carte découpée en cases se tiennent vos personnages et vos ennemis. Alliés comme adversaires disposent d’un château, le but étant de prendre la forteresse adverse et de conserver la sienne intacte, de préférence en massacrant le plus d’opposants au passage, histoire de grappiller un maximum de points d’expérience (les niveaux d’expérience augmentent les caractéristiques du personnage).

Fire Emblem : Seisen no Keifu conserve le système fondamental de la saga. Ainsi, les tours globaux sont toujours de la partie : vous lancez d’abord tous vos personnages à l’attaque, puis c’est au tour de l’adversaire, et ainsi de suite jusqu’à la victoire de l’un ou l’autre des deux camps. Dans les faits, vous choisissez un personnage en déplaçant le curseur dessus, vous validez avec A, et ensuite vous avez la possibilité de le déplacer, de le faire attaquer s’il est à portée, ou encore d’utiliser sa compétence particulière s’il en a une. À ce principe simple s’ajoute la composante fondamentale de la saga : si l’un de vos personnages tombe au champ d’honneur, il est définitivement mort. Ça calme, ouaip.

Notez que votre forteresse ne sert pas que d’objectif à l’adversaire. C’est également un lieu de vie où vous pouvez entrer (cette possibilité s’affiche dans le menu si votre personnage se trouve sur l’une des cases du château), afin de visiter le magasin, faire réparer vos armes - les armes s’usent à mesure qu’on les utilise - ou encore stocker vos encombrants. Vous pourrez même vous entraîner au combat dans l’arène, l’avantage étant que les combats n’y sont pas à mort : si vous perdez votre personnage poursuit l’aventure, avec un seul point de vie.

Dans le même registre que les forteresses, certaines cases de la carte de bataille ont des propriétés particulières. Ainsi, les villages peuvent être brûlés par l’adversaire (à raison d’une case tous les deux tours, un village comportant six cases), mais si vous le sauvez de l’agresseur, vous serez récompensé en argent sonnant et trébuchant. Dans un autre registre, vous arrêter sur la case d’une église vous assurera la restauration intégrale des points de vie de votre personnage. Enfin, même les cases de terrain offrent des aléas, certains types de sols conférant des bonus défensifs à certaines unités.

Fire Emblem : Seisen no Keifu introduit également quelques nouveautés. La principale est son système de trinité, qui sera repris à chaque nouvelle itération. Le principe est limpide : l’épée est plus forte que la hache, elle-même plus forte que la lance, qui bat à son tour l’épée. Ça marche aussi pour les magies, avec un triangle feu > vent > foudre > feu, les magies de lumière et de ténèbres surpassant les trois autres mais s’annulant entre elles.

Parmi les autres nouveautés, moins marquantes mais tout aussi bien pensées, signalons le principe des classes et la notion d’amour. Le premier part de ce postulat : certaines classes confèrent certaines aptitudes. Du coup, si votre personnage devient de telle classe, il obtiendra telle capacité. Quant à l’amour… Ah, l’amour… Si deux personnages ont des atomes crochus lors de la première moitié du jeu (l’aventure étant découpée en deux grands chapitres), ils se marieront et auront des enfants qui accumuleront les capacités des deux parents. Les atomes crochus sont déterminés de manière naturelle par l’ordinateur, mais vous pouvez augmenter les chances d’union si vous placez les deux tourtereaux côte à côte à la fin de chaque tour. Vous devenez donc probablement le premier entremetteur virtuel de l’histoire. C’est meugnon.

SOUS LE SIGNE DES MOUSQUETAIRES

Fleuron de la saga à l’époque des huit et seize bits, Fire Emblem : Seisen no Keifu s’impose à la fois par son scénario fouillé et par sa réalisation somptueuse. La différence vis-à-vis du précédent volet saute aux yeux, les graphismes étant plus fins, les couleurs plus vives, les décors plus riches et la bande-son plus épique.

Et surtout, le système de jeu est désormais bien plus riche, et surtout plus cohérent grâce au triangle de force. Les combats en deviennent plus stratégiques, d’autant que les cartes sont bien plus vastes que précédemment, évitant l’effet de mêlée des précédents opus.

La difficulté est cela dit toujours aussi relevée, et comme les combats durent plus longtemps, la durée de vie y gagne forcément.

Si bien que ce second Fire Emblem sur Super Famicom se doit d’être joué par n’importe quel amateur de tactical-RPG, d’autant que la rom traduite en anglais est de grande qualité cette fois-ci.

Fire Emblem : Seisen no Keifu