Final Fight II est un jeu vidéo Super NES publié par Capcomen 1993 .

  • 1993
  • Beat them all

Test du jeu vidéo Final Fight II

2.5/5 — Moyen par

Après la défaite du Mad Gear Gang dans le premier épisode, Metro City vivait à nouveau des temps paisibles. Cody était parti en vacances avec sa copine (un bon moyen de l’éjecter de la série, soit dit en passant), Guy s’entraînait dans un lieu inconnu, et Haggar avait retrouvé son fauteuil de maire de la métropole. C’était sans compter sur les punks et autres racailles survivants du gang qui, patiemment, rassemblaient leurs forces. Une fois prêts, et pour bien marquer le coup, ils kidnappèrent la copine de Guy et le vieux père de cette dernière. Comme quoi, les méchants de jeux vidéo n’apprennent jamais rien. Plutôt que d’adopter un profil bas, de dealer peinard dans les ruelles, d’arracher le sac des vieilles dames et autres innocentes activités de tout voyou qui se respecte, il faut que ces clampins aillent eux mêmes tresser la corde pour se faire pendre en s’en prenant aux proches de ceux qui viennent à peine d’avoir fini de leur flanquer une raclée dans l’épisode précédent.

Maki, la sœur de la copine en question, décide aussitôt de se lancer à leur poursuite, et passe un petit coup de fil à Haggar. Ce dernier, trop heureux d’échanger les lourds dossiers administratifs et les scandales de corruption liés à sa fonction contre un bon défouloir urbain, annonce immédiatement sa participation à cette nouvelle séance de concassage de colonne vertébrale. Aux deux larrons vient s’ajouter Carlos, un combattant armé d’un sabre dont on ne sait pas trop ce qu’il vient foutre là, mais qui semble avoir autant envie de castagne que les deux autres. Tentons une équation du premier degré. Haggar = Haggar. Maki (rapide, souple et peu puissante) = Guy. Carlos (à mi chemin entre les deux) = Cody. Bref, guère de changements en soi, si ce n’est que les personnages du premier épisode disposaient d’un charisme et d’une capacité d’appel que ne possèdent malheureusement pas leurs successeurs.

On retrouve même le stage bonus du premier épisode où il fallait désosser une voiture à coup de poings, certaines brutes du premier épisode (comme l’incontournable G.Andore, alias André le géant), des armes différentes mais encore moins nombreuses. Bref, la seule réelle différence réside dans les lieux visités. Mondialisation oblige, et à l’instar de l’abominable Double Dragon III, c’est tout autour du monde que nos trois brutes iront écraser les velléités de domination du gang : Hong Kong, la France (avec un Paris que les tour-opérateurs japonais n’incluent sûrement pas dans leurs circuits), la Hollande (avec de hautes chaînes montagneuses à l’horizon…), la Grande-Bretagne, l’Italie et le Japon. On remarquera quelques petites références aux autres jeux Capcom. Ainsi, les gars qui encouragent Freddie, le boss français, sont les mêmes qui encourageaient Guile dans Street Fighter II. Dans le même ordre d’idées, on peut remarquer Chun Li qui bouffe son bol de riz en arrière plan à Hong Kong.

Finalement, la seule question qu’il y a lieu de se poser tout en brutalisant les petites frappes de Final Fight II réside dans le comportement de Guy. Maître d’arts martiaux désintéressé dans l’épisode précédent, le voilà transformé en infâme macho qui ne daigne même pas pointer le bout de son nez alors que sa copine endure les dernières outrages entre les mains d’une bande de délinquants à l’éducation douteuse et aux ongles sales. Comme quoi, le succès, ça monte vite à la tête. Et compte tenu du principe pour le moins limité de Final Fight II, ce sera la seule réflexion philosophique qui viendra à l’esprit durant la petite heure nécessaire pour venir à bout de ce jeu de baffes sans grande classe.

Graphismes : Les personnages sont d’une taille très impressionnante pour la Super NES. Les décors sont relativement bien foutus et originaux, bien qu’un peu surprenants à l’occasion. Dommage qu’en dehors des boss, les ennemis soient plutôt quelconques et surtout, très peu nombreux.

Animation : Des personnages raides comme des notaires, des coups très peu nombreux et sans grande classe. Bof bof…

Jouabilité : Il y a tellement peu de coups qu’il n’y a nul besoin de s’amocher les articulations pour arriver à progresser. Mais la jouabilité n’est tout de même pas optimale. La raideur des personnages rend l’action assez lente et limitée,

Son : : Une affreuse soupe stridente vaguement hard rock, et des bruitages percutants dans la moyenne qualitative de la console.

Intérêt : 11/20 Final Fight II n’est qu’une vague resucée du premier épisode, sans posséder la dimension quasi légendaire de son grand frère. Graphiquement très réussi, ce beat them up pèche par un intérêt somme toute limité, des armes peu nombreuses, des ennemis sans charisme, et un nombre de coups vraiment faiblard. OK, c’est un peu le principe qui veut ça et puis, démonter du punk, ça fait toujours du bien par où ça passe. Mais dans le même registre, il existe tout de même des moyens de se défouler un rien plus travaillés et intéressants. Dommage pour ce jeu qui aurait pu être sympathique : on a vraiment l’impression que Capcom s’est contenté de reprendre le premier jeu en le liftant un peu. Avec avec toutes ces limitations, Final Fight II devient très vite ennuyeux. Encore heureux qu’il se termine vite.

Final Fight II