Développé par Sony Music Entertainment, édité par Epic Sony Record au Japon, Sony Imagesoft aux États-Unis et SCEE en Europe. Connu aussi sous le titre de « Solstice II » au Pays du Soleil Levant.
En son temps, Solstice a connu un sacré succès sur NES. Il faut dire que ce jeu d’aventure/réflexion en 3D isométrique impressionnait. Alors, lorsque la suite est sortie sur Super NES, j’en connais au moins un qui a été ravi. Comment ça, « qui » ? Ben moi, pardi !
UN RAYON DE SOLEIL ?
Le sorcier Shadax, héros du premier épisode, a vaincu l’infâme Melkoir (Morbius) et sauvé la princesse Sonia (Eleanor). Après ça, il a quitté le royaume de Galadonia pour devenir le tuteur de la tête couronnée. Mouais, je le soupçonne quand même de vouloir lui apprendre d’autres trucs, ce vieux dégueulasse…
Enfin bref, peu après son départ, Galadonia subit de plein fouet l’assaut conjugué de hordes démoniaques et de phénomènes climatiques, qui semblent être le fait de la nouvelle reine-sorcière, Sonia ! Diantre ! L’éducation de la jeune femme n’a pas dû passer comme l’espérait Shadax… Vous incarnez ici Glendaal, le fils du sorcier, et devez partir sauver papa des griffes de la vilaine fille.
PAINT IT BLACK
Equinox est un jeu d’aventure mâtiné d’éléments de réflexion. En gros, le but du jeu est d’aller jusqu’au donjon de la sorcière, et avant cela vous devez traverser sept autres donjons bien merdiques, afin de récupérer tout l’attirail qui vous permettra de dézinguer la foldingue.
Au début de l’aventure, vous vous trouvez sur une carte du monde, où sont représentés les donjons, qui ont chacun plusieurs entrées. Comment choisir la bonne entrée ? Au pif, ou à l’expérience : lorsque vous vous retrouverez bloqué, c’est que ce n’était pas la bonne ! Sur la carte du monde, il y a deux types d’ennemis : des trolls et des chauves-souris. Mais au début de l’aventure, mieux vaut les éviter puisque vous n’avez pas d’armes.
Vous voilà donc dans votre premier donjon. Pour faire simple, disons qu’Equinox reprend le principe d’un Zelda, par exemple : chaque donjon est constitué d’une multitude de salles reliées entre elles. Le but, dans chacun de ces labyrinthes, est de trouver l’arme et le sort qu’il renferme, puis de battre le boss.
En plus de l’équipement offensif, vous devrez également récupérer douze jetons éparpillés dans le dédale, seul moyen d’affronter le gardien. Vous devrez également trouver çà et là des objets extrêmement importants pour la suite de votre quête : des clefs pour ouvrir les portes verrouillées, des pommes pour restaurer votre santé et des potions pour recharger votre puissance magique. Ces objets existent en plusieurs couleurs différentes, certaines ayant plus d’effet que d’autres (sauf pour les clefs : une clef blanche signifie juste qu’elle ouvre une porte de la même couleur).
Il n’y a qu’en battant les boss que vous libèrerez le passage vers la suite du jeu. Les donjons ne comprennent que cinq types d’ennemis (sans compter les boss bien entendu) en tout et pour tout : des fantômes, des gardes, des tornades, des boules de gelée et des fausses portes qui essaieront de vous écraser.
Cela semble simple, n’est-ce pas ? Un parcours de santé, somme toute. À ceci près que les ennemis ne seront pas votre seul problème. D’abord, parce que les donjons sont également truffés de pièges : des piques, des trous, des plates-formes casse-gueule, d’autres qui disparaissent par intermittence, d’autres encore qui sont verglacées…
Et puis, dernier obstacle : votre personnage lui-même. Non pas qu’il se manie avec difficulté, loin s’en faut (vous le dirigez à la croix et disposez d’un bouton pour sauter, un pour frapper…), mais c’est surtout la vue qui vous posera problème.
En effet, vous pouvez constater sur les images qu’Equinox est en 3D isométrique, façon Landstalker par exemple. Et justement, on retrouve exactement le même souci que dans Landstalker, à savoir la difficulté à appréhender les distances pour sauter. De plus, ici, on ne peut se déplacer que sur les diagonales. Il existe bien des astuces pour sauter en vertical ou en horizontal, mais dieu merci, le jeu ne demande pas (trop) souvent de réaliser ce genre de sauts de la mort.
Par contre, les salles sont souvent remplies de piques, et la précision nécessaire lors des sauts se joue au poil de cul près. Du coup, l’usage d’un émulateur est dans ce cas fortement recommandé, afin de profiter de sauvegardes d’état salvatrices. Ouais OK, c’est de la triche ; revenez me voir après une dizaine de game over rageants, on en reparlera.
L’ÉQUINOXE NE FAIT PAS LE PRINTEMPS
Au premier abord, Equinox est un jeu fort séduisant. Les graphismes, sans forcément impressionner, sont charmants, le design à la fois « persan » et cartoon y étant pour beaucoup. N’oublions pas non plus que le jeu est richement coloré, et fort bien animé. Il jouit en outre d’une bande-son relativement entraînante, même si la réapparition ad nauseam des mêmes thèmes musicaux finira sans doute par vous lasser.
Mais bon, globalement le titre de Sony est bien réalisé. L’ennui, c’est qu’il s’avère, comme nous l’avons vu, particulièrement difficile à manier. J’ai toujours abhorré la 3D isométrique, et Equinox n’aura eu de cesse que de me rappeler pourquoi.
Sans compter que le jeu est d’une difficulté hors norme. En plus des problèmes de sauts, les énigmes à base de sauts sur des plates-formes invisibles sont nombreuses, nécessitant à la limite un petit guide des familles.
Ouaip, sauvegardes d’état plus guide ; je suis même à deux doigts de vous conseiller l’activation de codes Action Replay pour pouvoir profiter de cette aventure, honnête et agréable par bien des aspects, mais tellement corsée qu’elle en devient frustrante.
Notez en outre, d’un point de vue plus technique et n’entrant pas en ligne de compte dans la critique du jeu, que la rom de la version européenne (deux testées, mêmes résultats) est plombée par des bugs d’affichage rendant la carte du monde illisible.