EarthBound est un jeu vidéo Super NES publié par Nintendoen 1994 .

  • 1994
  • Role Playing Game (RPG)

Test du jeu vidéo EarthBound

3/5 — Très bien par

Développé par Ape Studio, édité par Nintendo et connu au Japon sous le titre de Mother 2 : Gyiyg no Gyakushuu.

Il y a des séries de RPG qui ont fait date. Tout le monde connaît, au moins de nom, les Final Fantasy, Dragon Quest, Breath of Fire, Xenosaga, Phantasy Star, j’en passe et des meilleures. Par contre, tout le monde ne sait pas forcément que Nintendo a édité un triptyque de jeux de rôle pas comme les autres, qui forme la saga Mother. Le deuxième épisode de cette franchise, ayant traversé les océans pour parvenir jusqu’à nous, ignorants occidentaux, a été rebaptisé EarthBound.

MAMAN EST EN HAUT…

Les moins aware d’entre vous se sont peut-être demandé d’où venait le personnage de Ness dans Super Smash Bros. Brawl. Eh bien précisément d’EarthBound, dont il est le héros (Lucas étant pour sa part le personnage principal de Mother 3).

Un gamin coiffé d’une casquette et armé d’une batte de baseball dans un RPG ? Ah oui, c’est-à-dire que si pour vous, jeu de rôle rime avec medfan, vous risquez d’en être pour vos frais. EarthBound se déroule au vingtième siècle, dans une petite bourgade quelque part sur Terre.

Un beau jour, une météorite s’écrase tout près du bled, et Ness va découvrir qu’il s’agit en réalité d’un engin extraterrestre. C’est le début de l’aventure pour celui qui est appelé à devenir l’Élu Cosmique, une quête qui le conduira jusqu’à Giygas, le despote de l’univers. Dit comme ça, ça en jette, mais rappelez-vous : on parle toujours d’un gamin fan de baseball, hein.

ALLO MAMAN, BOBO

Pour tout vous dire, EarthBound est non seulement un RPG contemporain, mais c’est également un RPG humoristique. Aucune des situations n’est à prendre au sérieux, en témoigne cette scène du début du jeu où le minuscule, mais surpuissant allié du héros se fait écraser comme une vulgaire mouche, parce qu’il volait un peu trop bruyamment au goût de la maîtresse de maison.

Des situations qui souffriront d’ailleurs de la tristement célèbre censure de Nintendo of America, comme dans tant d’autres jeux. Par exemple, votre ami, en début de partie, se faisait fesser par son père pour lui avoir désobéi, une scène qui se passait pourtant hors champ. Eh bien dans la version expurgée, il est dit qu’il a simplement été privé de bonbons ! Les sévices corporels, on n’aime pas ça chez NoA. De même, le drugstore, jadis illuminé par une enseigne notée « Drug », sera rebaptisé « Store »

Bref, cet aparté mis à part, revenons-en à nos moutons. Ou à nos chiens, nos cochons, nos serpents et autres corbeaux, qui constitueront la majeure partie de vos ennemis. Le comportement des animaux signifie d’ailleurs beaucoup dans le jeu : s’ils se montrent agressifs, cela signifie qu’un méchant extraterrestre (un boss, quoi), se tient dans les parages. Et tant qu’il n’aura pas été vaincu, il continuera de « polluer les esprits » de nos amies les bêtes.

Le cheminement d’EarthBound diffère un peu de celui des autres RPG de facture classique, pour se rapprocher de certains action-RPG. En effet, il n’y a pas d’atlas par exemple. Il n’y a que des zones importantes, reliées entre elles par des zones de passage, sans délimitation particulière. Pour plus de clarté, il vous suffit de prendre en exemple les épisodes en 2D de Zelda.

De même, les combats ne se déclenchent pas de manière aléatoire. Il faut que vous touchiez un ennemi pour déclencher l’affrontement, et ceci de plusieurs manières : si vous lui rentrez dedans, le combat commencera normalement ; si vous l’attaquez de dos, vous gagnez un tour gratuit ; mais si c’est lui qui vous surprend, c’est lui qui aura la permission de vous frapper, sans que vous n’ayez d’autre choix que tendre l’autre joue.

Par contre, les combats se déroulent au tour par tour, de manière traditionnelle. Votre équipe comprendra à terme quatre personnages, qui attaqueront l’adversaire à votre tour de jeu. Vous pouvez réaliser une attaque physique ou une attaque psychique (cette dernière correspond aux traditionnelles magies, et doit être découverte, en tant que « trésor », auparavant), consommer un objet, vous défendre, mettre le mode automatique ou fuir.

En fin de combat, vous gagnez des points d’expérience qui vous serviront à passer des paliers, ou niveaux, d’expérience, afin d’accroître vos statistiques : points de vie et de psychisme, puissance, résistance, chance, vitesse, intelligence et « tripes », ou la capacité à déclencher des attaques critiques.

En mode exploration - en gros, hors des combats - vous pouvez utiliser le bouton A pour ouvrir le menu principal (comprenant les options Parler, Utiliser un pouvoir psy, Fouiller, Objets, Équipement, Statut), le B (ou Select) pour afficher directement le statut, le X pour afficher la carte lorsque vous l’aurez obtenue, et la gâchette L en tant que bouton d’action contextuelle : si vous êtes devant quelqu’un, vous lui parlerez, sinon vous fouillerez le coin.

UNE CHANSON DOUCE QUE ME CHANTAIT MA MAMAN

Bien entendu, la principale qualité d’EarthBound, c’est probablement son cadre original et son scénario humoristique. Simple, oui, mais finalement l’histoire est plus profonde qu’elle n’en a l’air au premier abord.

De même les graphismes, pour simplistes qu’ils sont… Non, rien. Non, ils sont simplistes, colorés et mignons, c’est tout ce qu’on leur demande. Si vous voulez des prouesses techniques, il va falloir chercher ailleurs.

Si, par contre, vous désirez des animations rigolotes et une bande-son joyeuse et pétillante, vous êtes à la bonne adresse. De même, si vous êtes à la recherche d’une jouabilité simple et efficace basée avant tout sur l’évolution rapide, plus que sur le farming comme d’autres séries, ne quittez pas : nous allons donner suite à votre appel.

Ici, il n’est pas question de longues heures de massacre de monstres ; généralement, vous arrivez devant le boss avec juste ce qu’il faut pour rendre le combat intéressant et pas éprouvant. D’une manière générale, le jeu n’est d’ailleurs pas bien complexe, et bien plus court que la moyenne de l’époque (mettons une quinzaine d’heures pour dire, je me rends pas vraiment compte).

EarthBound, et les Mother en règle générale, entrent en plein dans ce qu’on pourrait appeler l’A.O.C. Nintendo : des jeux mignons, simples, humoristiques et addictifs, quatre qualificatifs qui s’appliquent à quasiment toutes les productions estampillées Big N.

EarthBound