Dragon Quest VI : Maboroshi no Daichi est un jeu vidéo Super NES publié par Enixen 1995 .

  • 1995
  • Role Playing Game (RPG)

Test du jeu vidéo Dragon Quest VI : Maboroshi no Daichi

5/5 — Parfait ! par

C’est l’histoire d’un jeu qui est entré dans la légende. Je sais bien que je vous fais le coup à chaque épisode, mais si vous ne devez jouer qu’à un seul Dragon Quest de toute votre vie, il faut que ce soit celui-là. Dragon Quest VI représente l’apogée de la saga d’Enix et mérite autant d’intérêt que le sixième épisode de la maison d’en face, à savoir Final Fantasy VI bien entendu. ces deux-là démontrent à eux seuls l’incontestable supériorité de la Super Famicom sur ses concurrentes de l’époque, tant en terme de puissance que de richesse de sa ludothèque. Diantre ! Rien qu’avec cette intro, je suis sûr que j’en ai convaincu plus d’un.

JE RÊVAIS D’UN AUTRE MONDE

Le jeu commence alors que le héros - qui n’a jamais de nom - se repose dans une forêt en compagnie de la séduisante Muriel. Bien vite le colossal Hassan les rejoint, et le trio quitte les lieux pour se rendre dans un château à dos de dragon. Tant qu’à faire simple… Après une courte exploration de l’inquiétante bâtisse, les trois compères entrent dans la salle du trône. C’est alors qu’ils sont assaillis par les pouvoirs magiques du seigneur des lieux, l’abject Mudo, qui leur met une bonne rouste avant de les bannir. Game over. Game over ? Bien sûr que non, rassurez-vous : vous vous réveillez chez vous, votre sœur vous demandant ce qui vous est arrivé. Rêve prémonitoire ou souvenir d’un ancien fait d’arme ? Vous le saurez bien assez tôt.

T’AS PAS INVENTÉ LE FIL À COUPER LE BEURRE, HEIN ?

Dragon Quest VI est un RPG relativement classique dans son approche. Il conserve d’ailleurs toutes les mécaniques propres à la saga, n’ajoutant ses spécificités que par petites touches.

Comme toujours, il s’agit de faire progresser l’aventure en alternant les visites de villes et de donjons ou assimilés. En ville, vous pourrez faire vos emplettes en matière d’armes, d’armures et d’objets curatifs ou offensifs. Vous pourrez également vous rendre à l’auberge pour vous reposer (et ainsi regagner l’intégralité de vos facultés), et à l’église pour converser avec le prêtre local. Ce dernier vous permet non seulement de sauvegarder votre progression, mais également de retirer tout effet néfaste (malédiction, mort (!), etc.) de votre personnage.

Dans les donjons, le but sera de traverser un vaste labyrinthe peuplé de monstres et de trouver un objet qui vous sera utile un peu plus tard dans votre quête. Lorsque vous sortez d’une ville ou d’un donjon, vous vous retrouvez sur un atlas où, là encore, les combats sont légion. C’est un bon moyen de progresser, nous allons vite comprendre pourquoi.

Hormis les combats contre les (nombreux) boss du jeu, les escarmouches se déclenchent de manière aléatoire. Vous faites quelques pas et hop, des créatures vous défient. Dans ce cas-là, la caméra se place dans votre dos (vos personnages sont invisibles), les monstres bien visibles face à vous. Vous pouvez accepter le combat ou le fuir. Si vous choisissez l’affrontement, vous pouvez engager jusqu’à quatre personnages par bataille. Ces dernières se déroulent au tour par tour, chacun des protagonistes, alliés comme ennemis, jouant à son tour. Lorsque vient le tour de l’un de vos héros, un menu apparaît, vous proposant plusieurs options : attaquer à l’arme blanche, utiliser un sort, consommer un objet ou vous défendre. L’affrontement trouve son issue si tous les monstres sont vaincus ou si tous les membres de votre équipe sont morts.

En cas de victoire, les gains sont substantiels. Tout d’abord, vous gagnez un peu d’argent (ce qui vous permettra de faire vos achats) et, parfois, un objet. Mais surtout, vous gagnez des points d’expérience. Une fois ceux-ci suffisamment accumulés, vous obtiendrez un niveau d’expérience supplémentaire. Dans ce cas-là, vous améliorerez vos statistiques (vitesse, puissance, résistance…) et, selon les cas, vous pourrez apprendre un nouveau sort. Autre avantage d’une victoire au combat, celui-ci directement tiré de l’épisode précédent : certains monstres vaincus vous demanderont s’ils peuvent intégrer votre équipe.

Cela signifie qu’en plus des personnages humains qui se joignent à vous (six au total), vous pouvez vous forger une armée de monstres qui se bagarreront avec leurs congénères pour votre seule gloire !

Enfin, à un certain moment du jeu, et c’est la principale nouveauté de ce sixième opus, vous débloquerez la possibilité de changer de classe. Il existe neuf classes de base (guerrier, sorcier, voleur, dresseur, prêtre, marchand…) et sept classes hybrides (sage, héros, superstar…), chacune ayant ses spécificités. Bien entendu, les classes hybrides sont plus intéressantes, mais elles demandent bien plus de combats avant d’être maîtrisées. Car pour obtenir une classe, il faudra participer à un certain nombre de joutes. Il existe même deux classes secrètes nécessitant, en plus, l’utilisation d’un objet particulier.

Durant les phases d’exploration (c’est-à-dire n’importe où en dehors des combats), vous pouvez ouvrir votre menu en pressant le bouton A. Ce menu permet de gérer votre inventaire d’objets, d’utiliser un sort, de vous équiper, de gérer les monstres qui vous accompagnent… Vous pouvez également utiliser lors de ces phases le bouton X, qui permet de fouiller à l’endroit où l’on se trouve, ou de discuter avec la personne à laquelle on fait face, ou encore de lire une inscription devant soi.

Enfin, en plus de la quête principale, Dragon Quest VI propose des quêtes secondaires. Et pour une fois, le jeu n’est pas avare en la matière. En plus de la traditionnelle recherche des équipements les plus puissants, vous pourrez également débloquer les deux classes secrètes dont je vous ai parlé juste au-dessus, mais également un personnage secret. Et lorsque vous aurez fini le jeu, vous pourrez pénétrer dans un donjon bonus, bien plus délicat que les précédents et gardé par rien moins que le boss le plus puissant du jeu. Enix se met donc à la mode du « New Game + » avec un temps d’avance sur son concurrent (même avec deux temps d’avance puisque ceci existait déjà dans DraQue V), un principe qui sera repris dans tous les futurs opus.

À LA FIN, IL N’EN RESTERA QU’UN

Des huit épisodes principaux parus jusqu’à ce jour, Dragon Quest VI est le plus abouti. Premièrement, son scénario est bien plus profond et intrigant que dans la plupart des autres épisodes (à l’exception du septième, qui est d’ailleurs construit un peu de la même manière). Difficile de vous en dire plus sans vous spoiler, mais le principe de dualitéest nouveau dans la série, et il est fort bien amené. Seul petit reproche : là où la trilogie de Roto (les trois premiers épisodes) se concluait par une pirouette scénaristique forte, la trilogie zénithienne, entamée par le quatrième opus, se conclut ici sans que l’on ne trouve une grande cohérence à l’ensemble.

Quoi qu’il en soit, la révolution est en marche. Révolution visuelle tout d’abord. DraQue VI est la toute première itération de la série qui tire vraiment parti des possibilités de sa machine. Là où le cinquième opus aurait pu tourner sur NES et le septième sur Super NES, celui-ci fait honneur à la bécane de par ses décors d’une incroyable finesse, de par ses superbes sprites et de par ses couleurs toujours bien choisies. C’est bien simple, en terme de comparaison, il se hisse au dessus de Final Fantasy VI ou Secret of Mana, et tutoie des hits comme Chrono Trigger ou Secret of Evermore !

Histoire de parfaire une réalisation pour une fois à la hauteur de ses ambitions, signalons également la fluidité des animations et les thèmes musicaux toujours aussi épiques de Sugiyama.

Concernant le jeu en lui-même (il faut savoir séparer le papier du cadeau), DraQue VI conserve la jouabilité simple de ses prédécesseurs et ajoute quelques nouveautés de bon aloi. Il n’y a donc pas grand-chose à reprocher au soft, si ce n’est peut-être une difficulté encore assez importante - quoique moindre vis-à-vis de ses confrères. Quant à la durée de vie, il vous faudra compter une bonne cinquantaine d’heures avant d’en voir le bout, ce qui est tout à fait raisonnable.

Plus qu’un simple descriptif, ce test est surtout une déclaration d’amour envers cette série mésestimée en occident, et à cet épisode en particulier. Une ode qui vous dit que si vous vous prétendez amateur de RPG, vous DEVEZ vous procurer le jeu. Vous ne pourrez en ressortir qu’en voyant le monde meilleur.

Dragon Quest VI : Maboroshi no Daichi