Dr. Mario est un jeu vidéo Super NES publié par Nintendoen 1998 .

  • 1998
  • Réflexion

Test du jeu vidéo Dr. Mario

3/5 — Très bien par

Quand on a une carie, on va chez le dentiste. Il soigne alors la dent et la rebouche au moyen d’un plombage. Mais quitte à mettre du plomb dans une dent, pourquoi ne pas faire appel à un plombier (oui, c’est capillotracté, je sais) ? Et tant qu’à faire, pourquoi ne pas généraliser la médecine au niveau de la tuyauterie ? C’est ce que nous propose Nintendo, dans ce titre où l’ami Mario change drastiquement de registre.

LA MALADIE D’HUMOUR

À l’origine, Dr. Mario est un jeu NES, qui voit l’Italien moustachu endosser pour la première fois la blouse de l’homme en blanc. Une reconversion spectaculaire après avoir travaillé principalement dans le BTP (charpentier, ouvrier dans une cimenterie et plombier). Le bon docteur est à la recherche du moindre virus, qu’il éradiquera au moyen de petites pilules. Parce que chez Nintendo, les antibiotiques, c’est tout ce qu’il y a de plus automatique.

IL A PAS PRIS SA PETITE PILULE ROSE, HEIN ?

Dr. Mario est un jeu de réflexes/réflexion qui n’est pas sans rappeler le légendaire (et surestimé, d’après moi) Tetris d’Alexei Pajitnov. Le but du jeu est par contre légèrement différent, puisqu’il s’agit avant tout d’éliminer les virus, bacilles et autres maladies qui infestent un simple bocal.

Ce bouillon de culture en vase clos se présente sous cette forme : un gros bocal en plan de coupe, où vous attendent au minimum trois bestioles tout droit sorties d’Il était une fois la vie, de couleurs différentes.

Depuis le haut du bocal tombent régulièrement des gélules, envoyées par le docteur Mario. Ces gélules sont en deux parties, comme n’importe quelle gélule qui se respecte, et si elles sont parfois unicolores, il arrive souvent que chaque partie soit d’une couleur différente. Ceci dit rassurez-vous, il n’existe pas cinquante couleurs non plus : il y a le bleu, le rouge et le jaune.

Du coup, Dr. Mario s’apparente plus à Columns ou Puyo-Puyo, puisque le but du jeu n’est pas de constituer des lignes complètes pour les faire disparaître, mais bien de coller au minimum trois demi-gélules - chaque moitié constituant un bloc - à un virus pour éliminer l’ensemble. Une fois qu’il n’y a plus de virus, on passe au niveau suivant.

L’astuce, c’est que les virus ne sont pas forcément positionnés en bas du flacon. Ils peuvent très bien se trouver au milieu, en haut… Pas trop haut quand même, parce qu’il faut parvenir à les éliminer. Enfin bref, si vous positionnez votre gélule au-dessus d’un virus, eh bien les deux resteront-là, à « flotter » au milieu du bocal.

Mais comment ça se joue, au fait ? C’est vrai ça : maintenant qu’on a saisi le principe, il serait peut-être temps de nous causer du système de jeu. Ouais ben oh, calmos hein, j’ai que deux mains. En vérité vous ne contrôlez que la gélule qui tombe. Et encore, contrôler est un bien grand mot, puisque vous ne pouvez stopper sa lente dégringolade. Tout juste pouvez-vous l’orienter vers la droite ou la gauche, ou encore la faire tomber plus vite en appuyant sur le bas de la croix directionnelle. Mais surtout vous pourrez, au moyen de deux des touches, faire pivoter la gélule dans un sens ou dans l’autre, celui qui vous permettra d’éliminer le plus rapidement possible les virus.

Notez, en outre, qu’il est possible de régler diverses options de jeu : le thème musical qui tournera en boucle (vous pouvez aussi choisir sans musique), la vitesse de chute des pilules, et le niveau d’infection, c’est-à-dire le nombre de virus que contient le bocal.

LA SÉCU C’EST BIEN, EN ABUSER ÇA CRAINT

Décidément, Mario est un expert dans tout ce qu’il touche. Le BTP comme nous l’avons vu, le sauvetage de princesse, le kart, le golf, le tennis, le foot, la cuisine… Et donc la médecine, même si pour le coup le clone de Staline tient plus du charlatan que du professeur reconnu.

Parce que Dr. Mario, pour commencer, est un jeu assez laid. Oh, bien entendu, les graphismes sont plus fins, et les couleurs moins baveuses, que sur NES. Encore heureux, nous sommes sur la reine de sa catégorie après tout. Ceci dit, on est encore bien loin du régal pour les yeux, quand bien même le genre ne se prête pas particulièrement à la débauche d’effets visuels.

Histoire d’enfoncer le clou (non docteur, pas dans l’épaule), reconnaissons également que cette mouture Super Nintendo n’est qu’un portage de son illustre aîné. Ainsi en témoignent des animations toujours aussi hachées, et une bande-son pauvre et criarde, qu’il sera bon de couper avant de débuter la partie.

Bref, le moins que l’on puisse dire, c’est que ce pharmacien de pacotille ne donne pas envie de se lancer dans une carrière de généraliste, au premier abord. Et pourtant, on en vient rapidement à apprécier la joie de semer les gélules aux quatre vents. Car en matière de Tetris-like, Dr. Mario est un bon clone, l’un des rares que j’ai apprécié en tous cas, et Dieu sait si je suis difficile en la matière.

Simple à prendre en main, d’une difficulté parfaitement dosée et d’une longueur tout à fait raisonnable, le titre de Big N saura trouver son public auprès des néophytes. Par contre, le fan du genre passera probablement son chemin, cette itération n’apportant rien de plus par rapport à la version NES.

Bon, il est certain qu’il y a des manières bien plus défoulantes et agréables pour jouer au docteur… Quoi ? Ah non non, je pensais au jeu de plateau Docteur Maboul en fait. What else ?

Dr. Mario