Doom sur SNES, c’est un peu le vague héritier idiot et illégitime d’un FPS prestigieux. Soyons honnêtes, ce jeu semble avoir été converti au marteau et au burin pour la 16bits de Nintendo ! Le studio en charge du développement comptait visiblement trop sur la « surpuissance » du coprocesseur Super FX2 pour offrir -en théorie - au joueur un FPS digne d’un PC à 10000 balles/1500€. C’est franchement raté. Même si ce Doom est doté de maps, de musiques et de mécaniques de jeu assez proche de la version PC, le titre est affublé en contrepartie d’une réalisation technique abominable. Loin d’être le tour de force technique attendu, le framerate est atrocement lent, le rendu pixelisé/ultra-aliasé et flanqué d’une résolution fenêtrée minimaliste. Pas de quoi effrayer le nostalgeek en théorie, et pourtant, les conséquences sur le gameplay sont bien plus lourdes qu’il n’y parait. Malgré un niveau de difficulté revu largement à la baisse, les soldats (hauts de deux pixels) infligent des dégâts à trop grande distance avec leur shotgun. Pire encore, les bidasses comme les « streumons » parviennent à faire mouche à travers les cloisons. Et ne comptez pas esquiver les tirs en pas chassés, puisqu’il faut parfois quelques dixièmes de secondes (ou secondes même) à notre avatar arthritique pour réagir. Quelques dixièmes de secondes de trop et qui conduisent inévitablement à la mort et donc à recommencer le niveau. Ce qui devient assez lourdingue à la longue puisque le jeu ne dispose pas de sauvegarde, de système de mot de passe… ou même de cheat codes ! Rageant non ? A défaut d’être un bon FPS ce Doom semble avoir été une piètre démo technologique pour mettre en avant les capacités graphiques du Super FX2… au détriment du gameplay donc. Vraiment pas assez fluide pour être jouable, préférez lui la version PC ou même 32X : juste pour le fun de tâter du Doom au pad !