Troisième et dernier épisode des aventures de Donkey Kong sur Super NES, Dixie Kong’s Double Trouble est devenu, à l’instar de ses deux grands frères, une référence dans le domaine du jeu de plates-formes. D’ailleurs, la série des Donkey Kong fut quasiment la seule à pouvoir concurrencer Mario sur son propre terrain. Tout comme dans les aventures du célèbre plombier moustachu, on déplace les personnages sur une grande carte donnant accès à différents mondes constitués de 5 ou 6 stages chacun. A l’intérieur de ces stages, des bananes à récupérer pour obtenir des vies supplémentaires, des ennemis à latter (principalement des « kremlings » de toutes espèces, sorte de crocodiles idiots amateurs de viande de singe), des tonneaux menant à des niveaux bonus, des passages de précision stressants (souvent composés de petites plates-formes autour desquelles tournoient des abeilles très dangereuses), des animaux amicaux qui viennent filer un coup de main pour franchir les stages, et un boss gigantesque pour terminer chaque univers. Outre une extraordinaire maîtrise des ficelles du jeu de plates-formes, Donkey Kong Country se démarquait par ses époustouflants graphismes en 3D couplés à une progression classique en 2D, ce qui faisait de lui l’un des jeux les plus réussis graphiquement de la console. L’autre grande nouveauté apportée par Donkey Kong Country était son mode deux joueurs. En jouant en duo, chaque joueur contrôlait l’un des deux singes, Donkey Kong se réservant les passages en force et Diddy Kong les actions nécessitant un peu plus de doigté et d’agilité. Même le mode solo permettait de contrôler les deux singes. Si l’un d’entre eux était touché, l’autre prenait le relais. Il était possible de récupérer le singe disparu plus loin dans le stage en détruisant un baril avec l’inscription « DK ». Vu le succès extraordinaire du premier jeu, Nintendo signa rapidement pour un second épisode, se déroulant dans une atmosphère d’îles tropicales et de piraterie. C’est en 1996 que déboula finalement ce troisième et dernier opus des aventures du célèbre singe sur 16-bits.
Dans ce troisième jeu, on ne dirige cependant plus Diddy Kong et encore moins Donkey Kong. Les deux stars jouent cette fois le rôle de la victime éplorée, puisqu’ils ont été enlevés par le cyborg KAOS alors qu’ils passaient leurs vacances dans le « krémisphère » nord. Et qui trouve-t-on à tirer les ficelles derrière le robot ? Gagné, cette bonne vieille canaille écailleuse de King Rool, rebaptisé pour la peine Baron K. Roolenstein. C’est au tour de Dixie Kong, la petite guenon à la longue tresse qui secondait Diddy dans le second volet, de connaître son quart d’heure de célébrité, en compagnie de son petit cousin Kiddy Kong, un gorillon pataud en bas âge qui possède néanmoins quelques tours dans son sac ! Les principes des jeux précédents ont été conservés, et on aura le plaisir d’évoluer dans une foule de nouveaux décors très travaillés, à l’optique moins tropicale que dans les jeux précédents. Les lieux présents sur la carte ne sont pas non plus exclusivement des zones sauvages infestées de kremlings et d’autres animaux agressifs. Dixie et Kiddy pourront également se rendre chez mémé Wrinklie, qui sauvegardera leur progression. Funky Kong, lui, est devenu fabricant de navires et, en fonction des items récoltés en affrontant les boss, il pourra concevoir un nouveau type de véhicule qui permettra d’accéder à d’autres endroits de la carte globale. Enfin, Swanky Kong tient une fête foraine dans laquelle on pourra gagner certains items en jouant à un jeu de massacre. Parmi les animaux qui viendront seconder Dixie et Kiddy, on retrouve Enguarde l’espadon, Squitter l’araignée et Squawks le perroquet. Les nouveaux venus sont Ellie, un éléphanteau qui peut cracher de l’eau avec sa trompe et Parry, un moineau qui vole parallèlement aux deux singes et récolte tous les bonus normalement hors d’atteinte. Comme vous pouvez le constater, Donkey Kong III ne présente finalement que des différences cosmétiques et superficielles avec l’épisode fondateur de la série. Mais quand on copie avec excellence un jeu déjà excellent au départ, quelle importance ?
Réalisation technique
Une fois de plus, la réalisation de Donkey Kong 3 est une véritable merveille, qui pousse la Super NES au-delà de ses limites. Contrairement à nombre d’autres jeux dont la réalisation graphique était avant-gardiste pour l’époque, les décors et les personnages rondouillards de Donkey Kong Country 3 n’ont pas pris une ride et restent un vibrant témoignage des capacités de cette console qui, mine de rien, venait titiller les 32-bits sur leur propre terrain. Quant à savoir si les graphismes de ce troisième épisode sont supérieurs à ceux du premier… là, je sèche ! Le style général des environnements a évolué vers des décors plus « nordiques » et le jeu me paraît personnellement encore plus fourni en détails, mais la différence reste assez mince mince. Vu la beauté visuelle extraordinaire du premier Donkey Kong Country, faire aussi bien était déjà un exploit en soi. L’animation est une autre réussite majeure du jeu : les singes et leurs adversaires sont superbement animés, et possèdent des mouvements et des attitudes pleines d’humour, d’un réalisme peu commun sur 16-bits. Et même si certains décors peuvent sembler un peu fixes de loin en loin, il n’y a pas de quoi hurler au scandale quand on procède à une rapide comparaison avec la moyenne des jeux de plates-formes des consoles 16-bits. Niveau jouabilité, on frôle la perfection, excusez du peu. Nintendo n’allait tout de même pas laisser sa mascotte aux bras préhensiles tenir la vedette dans un soft dont des journalistes mal intentionnés allaient critiquer la prise en main ! Enfin, la bande sonore est elle aussi au top niveau, avec des mélodies éminemment sympathiques et de véritables bruitages de cartoon.
En bref : 18/20
Très long, superbe graphiquement, parfait ludiquement, Donkey Kong Country 3 ne dépareille en rien le génie de cette série. Les nouveautés ne sont pas légion et on peut supposer qu’un quatrième épisode aurait fini par lasser les joueurs mais en attendant, Donkey Kong Country 3 est une fois de plus un jeu de plates-formes tout simplement fantastique, le nec le plus ultra du genre sur Super NES. Comme le premier et comme le second, finalement.