Dezaemon se divise en 2 parties. Il comprend d’abord un shoot them up vertical joli mais fort traditionnel, puis des outils de création qui offrent la possibilité de construire son propre shoot.
Abats-les tous !
Dès le premier niveau, le style graphique séduit par ses couleurs. Les décors, certes sans originalité, sont rehaussés par l’utilisation de coloris vifs et par un tracé qui arrondit les formes ou adoucit les contours. Les objets ne présentent ni angles saillants ni bords tranchants, ils paraissent moins agressifs que familiers. Ils ont un côté attachant. La plupart des sprites affichent une bonne taille respectable. Les boss, évidemment bien plus gros et résistants, remplissent parfaitement leur rôle de gardien. D’apparence très classique, ils sont uniquement constitués d’un seul bloc et ne possèdent pas d’éléments animés. Des boss guère impressionnants mais coriaces. Au final les graphismes ne cassent pas des briques, mais ils restent agréables.
Le vaisseau dispose de 3 armes : un tir frontal rouge, des boules vertes à tête chercheuse et des missiles bleus mariant les 2 spécificités des armes précédentes. En récoltant des bonus P, la puissance de feu augmente. Les pastilles de couleurs rouges, vertes ou bleues permettent de changer de tir. Enfin les lettres S augmentent l’accélération du vaisseau et les lettres B donnent des bombes qui explosent différemment selon l’arme principale. De l’archi-classique sans une once d’originalité. Il en découle une manière de jouer sans surprise faisant que les niveaux se ressemblent. Cette impression est d’autant plus présente que les mêmes ennemis apparaissent encore et encore. Si les stages se ressemblent, ce shoot them up se laisse jouer sans monotonie et avec un brin d’amusement. Cependant, la partie essentielle du produit ne se situe pas ici, il s’agit plutôt d’une introduction.
Assemble les briques !
Cette introduction sert en fait à montrer les possibilités qu’offre la partie liée à la construction. Dans celle-ci, un menu propose de réaliser les objets qui composeront votre futur shoot them up. Il faudra dessiner le vaisseau, les armes, les ennemis, les décors et élaborer la musique. Tout recréer en fait.
Avant de reconstruire intégralement le jeu, il est possible de retravailler celui déjà implémenté. Commencer sans trop d’ambition permet d’apprendre les commandes. Vous pouvez débuter en opérant quelques retouches sur les sprites, changer les couleurs, déplacer des objets du décor ou redessiner des éléments. Ensuite, lorsque vous avez les commandes bien en main, vous pouvez partir de rien et vous lancer dans des créations totalement originales. Cependant, vos travaux sont encadrés pour éviter que vous vous égariez. D’un côté, le jeu guide les novices, mais d’un autre côté il bride les programmeurs affirmés. En effet, la création ne nécessite aucune notion de programmation, juste du talent pour dessiner. Construisez les décors selon votre imagination, inventez des ennemis et n’oubliez pas les détails comme les bonus ou l’écran titre.
Ensuite, tout ce beau monde doit s’assembler avec harmonie et s’animer avec cohérence. Heureusement le jeu vous guide lors de la coordination des éléments. Après avoir formé un sprite, il suffit de le placer dans un cadre prévu à cet effet pour qu’il s’intègre dans le jeu. Grâce à des commandes sous forme d’icônes qui s’activent en cliquant dessus, vous pouvez régler les différents paramètres : vitesse, trajectoire, puissance, résistance, etc. Une fois réglés, les sprites doivent s’insérer dans le décor. Quand l’arrière-plan est prêt, il suffit de prendre un ennemi et de le déposer à l’endroit désiré. Enfin, une zone de test permet d’observer comment s’agencent et s’animent les différents composants.
Une dernière partie s’intéresse à la musique et donne la possibilité de réorchestrer l’ensemble des thèmes. Sur une partition, les manipulations se résument simplement à inscrire des notes symbolisant un instrument. J’avoue ne pas avoir réellement essayé ce mode, car il demande des notions de solfège. Si vous n’avez aucun don de compositeur, vous pouvez toujours employer, sans modification, les musiques du shoot them up déjà programmé. En y réfléchissant, elles ne paraissent pas si mal que ça. Elles se réfèrent à une ambiance science-fiction avec leurs consonances métalliques. Si vous créez une autre atmosphère, plus enfantine ou magique, il faudra sûrement changer les musiques.
En fin de compte :
La première partie présente un shoot them up vertical très convenu et sans originalité. Le peu d’interaction avec le décor, le manque de diversité dans les attaques adverses et les armes trop conventionnelles produisent un jeu banal. Cependant, il ne tient qu’à vous de l’améliorer. En effet, grâce à un module de création, vous mettrez en forme vos idées pour réaliser votre propre jeu. L’interface claire vous guide dans votre projet et donne l’opportunité à quiconque de produire son shoot them up. Néanmoins, n’espérez pas égaler les grosses pointures telles qu’Axelay ou Super Aleste. Le gameplay basique ainsi que l’encadrement dans la phase de construction restreignent le champ d’action. Il reste cependant beaucoup de possibilités pour créer un jeu sympathique