Au milieu du XXIème siècle, la Terre a été ravagée par divers cataclysmes destructeurs et abandonnée à l’anarchie et à la violence. Jado, un grand maître d’arts martiaux est entré en possession on ne sait comment d’une armure magique. Grâce à cette arme, il s’est rapidement imposé comme le nouveau dirigeant de la planète et fait régner une loi d’airain sur les débris de l’humanité, depuis la haute tour fortifiée qu’il s’est faite construire au beau milieu d’un no man’s land radioactif. Comme tous les maîtres du monde, Jado a rapidement éprouvé les limites de son nouveau statut et, histoire de passer le temps, se met en tête d’organiser un grand tournoi d’arts martiaux. Le vainqueur de la compétition aura l’insigne honneur de pouvoir l’affronter et – qui sait – de lui ravir l’armure magique et le gouvernement planétaire.
Le moins qu’on puisse dire, c’est que la compétition n’a pas attiré les foules. Seuls quatre combattants ont pris la peine de faire le déplacement jusqu’à la Tour Sombre. Vous avez bien lu : seuls quatre malheureux personnages sont disponibles pour le mode story : Syoh le sempiternel Jap’ en bandana dont on pige qu’il est le héros officieux de l’affaire, Kotono la petite ninja qui triche en utilisant des armes, Zazi le clone afro-américain de Monsieur Propre et Vortz, catcheur musculeux au look germanique et à la syntaxe larvaire. Rassurez vous : vous aurez tout de même autre chose à vous mettre sous la dent que vos trois challengers puisque le soft propose quand même six boss, Jado compris. Mais ces personnages ne sont théoriquement pas jouables en mode Vs : seul un code permet de les débloquer.
Le mode story débutera par le tournoi, durant lequel vous devrez combattre les trois autres participants. Puis viendra la laborieuse escalade de la tour, avec un boss à chaque étage jusqu’au Grand Maître lui-même. Hormis ce mode story, le jeu ne propose qu’un mode VS, contre l’ordinateur ou contre un ami. Après chaque match, un replay est également disponible, afin de visualiser au ralenti l’enchaînement de coup qui a entraîné votre victoire (ou votre défaite, ça arrive aussi).
Réalisation technique :
Les combattants sont d’une taille imposante, les graphismes sont fins mais malheureusement, les décors comme les personnages manquent vraiment de personnalité. Tous les duels se dérouleront dans différentes salles de cette forteresse futuriste plus ou moins en ruines. Ce n’est pas peu dire qu’on aurait aimé découvrir des paysages un peu plus aboutis et un peu moins austères. Même remarque pour les personnages, finalement assez clichés. Seuls les boss présentent un minimum d’intérêt (Dolf le Lybien, avec son casque d’aviateur et son lance-roquettes, est assez mémorable). Détail amusant : on voit la tronche des combattants s’amocher au fur et à mesure que le match avance et que les coups pleuvent: c’est toujours sympa de voir où on en est dans la facture d’hôpital. Si les coups disponibles ne sont pas particulièrement nombreux, les combats se déroulent en revanche à une cadence parfaitement acceptable : les attaques sont vives et précises, les coups spéciaux sont faciles à réaliser et ne manquent pas d’allure (même si là aussi, c’est du vu et du revu comparé à d’autres jeux), les combattants se déplacent rapidement et on n’est finalement pas si éloigné que ça du rythme du premier Street Fighter II. L’ambiance sonore, si elle n’a rien de vraiment mémorable, reste quand même d’un niveau correct, avec des mélodies d’arcade entraînantes et des voix digits peu nombreuses mais de qualité. Enfin – et c’est sans plus grande qualité – Dead Dance parvient à se ranger dans les catégories des jeux de combat qui atteignent une excellence dans la jouabilité que seuls Capcom et SNK maîtrisent d’ordinaire. C’est ici un véritable plaisir de contrôler les personnages et de ne jamais râler sur un déplacement lent ou irréaliste.
En bref : 13/20
Dead Dance est une déception mais pour une fois, la réalisation technique, le rythme du jeu ou le player fun ne sont pas à mettre en cause. Au niveau de ces caractéristiques-là, Dead Dance est réellement d’un très bon niveau malgré ses combattants passe-partout. Non, le truc qui coince, ce sont ces quatre malheureux personnages qui limitent le plaisir que l’on pourrait prendre au mode Vs et la durée de vie du soft. Certes, il existe un code pour jouer avec les boss mais tout de même… quatre personnages, c’est se foutre du monde. Comptez un 6/10 à la base et un 8/10 avec les boss jouables. Dead Dance est un bon jeu, mais qui a visé trop bas…