Inspiré d’un manga créé par Shotaro Ishinomori, Cyborg 009 décrit le combat de 9 adolescents originaires des 4 coins du monde et enlevés par l’organisation criminelle Black Ghost afin d’être soumis à des expérimentations d’ingénierie bio-mécanique. Transformés en cyborgs dotés de super pouvoirs, les 9 amis refusent pourtant de servir les noirs desseins de Black Ghost et s’échappent avec l’aide du Dr Isaac Gilmore, un scientifique ayant lui aussi fait défection de Black Ghost. A présent en lutte contre leurs créateurs, les 9 cyborgs affrontent tout au long des épisodes leurs anciens frères de salle d’opération et tous les mercenaires que Black Ghost recrute dans l’espoir d’anéantir une fois pour toutes les 9 traîtres à sa cause. Peu connu dans nos contrées, Cyborg 009 récolta pourtant un grand succès au Japon à l’occasion des trois séries TV qui lui furent consacré en 1968, 1979 et 2001.
Le jeu vidéo Cyborg 009 ne sortit d’ailleurs qu’au Japon. A première vue, ce jeu d’action semble assez proche de Megaman X. On y dirige un petit cyborg à l’allure sympathique, équipé d’un pistolet électrique, on détruit des machines de guerre ennemies et des boss énormes, on ramasse des bonus, et on saute de plates-formes en plates-formes. L’esprit général du jeu, visuel et sonore, confirme cette impression. Là où Cyborg 009 apporte une réelle nouveauté, c’est que l’on sélectionne 3 cyborgs parmi les 9 disponibles pour accomplir chaque mission. On peut passer de l’un à l’autre quand on le souhaite, en fonction des obstacles à franchir. Si tous les cyborgs disposent du même armement de base, leurs pouvoirs spéciaux varient. Par exemple, l’un peut faire apparaître les ennemis dissimulés, un autre respire et peut nager sous l’eau, un troisième se déplace à toute vitesse ou encore, un autre utilise un jet-pack pour voler. Cette obligation d’utiliser la meilleure combinaison de personnages possible pour franchir chaque niveau est un des éléments les plus intéressants de Cyborg 009. A vrai dire, c’est même le seul élément qui en vaille la peine dans ce jeu assez pitoyable.
Réalisation technique :
A priori, Cyborg 009 est un jeu charmant. Les sprites sont agréables à l’œil, les excellentes musiques très typées arcade filent la pêche et les décors, parfois un peu vides, restent néanmoins au dessus du minimum syndical. Malheureusement, tout rapide qu’il soit, Cyborg 009 n’est pas exempt de bugs graphiques assez déplaisants, et les saccades se font cruellement ressentir dans certaines circonstances. Mais le pire provient de la jouabilité : une véritable aberration ! Je comparais ci-dessus Cyborg 009 à Megaman X. La jouabilité de ce dernier n’était déjà pas optimale, en raison de la lourdeur voulue du petit robot, mais avec Cyborg 009, on touche les fonds abyssaux ! Les collisions sont aléatoires au possible, les commandes ne sont pas précises du tout et en ce qui concerne le saut, c’est du grand n’importe quoi. On ne parvient jamais à déterminer ni où on va retomber, ni si le saut va être important ou pas. Il est également très difficile de se retourner en plein saut (ou alors, avec deux secondes de décalage) et on meurt très souvent sans même comprendre pourquoi.
En bref : 05/20
Cyborg 009, plus original que Megaman X, avait tout pour devenir un excellent jeu d’action / plates-formes, quand bien même ses protagonistes n’étaient pas vraiment connus en Europe. Malheureusement, en pratique, ce jeu est un ratage complet ! Non seulement la jouabilité est proprement lamentable mais, pour ceux qui feraient l’effort de passer outre, Cyborg 009 n’est pas passionnant du tout. Pourtant, on y trouve grosso modo tout ce qu’on peut attendre d’un jeu de ce genre. C’est difficilement explicable mais il manque à Cyborg 009 un souffle, une âme, un esprit… tout ce qui fait qu’un jeu vidéo possède la capacité d’accrocher un joueur et de l’inciter à recommencer sans cesse la partie jusqu’à avoir bouclé tous les niveaux. Ici, on repose le pad, complètement dégoutté, après deux ou trois stages. Après les jeux dédiés à Ken le Survivant, et vu le catalogue de personnages « transposables » dont il disposait, Toei animation aurait été bien inspiré de confier le développement de ses futurs jeux à des programmeurs compétents…