Cool World est un jeu vidéo Super NES publié par Oceanen 1992 .

  • 1992
  • Action

Test du jeu vidéo Cool World

1/5 — Bof… par

Inspiré de l’étrange film de Frank Bakshi, qui mélange acteurs réels et personnages de dessin animés, l’adaptation Super NES de Cool World est une triste démonstration supplémentaire de la façon dont un jeu, relativement réussi techniquement et doté de principes de jeu intéressants peut se transformer en foirage intégral. Le scénario du film était déjà intéressant en soi. Jack Deebs (Gabriel Byrne), un dessinateur de comics en prison pour avoir dessoudé l’amant de sa femme, invente Cool World, un univers farfelu habité par des toons complètement cinglés (les Doodles) et surtout, par une toonette blonde volcanique, Holly Wood (Kim Basinger, quand elle se retrouve sous forme humaine). Par un étrange concours de circonstances, Deebs se retrouve projeté dans l’univers qu’il a lui même crée. Sa première obsession est de retrouver son fantasme de papier glacé et d’entamer une liaison torride avec elle. L’inspecteur Harris (Brad Pitt), flic en chef – humain – de Cool World proscrit les relations sexuelles entre humains et toons. Evidemment, Deebs n’en fait qu’à sa tête et brise le fragile équilibre existant entre Cool World et le monde réel, transformant Holly en humaine et causant d’autres interactions non désirées entre les deux univers. A lui de réparer les dégâts…

Sur Super NES, Cool World se présente comme un mélange intéressant d’action et d’aventure. On dirige Deebs dans l’univers psychédélique et non-sens de Cool World. De nombreux ennemis étranges tentent de lui nuire, d’autant plus facilement que Deebs ne dispose au départ d’aucun moyen de défense. Il s’agit donc de les éviter le plus possible. Heureusement, on peut toucher la plupart d’entre eux sans risques, ce sont leurs projectiles qu’il faut esquiver.

La richesse de l’univers de Cool World permet tous les délires possibles et imaginables : on grimpe sur les constructions à l’aide d’un grappin terminé en gant de boxe, on évite des lapins psychotiques armés d’une carotte cloutée, des loups garous tous droits tirés de Tex Avery, des hordes de petits trucs bleus qui s’avèrent être la police de Cool World, et bien d’autres créatures loufoques au possible. Pour passer d’un quartier à l’autre, on pilote une voiture cubique (si on a réussi à récupérer les clés au préalable) à travers une route parsemée de trous et d’obstacles.

L’essentiel du jeu ne se limite pourtant pas à ce volet action ou plutôt non-action. Pour progresser dans le jeu, vous devrez entrer dans de nombreux bâtiments de Cool World (bibliothèques, boîtes de nuit, magasins de bonbons, etc..) afin d’y récupérer certains objets utiles pour la suite. Néanmoins, il faudra généralement posséder un autre objet pour accéder à ces endroits (un livre pour la bibliothèque, un bouquet de fleurs pour le videur à l’entrée de la discothèque, etc…). L’objectif du jeu devient alors de récupérer tous les objets indiqués en essayant de rester en vie.

Réalisation technique :

Cool World propose des décors de qualité, fouillés et détaillés ou au contraire très enfantins et plein de couleurs pastels. Le sprite “réaliste” de Deebs s’harmonise sans difficulté avec les décors surréalistes et même si certains ennemis ne sont pas très beaux, l’ensemble reste parfaitement convenable. Au niveau graphique, la version Super NES est sans difficulté la plus réussie de toutes. Certes, la réussite esthétique du jeu tient peut-être davantage à l’inventivité dont fait preuve l’univers du film à la base, et à laquelle Ocean n’a en rien contribué, mais on ne va quand même pas chipoter. L’animation est fluide quand on pilote la voiture à travers les rues. En dehors de cette séquence, il n’y a pas vraiment de problèmes à signaler même si le sprite principal n’est pas très rapide. Ajoutez à cela une bande sonore constituée de chouettes thèmes vaguement jazzy et bien instrumentés et vous obtiendrez un soft à la réalisation tout à fait honorable pour ces années là. Mais alors, où réside la tare impardonnable de Cool World ? Tout simplement dans la jouabilité. Déjà pas vraiment facile en soi, Cool World devient proprement injouable avec le système de commandes infâme dont il est gratifié. A croire que le jeu n’est jamais passé par l’étape beta-test avant d’être lancé sur le marché. Les sauts tiennent de la roulette russe, on ignore en permanence où le héros va retomber, il est pratiquement impossible de jouer la carte de la précision vu le manque de réactivité des commandes, et on en est réduit à avancer en priant pour ne pas se faire toucher.

En bref : 04/20

Cool World est un échec total, dont la jouabilité infecte ruine toutes les autres qualités, pourtant bien réelles. D’un jeu à l’univers intéressant au principe qui sortait un peu des sentiers battus, Cool World devient une horreur injouable, un non-jeu sur lequel personne ne s’obstinera tant ses commandes ont été pensées en dépit du bon sens. Le pire, c’est qu’Ocean semblait être coutumier de ce genre d’anti-gameplay cette année là. A quelques mois d’intervalle sortait Robocop 3, autre spécimen totalement massacré par une jouabilité défectueuse.

Cool World