Dans la grande cour du beat ‘em up 2D, Clayfighter jouait un peu le rôle du bouffon de service. Malgré une sentence critique assez défavorable et des recettes moyennes, Interplay poursuit sur sa lancée et propose rapidement une suite à son jeu de baston pour de rire.
I’LL BE BACK
Retour dans la mégalopole de Mudville, où la météorite s’est écrasée (dans le premier épisode, donc). Depuis la déroute du N. Boss, un nouvel arrivant, le docteur Kiln, a débarqué en soucoupe volante pour s’arroger le contrôle de la ville. Il en a même profité pour cloner les combattants de pâte à modeler qui prennent part au deuxième tournoi Clayfighter.
SARAH CONNOR ?
Clayfighter 2 : Judgment Clay est un beat ‘em up en deux dimensions qui reprend la principale (voire la seule) bonne idée du précédent volet, à savoir le design de ses personnages en pâte à modeler. La technique employée sera reprise dans un autre jeu Interplay, Claymates.
Le titre ne propose toujours que huit personnages jouables, et qui plus est il n’y a pas véritablement de boss final, contrairement au premier opus. En réalité, chaque personnage, durant le mode solo, devra affronter son propre ennemi juré, son clone, une fois tous les autres participants écartés. Ces clones – qui ne sont pas de simples changements de couleurs mais de vrais personnages, avec un autre nom et des capacités généralement supérieures à l’original – pourront ensuite être joués.
On retrouve donc là un principe qui sera plus ou moins repris à la lettre dans le Tekken 2 de Namco, entre autres. Pour le reste, Clayfighter 2 : Judgment Clay est beaucoup plus classique. Il propose un mode solo, un mode versus pour jouer à deux et un mode tournoi permettant à huit participants d’en découdre lors de combats à élimination directe.
Les combats se déroulent sur un seul plan en deux dimensions. Par défaut (cela peut être réglé dans les options, de même que la difficulté), les matches se déroulent en deux rounds gagnants, chronométrés. À ce propos, le chronomètre n’est pas évident à voir puisqu’en lieu et place de la mèche de bombe du premier épisode, c’est une minuscule aiguille de montre qui égrène le temps.
Bref. Le but du jeu est encore et toujours de vider la jauge de vie de l’adversaire avant qu’il ne vide la vôtre. Et pour ce faire vous disposez des huit directions de la croix pour vous déplacer, vous accroupir et sauter, et d’une palette de six coups : trois coups de poing, trois coups de pied. En mélangeant directions et coups, vous pourrez réaliser divers enchaînements et autres attaques spéciales, comme dans n’importe quel beat qui se respecte.
THIS IS NOT A MISSION PRIORITY
Alors que le premier épisode était, avouons-le, assez décevant, cette suite en améliore quasiment tous les points. Le visuel « pâte à modeler » est ainsi bien mieux rendu, les animations humoristiques et transformations étant du plus bel effet. La bande sonore est également fort plaisante, avec ses thèmes enjoués et surtout ses voix digits.
Pour le reste, Clayfighter 2 : Judgment Clay propose toujours une maniabilité standard, mais Interplay a revu sa copie et, avec ses animations bien plus fluides et rapides, cet épisode est enfin jouable, là où le premier était pénible.
De fait, la difficulté est moindre (même si les adversaires se montrent encore une fois assez vachards), et avec sa palette de seize combattants, le jeu est pourvu d’une durée de vie fort raisonnable.
Finalement, Clayfighter 2 reste le poil à gratter d’un genre de jeu habituellement réservé à une catégorie de joueurs sérieux, qui se prennent plus ou moins pour une élite (sisi, je peux vous assurer que dans certaines salles d’arcade, ils se prenaient pas pour des merdes, les gars). Comme son grand frère au final, sauf que là où ce dernier était assez pitoyable, son successeur s’avère plus que potable.