La première mouture de Choplifter sortit en 1982 sur Apple II, avant d’être adaptée en arcade ainsi que sur les micros et consoles primitives de cette époque. Le principe de ce jeu légendaire est aussi simple qu’accrocheur : aux commandes d’un hélicoptère de combat, votre mission est d’aller secourir des otages détenus prisonniers au cœur d’un secteur militaire hostile, et de les ramener à bon port, en sécurité au cœur de la base alliée. L’hélicoptère pouvait se déplacer vers l’avant ou vers l’arrière, ainsi qu’en vol latéral (à l’écran, on le visualise alors de face). Cette dernière position est la plus pratique pour éliminer les blindés ennemis qui patrouillent au sol car lorsqu’on vole à l’horizontale, tirer au but est assez difficile compte tenu de l’obligation de rester en mouvement pour éviter les tirs adverses et du crash toujours possible contre une falaise ou même contre la terre ferme si vous volez trop près du sol.
Les otages se trouvent soit à terre (le plus souvent gardés par un ou plusieurs soldats armés), soit dans des constructions qu’il faudra au préalable détruire. Le seul moyen de récupérer les otages est d’atterrir délicatement à proximité et de les laisser grimper à bord de l’hélicoptère. A ce moment, l’engin est évidemment très vulnérable à toute attaque ennemie et il faudra parfois être prêt à redécoller en trombe pour ne pas être pulvérisé par une roquette vagabonde. L’hélicoptère n’a pas non plus une capacité de chargement infinie, et il ne sera jamais possible d’embarquer tous les otages de chaque mission en un seul voyage. Les allers-et-retours entre la base alliée et la zone ennemie seront donc monnaie courante, avec tout ce que cela comporte de risques.
Choplifter III reprend évidemment ce principe de base en l’améliorant et en profitant des possibilités techniques de la Super NES. Les stages proposés diffèrent sensiblement des versions Game Boy et Game Gear, principalement en raison d’un gameplay davantage orienté vers l’action pure et dure. Si les principes de base de la série ont été conservés, ce portage Super NES installe une opposition ennemie bien plus coriace (qui a notamment le mauvais goût de réapparaître dès que vous traversez sa zone de contrôle, que vous l’ayez détruite auparavant ou pas), ainsi que d’énormes boss de fin de niveaux. En contrepartie, les bonus permettant d’améliorer l’hélicoptère sont beaucoup plus nombreux, et on trouvera tout autant des tirs plus puissants que des bonus d’invisibilité, sans oublier les refuges intermédiaires qui vous permettront de réparer votre blindage durement éprouvé par les tirs de barrage adverses.
Réalisation technique :
Rien de bien excitant à se mettre dans les mirettes avec ce Choplifter III. On trouve différents environnements de jeu (jungle, désert, zone urbaine) mais les sprites, à l’exception des boss, sont assez petits et, malgré des couleurs souvent chatoyantes, les paysages n’ont rien de bien extraordinaire eux non plus. On a parfois l’impression qu’il s’agit de décors peints qui auraient été plaqués à l’arrière-plan tant ils sont fixes et dotés de dégradés plutôt moches. La bande sonore est basique au possible, avec quelques sonorités et mélodies brouillonnes. L’animation est correcte (mais après tout, le jeu reste assez fixe et peu rapide) et la jouabilité est correcte, bien qu’il faille un petit temps d’adaptation pour piloter correctement l’hélicoptère dans toutes les directions.
En bref : 14/20
Sans chercher à impressionner par une réalisation flamboyante, Choplifter III propose un gameplay solide et assez addictif, qui nécessite cependant davantage de doigté et de progression précautionneuse que de réflexes purs. Le principe en lui-même avait cependant un peu vieilli, même à l’époque, et on ne passait pas forcément des heures sur Choplifter III. Un bon petit soft quand même…