Chester Cheetah : Too Cool to Fool est un jeu vidéo Super NES publié par Kanekoen 1992 .

  • 1992
  • Plates-formes

Test du jeu vidéo Chester Cheetah : Too Cool to Fool

2.5/5 — Moyen par

De 1982 jusqu’à sa mort en 1999, Kaneko n’a jamais connu le succès de certains de ses pairs. Il faut dire que la société n’a pas vraiment produit de hits en puissance, son seul fait d’arme, si l’on peut dire, restant le diptyque consacré à Chester Cheetah. C’est donc pas gagné.

BEN IL EST OÙ MON VÉLO ?

Chester Cheetah a beau être un guépard, l’animal terrestre le plus rapide de la création, il ne se déplace qu’en moto. C’est un animal de zoo après tout, il a donc eu le temps de prendre certaines mauvaises manies de la civilisation. Manque de chance, les pièces de son véhicule ont été dérobées par un certain Eugène, accompagné de son chien.

L’HOMME PRESSÉ ÉTAIT UN HOMME SANDWICH

Chester Cheetah : Too Cool to Fool est un jeu de plates-formes, très linéaire et très basique, inspiré par une quelconque marque de chips américaine, les Cheetos. Le titre comprend cinq niveaux conclus par un boss chacun, si l’on peut appeler boss certains des grosbills de fin de niveau, qu’il suffit d’esquiver pour gagner.

Les niveaux sont en réalité constitués de trois zones, sans séparations entre elles : une première partie de pure plate-forme, une seconde de « vitesse » (course de charriot, surf, vol à dos d’oiseau…) et une dernière où vous attend le boss.

Cependant, le terme de vitesse est ici à prendre dans une acception assez large, puisque vous avez en vérité autant de temps que vous voulez pour aller jusqu’au bout de la course. Il s’agit juste d’épreuves un peu plus véloces que les phases de plates-formes, qui pour le coup sont bien molles. De même, la plupart des boss n’en sont pas vraiment, puisqu’il suffit de récupérer la pièce de moto qui a été dérobée par l’affreux.

Cette double particularité mise à part, Chester Cheetah : Too Cool to Fool reste un jeu de plates-formes standard. Il s’agit de se rendre d’un point A à un point B, généralement en ligne droite, en sautant sur la tête des ennemis pour vous en débarrasser. Il suffit pour ce faire d’appuyer sur le bouton B de la manette, qui sera d’ailleurs le seul utilisé, outre la croix directionnelle permettant de se déplacer.

Sur votre route, vous découvrirez différents objets censés vous être d’un grand secours, ou pas : les paquets de Cheetos (des sortes de donuts) restaurent votre jauge de vie, la guitare vous rend invincible un moment – mais vous ne pouvez pas vous déplacer ! - et les lunettes de soleil noircissent l’écran ! Je cherche encore l’utilité du truc.

LA FORCE TRANQUILLE

Il est fort probable que le jeu respecte à la lettre la charte graphique de la marque de snacks. Mais il est difficile de confirmer alors que ladite marque n’a jamais foulé le sol français. Quoi qu’il en soit, le héros et ses ennemis sont stylisés. Moches, oui, mais stylisés.

Une ambiance très cartoon que l’on retrouve jusque dans les animations, souvent drolatiques, des personnages, et dans la bande-son enjouée. Par contre, les couleurs hallucinogènes devaient probablement mettre à mal les cathodes des téléviseurs d’époque.

Quoi qu’il en soit, la réalisation est sérieuse, à défaut de se montrer originale. Des qualificatifs qui s’appliquent également au gameplay, aussi simple, voire simpliste, que ceux d’un Mario ou d’un Sonic.

Pourtant, on constate bien vite un terrible écart entre ces deux superstars et le héros du jour : une différence de rythme incroyable. Chester Cheetah, tout guépard qu’il soit, est probablement le héros de jeu vidéo le plus mou depuis Puggsy (j’adore tourner le couteau dans la plaie), et le faux rythme qui s’installe dès le départ n’est que rarement contré par les phases de course, qui sont là encore bien loin du dynamisme de certaines productions.

De fait, le challenge est proche de zéro. Car le héros a beau être apathique, les ennemis le sont tout autant, et la vie, qui ne diminue pas bien vite, est constamment récupérée au moyen des omniprésents Cheetos, publicité oblige.

Ce n’est donc pas encore avec ce premier Chester Cheetah que Kaneko va se faire une place au soleil. D’autant que ce test est rédigé presque vingt ans après la sortie du jeu, et que ça fait belle lurette que la boîte est morte.

Chester Cheetah : Too Cool to Fool