Chaos Seed : Fuusui Kairoki est un jeu vidéo Super NES publié par Taitoen 1996 .

  • 1996
  • Role Playing Game (RPG)

Test du jeu vidéo Chaos Seed : Fuusui Kairoki

3.5/5 — Très bien par

À un moment donné, Taito était le roi du jeu vidéo. Pas forcément en terme de qualité (encore que la firme est à l’origine d’un nombre de hits impressionnant), mais en terme de quantité. C’est bien simple, dans les années 80 et 90, on ne pouvait pas faire un pas sans marcher sur un jeu Taito. Ceci dit, à tout prendre, c’était toujours mieux que de marcher dans la merde de chien.

RIEN QUE DE LA MAUVAISE GRAINE

Il y a bien longtemps, les grands maîtres bouddhistes protégeaient la planète en créant des cavernes, véritables havres de paix. J’ai pas bien saisi la logique du truc, mais on va dire que c’est bouddhiste, donc que c’est bien.

Bref, un beau jour une graine tomba de l’espace, pile poil dans une des grottes. Comme elle s’y trouvait peinarde, elle décida de se reproduire (c’est l’avantage quand on est une graine, on peut se reproduire tout seul) dans toutes les grottes du coin. Sauf que voilà : le binz, c’est que cette graine, c’était la graine du mal. Si bien qu’au bout du compte, des monstres effroyables jaillirent des entrailles de la terre, semant chaos et désolation sur leur passage. Vous remarquerez que je ne me suis volontairement pas arrêté sur le fantastique jeu de mots de la phrase précédente.

Voyant des monstres surgir des grottes créées par les moines bouddhistes, les autorités chin… Pardon, le peuple en arriva à la conclusion la plus logique : c’était de la faute des hommes de bien. Du coup, ces derniers firent l’objet d’une chasse aux sorcières (sauf que c’est pas des sorcières, mais vous avez compris le principe).

Vous, vous êtes le petit-fils d’un des derniers moines - je croyais que ça se reproduisait pas, ces bêtes-là - et un aventurier hors pair. Vous vous lancez donc dans une mission d’extermination au cœur des cavernes de la région, histoire de réhabiliter papy et ses potes.

LES CAVES SE REBIFFENT

Chaos Seed est un jeu assez étrange qui a de vagues airs de dungeon-RPG, mais également de city builder ou jeu de Lego. Il est divisé en dix scénarios, durant lesquels vous contrôlez le héros, mais également tout un tas d’autres personnages qui viendront lui prêter main forte.

Comme dans tout bon D-RPG, vous passerez la majorité de votre temps à visiter moult labyrinthes, les nettoyant de la racaille qui les infeste comme n’importe quel représentant de chez Kärcher. Tout en dépeçant les diverses bestioles, vous créez des chambres sûres à travers les cavernes. Une fois toutes les salles de la caverne dépeuplées, vous créerez une chaîne d’énergie qui ira jusqu’au cœur de la planète, affaiblissant la graine du mal tout en consolidant l’équilibre naturel.

Dans certaines salles, vous pourrez également invoquer des alliés : ce sont au départ des statues, que vous libèrerez de leur état par un quelconque tour de passe-passe. Vos alliés pourront alors soit patrouiller dans d’autres salles que vous, soit vous accompagner, et s’en prendront à tout ennemi ayant le culot de saloper votre cave. Vous ne les contrôlez pas, ils attaqueront de leur propre chef et retourneront à leur état initial une fois leur jauge de vie complètement sapée.

Une fois votre petite grotte complètement nettoyée, vous passez par une phase de gestion durant laquelle vous pourrez sauvegarder, déjà, histoire de pas s’être cassé les burnes pour rien, mais également gérer votre inventaire, gérer les patrouilles de vos alliés, ou encore placer des pièges en vue des futures invasions de monstres. Car ce n’est pas parce que vous avez nettoyé une fois votre chambre qu’il ne faudra pas recommencer la semaine suivante : la graine du mal est tenace, et il faudra recommencer le processus encore et encore jusqu’à ce que le jeu décide que vous avez conclu le scénario, et vous amène au suivant.

Par moments, des phases de pure avancée scénaristique entrecouperont votre progression. Cela peut être une simple discussion avec votre maître, une visite au village du coin, ou encore le recrutement d’alliés spécifiques, qui nécessitent tout un tas de blablas (en japonais) avant de vous rejoindre.

Pour ce qui est des contrôles, la croix directionnelle permet de vous mouvoir, le bouton A de courir vers l’avant, d’ouvrir les coffres (qui renferment souvent de la bouffe pour vous soigner ou de nouveaux équipements plus puissants) et de parler, le bouton B d’attaquer les adversaires, le bouton X d’ouvrir le menu (afin de vous équiper ou d’utiliser un objet de soin par exemple), les gâchettes L et R d’utiliser un sort et la touche Select d’afficher une carte de la grotte.

C’ÉTAIT MIEUX AVANT (MONDE DE MERDE)

Il est vrai que le commun des mortels, du moins le commun des mortels ne parlant pas japonais, passera à côté du scénario du jeu. Mais comme ce n’est pas une caractéristique fondamentale du jeu, il ne faut pas s’arrêter à cela.

Car Chaos Seed : Fuusui Kairoki est beau. Très beau même. Bien entendu, c’est la moindre des choses pour un jeu sorti aussi tard, mais celui-ci est vraiment très beau. Ses décors riches en détails, ses couleurs magnifiques, ses animations à la fois vives et fluides, sa bande-son orientale/zen et ses voix digits fort correctes en font un sérieux prétendant au titre de D-RPG le plus réussi de l’époque seize bits. Bon OK, ça reste juste honorifique vu qu’ils ne doivent pas être très nombreux en compétition dans cette catégorie, mais n’empêche.

En outre, le titre de Taito est très agréable à prendre en main, et si je ne lui donne pas une plus haute note, c’est uniquement pour deux raisons : sa grande difficulté, et le fait qu’il n’ait pas été traduit. Car si cela ne vous gêne que moyennement pour comprendre l’histoire, lorsqu’il s’agit de comprendre ce qu’il faut faire, c’est déjà un peu plus emmerdant.

Cependant, si vous n’êtes allergique ni à la langue, ni au genre de jeu, Chaos Seed : Fuusui Kairoki devrait être une riche expérience pour vous. Et puis sinon, bah tant pis…

Chaos Seed : Fuusui Kairoki