Comme son nom ne l’indique pas, Castlevania : Vampire Kiss s’inspire fortement de Dracula X : Chi no Rondo sorti sur PC-Engine Super CD-Rom2. Les noms américains et japonais sont beaucoup plus explicites puisqu’ils reprennent dans leur titre l’ensemble Dracula X. L’histoire des 2 volets est donc identique. La Transylvanie avait retrouvé son calme grâce à Simon Belmont, qui avait envoyé le Prince des Ténèbres en enfer. Les habitants s’étaient accoutumés à cette tranquillité et ne pensaient pas revoir le comte dans le pays. Malheureusement, il existe des personnes suffisamment viles et avides de pouvoir pour être assez folles et vouloir ressusciter Dracula. Quand celui-ci fut revenu sur Terre, il mit à feu et à sang les villages alentours. Ce n’était pas seulement une démonstration de force de ses sombres légions, il voulait également annihiler la famille Belmont. Ne trouvant pas Richter, le détenteur du fouet ancestral, il kidnappa sa petite amie, Annet, et sa sœur Maria et les enferma dans son donjon. Le piège était mis en place. Du haut de sa tour, Dracula attendait Richter pour le combat final.
Pas facile à tenir en main !
Avant d’atteindre la demeure du comte, Richter traverse un village détruit et en proie aux flammes. L’arrière-plan est tout en distorsion pour imiter le feu et la chaleur qui en résulte. Oh, que c’est magnifiquement réalisé ! Ce premier engagement dans le combat contre les forces du mal n’est déjà pas un parcours de santé. L’aventure est beaucoup plus difficile que dans Super Castlevania IV. Les ennemis sont vicieusement placés, particulièrement les méduses qui sont très dangereuses. Le précédent opus sur Super NES était facile car Simon Belmont était très maniable, et son fouet encore plus. Il pouvait le lancer dans toutes les directions et atteindre aisément les monstres. Désormais, le fouet ne se dirige qu’horizontalement.
De plus Richter est légèrement plus lent que Simon ; il saute plus loin et plus haut mais une fois en l’air, il n’y a plus de contrôle sur le personnage. Au début, son maniement donne quelques crises de nerfs. En effet, quand on démarre un saut, on reste trop longtemps en l’air et on se fait généralement surprendre à l’atterrissage. Il y a souvent un ennemi qui surgit et qui n’était pas visible auparavant. Immanquablement on se fait toucher, car on ne peut plus réagir avant d’avoir touché le sol. Pour progresser convenablement, il vaut mieux connaître sur le bout des doigts les niveaux, les caractéristiques des ennemis et leurs lieux d’apparition. Avant de se lancer dans les airs, il faut réfléchir et être sûr de son coup.
Enfin, Richter a perdu des aptitudes pour en gagner d’autres. Il arrive maintenant à sauter quand il est sur un escalier et utilise ses armes spéciales de 2 façons différentes. La manière simple : le lancement unique d’un objet ou la manière forte : le balayage de tout l’écran. Évidemment, la seconde méthode est plus efficace mais nécessite plus de cœurs, et surtout engendre un temps d’inertie où le personnage est très vulnérable.
Zoli, mais sans plus !
Après avoir passé le sublime premier niveau, on entre dans le château du comte. Les fidèles de la série ne seront pas dépaysés. Le scénario est archi-connu : promenade dans la cour intérieure, détour pas les cachots et visite dans la tour de l’horloge avec tous ses engrenages qui tournent. Les décors sont beaucoup plus classiques et sans effets notoires propres à la console. La qualité est bien sûr au rendez-vous, chaque scène est détaillée avec une grande finesse et les sprites sont également fort bien dessinés. Du point de vue des graphismes, on note une nette amélioration entre Dracula X sur PC-Engine (normal, ce n’est pas la même machine) ou Super Castlevania IV d’un côté et Vampire’s Kiss de l’autre. Les décors sont moins grossiers, plus lisses, plus arrondis et plus soignés.
Continuons la comparaison et attardons-nous sur les musiques. Que du bonheur ! Le mélange entre l’orgue, la guitare et des rythmes techno fait toujours autant fureur. Normal, Vampire’s Kiss reprend des morceaux des 2 épisodes précédemment cités. Que du bon alors ! La 16 bits de Nintendo n’a pas à rougir de ses capacités sonores face à celles du Super CD-Rom de NEC. Franchement, c’est tout aussi grandiose. Par contre, là où le support cartouche se fait remarquer, c’est sur le plan de la variété. Les situations sont nettement moins diverses. Dans Dracula X, chaque level apportait son lot d’originalité : ici, tout est plus traditionnel, sans grande innovation. Certes le jeu est de qualité, mais il n’offre pas de surprises.
Très bien quand même !
Habituellement, quand on fait référence à cet épisode on ne retient que les défauts. Il est vrai qu’il a déçu beaucoup de monde. Ceux ayant joué à Super Castlevania IV n’ont pas retrouvé la maniabilité exceptionnelle de Simon et tout le plaisir qui en découlait. De plus, Konami nous a fait poireauter pendant 4 ans avant de faire une suite sur la console. Que de déception en ne voyant aucun effet spécial ; pourtant ils apportaient tant dans le premier opus sur la Super NES. Souvenez-vous de l’arrière-plan tournoyant du niveau 4 !
Ceux qui ont tâté du Dracula X sur Pc-Engine reprochent à Vampire’s Kiss sa banalité. En effet, on ne retrouve plus les éléments forts de l’épisode sur CD-Rom. Il y avait l’introduction de nouveaux adversaires, n’apparaissant qu’une fois durant toute l’aventure, et qui ont maintenant disparu. De plus, il n’est plus possible de jouer en incarnant Maria et il y a moins de niveaux alternatifs. La durée de vie n’en est pas moins diminuée car le jeu est légèrement plus corsé.
Malgré tous ces points négatifs ce Castlevania n’est pas un mauvais jeu, il est même plutôt bon. Une fois que nous avons apprivoisé le personnage, on prend réellement du plaisir à fouiller dans le château de Dracula, qui est fort bien construit et soigneusement décoré. Seulement, on attendait tellement de ce titre que nous sommes déçus qu’il ne soit pas excellent, mais seulement bon.