En 1985, avec le succès de la Famicom, Hudson Soft lance une compétition de jeu vidéo à travers le Japon. Le Caravan Stage, organisé tous les ans, se déroule autour d’une caravane qui sillonne les grandes villes du pays. Dans ces points de rencontre, les grands joueurs locaux viennent s’affronter autour d’un shoot them up. Le premier shoot Star Force ouvre cette compétition, ensuite en 1986 sort Star Soldier et enfin l’année suivante paraît Hector ‘87. Ces 3 jeux autrefois sur NES se retrouvent dans la même cartouche Super Nintendo nommée Caravan Shooting Collection.
Star Force :
Ce shoot vertical comporte plus d’une vingtaine de niveaux qui se ressemblent fortement. Dans chacun d’entre eux, des vagues successives d’ennemis surgissent les unes après les autres. Après avoir éliminé un groupe d’adversaires identiques, un autre ensemble survient immédiatement, et ainsi de suite jusqu’au boss. Ce dernier très facile à battre revient à chaque fin de stage. De par sa construction qui recycle de nombreux pans de décors, et de par les attaques répétitives, les niveaux deviennent vite monotones. Les armes du vaisseau n’apportent pas plus de variété car l’engin ne possède qu’un seul type de tir qui devient 2 fois plus puissant après la réception d’une option. Et c’est tout. Plus le joueur avance dans les niveaux élevés, plus les ennemis deviennent rapides et plus ils envoient des tirs. A tel point qu’il est inhumain, voir impossible d’arriver au dernier stage. La souplesse et la fluidité de la maniabilité n’y changeront rien.
Star Soldier :
Ce shoot également vertical reprend le principe des vagues successives d’ennemis à la manière de Star Force. Idem, les boss et les décors se répètent sur une quinzaine de levels. Ils deviennent d’autant plus lassants qu’ils n’ont aucune âme et qu’ils ne présentent aucun intérêt graphique. La particularité de ce jeu provient du vaisseau qui peut aléatoirement passer sous le décor. Ce pouvoir déroute, non pas parce qu’il protège le vaisseau pendant quelques temps, mais parce qu’il empêche l’appareil de tirer. Du coup les adversaires s’agglutinent à l’écran et se feront une joie de vous liquider à la sortie. Plutôt agaçant. Manier un engin aussi imprévisible risque de provoquer des lancés de manette contre les murs.
Hector ‘87 :
Ce dernier Caravan Stage sur NES ne suit plus la ligne de conduite des 2 jeux précédents. Il sort la carte de la diversité. Hector se divise en 2 parties, la moitié des niveaux se déroule selon un scrolling vertical, tandis que la seconde moitié utilise un scrolling horizontal. Ensuite, ce shoot ne recycle plus les décors ni les boss : chaque stage a sa propre identité et contient un boss différent. Si le premier manque de charisme, les prochains monstres barrant la route retiennent beaucoup plus l’attention. Enfin, le vaisseau possède un armement particulier qui emploie 2 types d’armes simultanément. Il lance à la fois des missiles air-air et air-sol. L’action se situe sur 2 plans, dans les airs ou au sol, et nécessite une grande attention car les extraterrestres sont vraiment agressifs. Au départ, manœuvrer ce genre d’appareil pose quelques problèmes de coordination, mais à force d’acharnement on s’habitue à cette spécificité.
Réchauffé !
Les Caravan Stages se présentent comme des shoot them up difficiles, très difficiles, réservés aux experts du genre. Ces jeux avaient leurs adeptes au moment de leur sortie dans la seconde moitié des années 80. Hudson Soft nous édite une compilation de ces jeux en 1995 à l’époque de la commercialisation de la Playstation et de la Saturn. Cette année, la Super Nintendo livre de formidables jeux exploitant à fond les composants graphiques de la machine et qui rivalisent avec certains produits 32 bits. Dans ce contexte, comment Hudson Soft peut-il oser la parution, sans aucune retouche, de ces 3 shoots NES sur la Super NES ? Certes Star Force est sympathique et Hector amuse vraiment, mais leur réalisation date d’un autre âge. Les graphismes indignes de la machine avec une palette très restreinte de couleurs ne pardonnent pas. Idem du point de vue sonore. Les musiques de StarForce et Hector ont beau être entraînantes, elles restent limitées physiquement. Il y a beaucoup trop de bips. Une cartouche à réserver exclusivement aux nostalgiques purs et durs.
Egalement sur :
Star Force sur NES,
Star Soldier sur NES, GBA et Palm.
Hector ‘87 ou Starship Hector sur NES.