Les Bust-a-Move, ou Puzzle Bobble, c’est une série que je pourrais tester des siècles durant sans m’ennuyer un seul instant. Même cet épisode fondateur, je le kiffe grave de la mort qui poutre. La saga a connu quatre épisodes fondateurs, et une kyrielle de conversions et de suites, mâtinées d’une tartine de suffixes et/ou préfixes, tels que Ultra Bust-a-Move, Bust-a-Move 3000, Mini, Vs., Super, Live… Sans oublier une pelletée de clones, parce qu’un jeu génial se mesure à l’aune des plagiats qu’il suscite.
DRAGONS D’UN CRÉPUSCULE D’AUTOMNE
Et pourtant, au départ Bust-a-Move n’est qu’une déclinaison d’un autre grand jeu de Taito (il y en eut tellement…), et la filiation est d’autant plus évident avec le titre japonais, Puzzle Bobble : il s’agit de Bubble Bobble.
Ce vénérable représentant des salles enfumées mettait en scène Bub et Bob, deux enfants qui se retrouvaient piégés sous forme de dragonnets, l’un bleu et l’autre vert. Bust-a-Move reprend les deux héros, visiblement ravis de leur forme actuelle, puisqu’ils vont passer le plus clair de leur temps à s’amuser gaillardement avec un canon à bulles.
ON FAIT DES GROSSES BULLES, ON JOUE AU SOUS-MARIN
Puzzle Bobble est un jeu concept. Cela signifie que je vais passer trois heures à vous en expliquer le concept (tout du moins si vous avez passé les cinquante derniers siècles en cryogénie, sans quoi vous n’avez pas pu passer à côté), alors que vous auriez mis trois secondes à comprendre manette en main.
Imaginez un écran séparé en deux parties. En haut, des tas de bulles multicolores, en bas les deux dragons et un canon en forme de flèche. Le principe est tout simple : détruire les bulles en leur tirant dessus.
Petite subtilité néanmoins, il ne suffit pas de tirer sur une bulle pour la faire éclater. Car votre canon tire en réalité d’autres bulles, et si vous vous contentez de les envoyer au pif, vous ne ferez que remplir un peu plus la partie haute, et donc vous vous compliquerez la tâche.
En fait, les bulles n’éclatent que si elles sont réunies par groupes de trois au moins (et lorsqu’elles éclatent, toutes les bulles qui y étaient accrochées tombent avec). Or, vous ne choisissez pas la couleur des bulles que vous allez tirer, elles viennent, une par une, de manière aléatoire. Charge à vous d’orienter le canon afin d’atteindre une bulle de la même couleur.
Ensuite, tout un tas de subtilités entrent en ligne de compte. Tout d’abord, il faudra jouer avec les angles d’approche, et ne jamais hésiter à faire appel aux côtés de l’écran pour obtenir un rebond salutaire. C’est un peu le même principe que dans un casse-brique, en fait.
Deuxièmement, il faut savoir que votre principal ennemi est le temps. Le temps ne vous aime pas, et fera tout pour vous pourrir la vie. Déjà, vous ne pouvez pas attendre indéfiniment avant de tirer. Vous n’avez que quelques secondes pour vous décider, et si vous attendez trop le coup partira tout seul, comme l’autre jour avec bobonne. Qui plus est, au fur et à mesure le plafond descend, et les bulles avec. Et si elles atteignent la ligne de non-retour, située juste au-dessus de votre canon, c’est Game Over.
Et si tout cela ne suffisait pas, de nombreux types de bulles viennent chambouler vos plans, en bien ou en mal. Il y a par exemple la bulle blanche, qui devient de la même couleur que la bulle qui la touche ; la bulle de feu, qui crame les bulles alentours lorsqu’elle éclate ; la bulle de foudre, qui détruit toutes les bulles de sa ligne ; ou encore la bulle d’eau, qui change la couleur de toutes les bulles du dessous.
Le maniement est fort simple ici encore : vous orientez votre canon au moyen de la croix directionnelle, et vous tirez avec le bouton B. Si jamais vous perdez une vie, un guide apparaîtra au bout de votre canon pour vous aider à viser juste lors de la partie suivante.
UN JEU VRAIMENT CANON
Bust-a-Move n’est que le premier épisode de la saga, et pourtant tous les mécanismes, toutes les subtilités qui en font un jeu excessivement addictif, sont déjà présents.
Alors bien entendu, cette conversion Super NES est moins colorée que l’original sur Neo Geo, et les décors d’arrière-plan y sont moins séduisants. Mais qu’importe. Bust-a-Move reste un titre mignon et fort attractif.
Juste assez pour attirer le chaland, qui se laissera ensuite happer par un principe simplissime et un challenge relevé, doublé d’une durée de vie convaincante. Toutes les qualités d’un grand jeu réunies dans une si petite cartouche…
Ça fait un peu discours de commercial, hein ? Je sais, dès que je me laisse aller à parler de cette série, le naturel revient au galop et j’en fais trop. Mais essayez pour voir, c’est le meilleur moyen de vous convertir.