Développé par Game Freak, édité par T&E Soft.
Hopopop ! Restez là, mes amis. Ce n’est pas parce que le titre ne vous branche pas que le jeu n’en vaut pas la peine. Eh, quoi ? Vous n’avez pas vu la note ? Bushi Truc a beau être un titre complètement obscur, sorti des cerveaux dérangés de développeurs inconnus du grand public et, qui plus est, à une époque où la Super Famicom était censée être morte et enterrée (je sais, ça fait pas mal de tares), il n’en reste pas moins un jeu terriblement attachant.
ET LE SEPTIÈME JOUR, IL SE REPOSA PARCE QUE FAUT PAS DÉCONNER, QUAND MÊME
Au commencement était l’Empereur de Lumière. Un jour qu’il n’avait rien de mieux à foutre, il leva les mains vers le ciel et, de sa main droite, jaillit le Dieu des Océans, alors que de sa main gauche sortit la Déesse de la Lune. Et comme papa voulait juste regarder peinard son match de foot, il fila un grand coup de pied aux culs des deux chiards tout juste nés, et les envoya sur le monde chaotique. Le Dieu des Océans créa les nuages et les mers, la Déesse de la Lune la terre et la verdure, histoire d’égayer un peu tout ça.
Maintenant, si vous voulez savoir ce que vous venez faire dans cette galère, il va falloir aller chercher ailleurs, parce que moi, c’est tout ce que j’ai.
PARDON DE VOUS DÉRANGER, MAIS EST-CE QUE JE PEUX VOUS COGNER SUR LA GUEULE ?
Bushi Truc est un RPG, et même plus précisément un presque-action-RPG-pas-tout-à-fait-mais-un-peu-quand-même. Cela dit il reprend le parcours classique des RPG tout court, à savoir le fameux tryptique je m’équipe et me repose dans une ville / je me balade sur l’atlas en bouffant du streum / je vais nettoyer un donjon des bestioles qui l’infestent.
Vous dirigez votre héros à la croix directionnelle, et utilisez le bouton A pour frapper, le B pour utiliser votre bouclier, le X pour appeler un collègue et le faire attaquer, et le Y pour charger votre ki. Ces deux dernières actions nécessitant une explication, je m’en vais développer un peu. Pour les collègues c’est tout simple : au bout d’un moment vous serez rejoint dans votre quête par d’autres personnages, mais comme il ne s’agit pas d’un RPG classique, vous ne dirigez qu’un perso à la fois et pas une équipe. Le collègue peut donc être considéré comme une sorte d’attaque bonus, en plus de l’attaque à l’épée classique. Quant au ki, il s’agit simplement de faire croître votre puissance afin de relâcher une attaque dévastatrice.
Les combats, dans Bushi Seiryuuden : Futari no Yuusha, sont moins nombreux que dans d’autres RPG. De plus, les ennemis sont visibles sur le lieu que vous explorez, et le combat ne se déclenche que lorsque vous venez sur eux, ou qu’eux viennent sur vous.
Pour commencer, à la différence d’autres action-RPG, les combats ici se déroulent sur un écran dédié, et pas en plein cœur de l’exploration. Notez que chaque combat a un titre (dans le sens « titre de film » par exemple), qui change selon le monstre que vous affrontez, une particularité assez amusante. Au début du combat, vous aurez également une indication sur qui attaque en premier (si c’est vous qui avez foncé sur l’ennemi, c’est vous qui commencez, sinon c’est l’inverse), et sur le PAR du combat. Comme au golf, le PAR indique le nombre de tours idéal pour défaire le monstre. Si vous faites moins que le PAR, vous gagnez des bonus, sinon vous ne gagnez rien du tout. Notez que si vous battez le PAR, au prochain combat contre le même type d’ennemi, vous devrez battre votre propre record pour avoir droit au bonus.
En l’occurrence, les bonus en question sont appelés « magatamas ». Il s’agit de joyaux (différents des joyaux normaux, que vous trouvez en coupant les buissons ou en cassant les vases par exemple, et qui servent de monnaie dans le jeu), qui auront leur utilité à certains moments de l’aventure.
Pour le reste, Bushi Seiryuuden : Futari no Yuusha est assez classique. Vous devrez récupérer divers objets lors de votre aventure, vous pourrez discuter avec de nombreux PNJ, visiter leurs maisons (notez que vous pouvez vous balader dans la maison au moyen des flèches directionnelles)… Vous aurez aussi accès au menu en appuyant sur Start, ce qui vous permettra, entre autres, de gérer votre inventaire.
ET LA TENDRESSE, BORDEL !
Bushi Seiryuuden : Futari no Yuusha est un jeu fort séduisant. C’est vrai qu’il est sorti parmi les tous derniers sur le support, mais ses développeurs ont profité de cette parution tardive pour réaliser l’un des plus beaux jeux du genre. Bien sûr, les décors n’ont rien de très original, mais les graphismes sont d’une grande finesse, et les couleurs sont particulièrement bien choisies. La bande-son orientale est fort agréable (faut aimer, mais si c’est le cas c’est fort agréable) et même les animations, souvent le parent pauvre dans les RPG, sont ici nombreuses et fluides.
Mais outre sa superbe réalisation, le titre de Game Freak n’est pas exempt de défauts. Ainsi, on pourra lui reprocher une maniabilité parfois un peu pénible, les coups sortant assez lentement. Cependant, ses combats accrocheurs et son système de PAR original font du jeu une petite pépite.
La difficulté est assez importante, la durée de vie également, si bien qu’au final Bushi Seiryuuden : Futari no Yuusha nous tient en respect une bonne poignée d’heures, sans que l’on s’en trouve marri. Reste que le jeu est intégralement en japonais, ce qui n’aide pas à le faire connaître auprès du public occidental.