Brawl Brothers est un jeu vidéo Super NES publié par Jalecoen 1992 .

  • 1992
  • Beat them all

Test du jeu vidéo Brawl Brothers

3/5 — Très bien par

Également connu sous le titre de Rushing Beat Ran au Japon, Brawl Brothers n’a aucun lien de parenté avec la série des Smash Bros., même pas avec Super Smash Bros. Brawl. Non, car c’est bien des années plus tôt que Jaleco proposa ce titre, exclusif à la Super NES. Mine de rien, ces intros à la con sont une mine d’informations capitales, hein ? Non ?

LE CLUB DES CINQ

Nous sommes à Bayside City, métropole particulièrement mal famée et contrôlée par le gang du terrible Dieter, méchant typique, de ceux qui se vengent d’un quelconque manque d’affection en conquérant le monde. À moins qu’il ne se soit fait tripoter par un curé étant petit… Mais bref, cela ne change rien à ses motivations.

Face à lui se dressent les cinq mecs (dont une fille) les plus balèzes de la création : deux experts en arts martiaux, un gros costaud, un ninja, et la fille, donc, qui comme toujours sert de cinquième roue au carrosse. Ces cinq-là n’ont qu’une idée en tête : bouter le tyran de service hors de leur ville. Ah ben ça reste un beat ‘em all, en même temps.

TOI, TU ES MON AUTRE

Brawl Brothers est un beat ‘em all. À tous ceux pour qui les termes anglo-saxons, très usités dans le monde du jeu vidéo, ne parlent pas plus qu’un long monologue en yiddish, il s’agit d’une catégorie de jeux vous demandant d’avancer en ligne droite tout en lattant les gencives de tout ce qui se présente devant vous (« battez-les tous », en anglais).

Le titre nous fait débuter en plein cœur de la ville, mais les nombreux lieux qu’il propose vont rapidement nous dépayser : pont, égouts, jungle, ascenseur ne sont que quelques-uns des décors qui nous attendent. Et face à nous se dressent des loubards, des soldats, des cyborgs… Et des boss, bien entendu. À l’exception du dernier, ces boss ont un visage bien familier, puisqu’il s’agit de… nous-mêmes ? En effet, le despote a fait créer des clones du club des cinq, et nous les met sur notre route pour voir si l’original est plus fort que la copie !

En dehors de cette subtilité de game design (reprise plus ou moins en droite ligne de Double Dragon II), l’aventure est des plus classique. Vous choisirez votre personnage en début de partie (les deux premiers sont équilibrés, la fille aussi, le gros est lent mais puissant et le ninja rapide mais mou du zguègue) puis traverserez un à un les différents niveaux, en surveillant votre jauge de vie située en haut d’écran.

Le sol étant plus ou moins vu de trois quarts (on parle souvent de 2.5D dans ce cas-là), vous pouvez déplacer votre personnage - à la croix directionnelle - vers l’avant ou le fond de l’écran. Vous disposez d’un bouton pour filer des gnons, d’un autre pour balancer des coups de tatanes, d’un pour sauter et d’un dernier pour déclencher une attaque spéciale.

Cette dernière n’est à utiliser qu’en cas de situation critique, puisqu’elle consomme une partie de votre jauge de vie. Si vous vous retrouvez encerclé, préférez-lui une attaque sautée (saut puis coup), souvent aussi efficace et bien plus sûre. Vous pouvez également courir en appuyant deux fois vers l’avant, et attraper un adversaire (chope) si vous appuyez sur le bouton de poing alors que vous vous trouvez au corps-à-corps.

Vous trouverez enfin, sur votre parcours, quelques objets à même de vous sortir des pièges les plus inextricables. Ces items se répartissent en deux catégories : les armes (barre de fer, batte cloutée, fusil à pompe, couteau…) utilisables un nombre de fois donné, et la nourriture (gâteau, canette de jus de fruits, poulet…) à consommer sur place, et qui restaure tout ou partie de votre jauge de santé.

LE JALECO QUI VOULAIT SE FAIRE AUSSI GROS QUE LE CAPCOM

N’y allons pas par quatre chemins : Jaleco a voulu jouer dans le bac à sable de Capcom, et s’y est cassé les dents. Son beat n’a pas les qualités requises pour concurrencer la boîte à baffes, mais attention ! Cela ne veut pas dire pour autant que Brawl Brothers soit une daube sans nom.

D’abord parce qu’il en a un, de nom. Mais aussi et surtout parce que s’il n’est que moyen en tout, il n’est mauvais en rien. Ainsi ses graphismes manquent peut-être de finesse, mais son design rigolard allié à des couleurs vives le rendent tout de même assez attractif. Un constat renforcé par des animations fluides et une bande-son tonique.

Cependant, même si, sur le papier, la jouabilité semble presque calquée sur celle d’un Final Fight, c’est sur ce point-là que Brawl Brothers déçoit le plus. D’une part parce que les héros répondent avec un temps de latence, qui peut s’avérer pénible dans les moments les plus chauds, et d’autre part parce que les ennemis ont quasiment toujours priorité, ce qui fait que l’on se mange forcément un coup avant de pouvoir placer le sien.

Cela rend le jeu complexe, et c’est bien dommage car en dehors de cela, il n’y avait pas grand-chose à lui reprocher. Mais qu’à cela ne tienne, le jeu à deux rend l’entreprise un peu moins pénible, et finalement on s’amuse bien devant la cartouche.

Brawl Brothers