Nota Bene : un autre Bonkers est sorti en 1994 sur Master System, sous-titré « Wax Up » et édité par Tec Toys. Comme souvent à l’époque, les deux n’ont rien à voir.
On m’a dit l’autre jour que Capcom était le Disney du jeu vidéo. Je ne sais pas si c’est le cas, mais en tout cas les deux ont souvent marché main dans la main, notamment sur consoles Nintendo (les Duck Tales, Chip ‘n Dale, Aladdin, Magical Quest…). Autre témoin de cet indéfectible amour, Bonkers.
QUOI C’EST ÇA, BONKERS ?
Certains parmi vous s’en souviennent peut-être, au début des années 90, Disney produisait à la chaîne des séries animées plus ou moins dérivées de leurs grands classiques. La Bande à Picsou, Super Baloo, Darkwing Duck et autres, faisaient la joie des grands enfants que nous étions déjà.
Bonkers est dans cette veine-là. Très inspiré du légendaire Who Framed Roger Rabbit ?, il nous permet de découvrir Bonkers D. Bobcat, un lynx « toonesque » et gaffeur devenu policier, partenaire de service de l’agent (humain, lui) Lucky Piquel. Au grand dam de ce dernier, qui déteste les toons. Quoi qu’il en soit, les deux font la paire et doivent résoudre une série de crimes qui frappent le sud-ouest américain.
OH LA QUI VA LÀ ?
C’est donc entre Hollywood et les somptueuses baraques de Beverly Hills que va patrouiller notre brave presque-flic (son collègue ayant eu un accident de voiture en début de partie), au cours d’un jeu de plates-formes réparti en six niveaux de deux zones chacun - à l’exception du dernier qui n’en compte qu’une.
Vous commencez votre périple dans une de ces immenses villas californiennes, avant de poursuivre votre enquête dans des studios de cinéma, dans une petite bourgade de banlieue, ou encore sur un paquebot de croisière. Là tout n’est que luxe, calme et volupté…
Ou pas. Parce que bien entendu, de nombreux ennemis viendront vous barrer la route : des chiens de garde, des singes joueurs de baseball, des soucoupes volantes, des pingouins… J’en passe et des meilleurs, nous sommes dans un cartoon interactif après tout. Et bien entendu, au moins un (mais souvent deux, voire jusqu’à quatre !) boss vous attend en fin de deuxième zone.
Et puis de nombreux pièges, ou mécanismes moins virulents, se trouvent également sur votre parcours : des qui brûlent, des qui mouillent, des qui tranchent, des qui piquent… Soyons honnêtes, Capcom utilise des ficelles bien connues de n’importe quel amateur de jeux de plates-formes.
Face à tout cela, il n’y a que Bonkers, et ses capacités assez limitées. Vous le déplacez à la croix, et utilisez le bouton B pour sauter, Y pour courir (avec une direction maintenue en même temps ; vous pouvez aussi rouler vers l’avant en appuyant vers le bas) et X pour balancer des bombes.
Attention toutefois, les bombes non seulement n’ont qu’un faible rayon d’action, mais sont qui plus est en quantité limitée. Vous en trouverez néanmoins de nouvelles sur votre parcours, au même titre que les badges de police (dix badges égalent une bombe), les vies supplémentaires, les sucreries qui restaurent vos points de santé ou la bouteille de Tabasco, qui vous rend à la fois invincible et furieux un court instant (façon Donald dans Quack Shot) : Bonkers court alors tout seul et tue tout ce qu’il touche.
MADE IN CAPCOM
Bonkers, le jeu, est particulièrement fidèle à Bonkers, la série. Avec ses graphismes fins et ses couleurs chatoyantes, ses animations souvent humoristiques et en tous cas très fluides, et sa bande-son remuante, on se croirait presque devant le dessin animé.
À ceci près qu’ici, c’est nous qui dirigeons le personnage. Et à ce propos, notre super-flic se manie fort bien. La difficulté, sans être risible, n’est pas très élevée, et la durée de vie est correcte.
Bref, bien peu de choses sont à reprocher à ce titre. Mais dans un même temps, bien peu de choses sont à mettre à son crédit. Bonkers n’innove en rien, et se révèle fort linéaire. Travail de commande ? Peut-être bien. Quoi qu’il en soit, c’est un jeu de plates-formes comme les autres.