Développé par RSP et édité par Hi Tech Expressions.
La question me ronge depuis que j’ai commencé ce test, soit depuis 3,08 secondes. Est-ce que c’est d’une bêta ou d’un jeu commercial, dont je parle ? C’est que, voyez-vous, la question est loin d’être saugrenue : d’un côté, impossible de trouver à la vente la moindre cartouche de Bobby’s World sur Super NES. Mais d’un autre côté, le jeu avait trouvé un éditeur (Hi Tech Expressions, donc), et la rom que l’on trouve désormais sur la Toile semble complète. Le mystère demeure, et l’enquête continue.
C’EST COMME UNE FÊTE QU’Y’A DANS MA TÊTE
Appeler son héros Bobby Generic aux États-Unis, c’est un peu comme si on l’appelait Kevin Banal en France. Et pourtant, c’est à ce patronyme pour le moins désavantageux que répond le héros de cette série animée devenue un jeu vidéo.
Bobby est un garçonnet comme les autres, qui mène une vie de gamin moyen dans un monde banal. Pourtant, par le biais d’une imagination débordante qui n’a d’égale que celle du Calvin de Calvin & Hobbes, chacune de ses journées se transforme en aventure extraordinaire.
L’adaptation vidéoludique part de ce postulat pour nous livrer différents mondes fantasques qui sont autant de rêves (ou de cauchemars !) éveillés pour le moutard.
SI J’AVANCE TU RECULES, COMMENT VEUX-TU… ?
Bobby’s World est un jeu de plates-formes/action mâtiné de shoot ‘em up. Difficile de faire plus large, comme panel. Concrètement, il va vous falloir traverser cinq niveaux composés de trois sections chacun et ponctués d’un boss tous les deux niveaux.
Vous commencerez votre périple dans l’espace, affrontant les Martiens à la surface et dans l’atmosphère d’un petit astéroïde désert. Puis bien vite, vous découvrirez les fonds marins, le Grand Ouest ou encore la maison hantée.
Bobby se dirige au moyen de la croix directionnelle, et vous utiliserez le bouton A pour vous protéger derrière une espèce de peluche désarticulée (quoi que cela reste très rare de trouver une peluche articulée), le bouton B pour sauter, X pour courir et Y pour tirer.
Notez à ce propos que votre tir ne part pas de manière rectiligne vers l’avant. En fait, il part en cloche et ne va pas bien loin. Ce sera à vous de gérer la distance nécessaire pour toucher l’ennemi sans vous faire marraver. Lors des phases de shoot ‘em up, vous pouvez diriger votre vaisseau dans toutes les directions (façon Fantasy Zone par exemple) et ne vous servez que du bouton Y pour tirer, droit devant vous cette fois-ci.
Il existe également quelques bonus à récolter, élément indispensable à tout bon jeu du genre (et même aux mauvais, la preuve) : les bonbons qui vous offrent une vie supplémentaire lorsque vous en récoltez cent, des recharges d’énergie, petites (un cœur) ou grandes (tous les cœurs), des vies supplémentaires et un dernier objet qui vous permet de faire des bonds spectaculaires.
LE JEU DU FILS À PAPA
Passé un écran-titre d’une austérité glaciale, Bobby’s World est plutôt joli. Les graphismes sont sympatoches, à titre d’exemple le niveau dans l’espace rappelle un peu le décor du canard martien des Looney Tunes, avec sa brosse à chiottes sur la tête. C’est gentiment décalé, et la musique un peu genre électro/new wave colle bien à l’idée.
Malheureusement, le reste ne suit pas. Ainsi, les animations sont bien molles. D’une manière générale, le jeu est lent, et les déplacements du personnage s’effectuent avec un temps de latence plutôt long, et donc vraiment dommageable.
Car même si les ennemis sont rares et apathiques, il faut prévoir ses actions au moins trois secondes à l’avance pour être sûr de les réussir avant de se faire toucher. Et puis il faut aussi bien maîtriser le bouclier, sans quoi on se retrouve vite battu : la plupart des ennemis peuvent vous tirer dessus, et donc vous toucher de loin, alors que votre propre tir n’a qu’une portée limitée.
Bref, pour dire les choses clairement, la prise en mains est chiante, et on n’entre jamais vraiment dans le rythme. Sur une console blindée de jeux de plates-formes/action passionnants, Bobby’s World n’est donc certainement pas un premier choix.