Au loin, aux confins de la galaxie, un robot sermonne son fils, qui tout naturellement est également un robot, car celui-ci va piloter la voiture familiale. Son père lui dit de prendre garde et s’il y a le moindre accrochage, il ne reconduira jamais de sa longue vie. Faisant fi de toutes ses recommandations, il part faire le malin avec la bagnole et laisse son paternel en plan. Tout content de naviguer dans l’espace, il ne se rend pas compte qu’il se dirige vers un champ d’astéroïdes. Et vlan, le voilà qui en percute un, ensuite comme dans un cartoon le jeune robot chute dans le vide (NB : dans l’espace il n’y a ni haut ni bas) et s’écrase méchamment sur une planète inconnue. Cette introduction somme toute assez rigolote donne le ton du jeu.
Bob, de son prénom, échoue donc sur un rocher insolite et inhospitalier. Dans des dédales truffés de créatures hostiles, il devra atteindre la sortie au plus vite avant la fin du compte à rebours. Le jeune robot se presse autant que possible car il doit dénicher une voiture rapidement et rentrer chez lui avant 11 heures du soir. Les niveaux sont globalement construits à partir du même modèle. C’est-à-dire, une structure présentant plusieurs étages s’agençant comme un labyrinthe, des échelles et quelques ascenseurs reliant les étages, parfois des barres fixées au plafond où l’ado robotique peut s’accrocher à la manière de Ripley dans Alien III ou des robots de Super Probotector, des pièges divers au sol et bien entendu des méchants-pas-gentils. Seuls les environnements visuels changent en fonction du level, mais les thèmes ne sont pas nombreux. On distingue 2 décors différents, le plus courant montre un complexe Hi-Tech métallique et le second, une figure plus naturelle (ambiance : atrocité biologique, flammes de l’enfer ou pyramides égyptiennes).
Le peu de variété graphique reflète le manque de diversité de l’action. Lorsqu’on a parcouru les 2 ou 3 premiers stages, on a une idée précise de l’ensemble du jeu. Chaque niveau est chronométré et reste très court, maximum 5 minutes. Bob opérera la même méthode dans chacun d’eux. A la recherche de la sortie, il récupérera sur le chemin quelques nouvelles armes avec leurs munitions appropriées, mais également des gadgets qu’il sera nécessaire d’employer en temps voulu. Le robot dispose de trampolines, de parapluies servant de parachutes, de boucliers protecteurs, d’hélices et d’autres objets tout droit inspirés de l’Inspecteur Gadget. Ses objets épaulent Bob dans sa quête en lui permettant d’atteindre des lieux inaccessibles ou d’éviter de multiples pièges. En plus, de-ci de-là quelques ennemis en voudront à sa peau (ou plutôt sa carcasse). Il n’est pas essentiel de les exterminer tous, au contraire, économiser les munitions et se grouiller autant que possible reste la clef du succès. B.O.B est une cartouche autrement moins bourrinne que Super Probotector ou Alien III, car les monstres n’occupent pas une place aussi prédominante. Ils n’oppressent pas par leur nombre et leur extermination repose plus sur l’habileté que sur la rapidité. Le jeu demeure néanmoins amusant mais sans être aussi jouissif que les ténors du Shoot Them All (ou du run’n’gun, choisissez l’appellation qui vous convient).
Aspect technique :
Graphismes : Les décors sont dans le style des cartoons, avec des couleurs criardes et très voyantes. Autant que possible, les bordures des éléments visuels montrent des angles arrondis comme dans les dessins animés. Par ses patchworks de couleurs, le jeu offre de jolis graphismes, mais leur peu de variété fait cruellement défaut. On a légèrement l’impression de parcourir les mêmes niveaux.
Sons : Les bruitages suivent l’exemple des graphismes et se rapprochent d’un dessin animé. Quant aux musiques, elles n’apportent rien car elles passent inaperçues. Elles sont principalement formées par un ensemble de bruitages assez anecdotiques.
Animation : Le personnage principal a une panoplie de mouvements relativement conséquente. Par exemple, lorsqu’il tombe d’une hauteur importante, il s’étale lourdement sur le sol. De plus, il a la fâcheuse habitude de foncer dans les murs puis de remuer la tête pour symboliser l’étourdissement. Lorsqu’il meurt on observe toute une collection de « derniers soupirs » en relation avec la situation. La touche d’humour présente est sympathique mais gêne la jouabilité, car elle alourdit les commandes.
Durée de vie : B.O.B., par ses nombreux niveaux, risque de vous donner beaucoup de fil à retordre si vous désirez voir le générique de fin. Le dernier monde est extrêmement cruel, la moindre erreur sera immédiatement sanctionnée par la perte d’une vie. Cependant, avant d’arriver à ce stade, vous aurez déjà fait plusieurs fois le tour du cadran.