Blackthorne est un jeu vidéo Super NES publié par Interplayen 1994 .

  • 1994
  • Action

Test du jeu vidéo Blackthorne

3.5/5 — Très bien par

Rebaptisé Blackhawk pour le marché européen, Blackthorne est une étrange mais brillante fusion de Prince of Persia et de Flashback. Du premier, il reprend les nombreux pièges, le mode de déplacement particulier et la grande précision requise pour les sauts et autres séquences nécessitant un timing précis. Du second, il tient son univers science-fiction, qui se traduit notamment par l’utilisation d’armes à feu et d’explosifs (quoiqu’à ce compte là, Blackthorne a aussi des accents médiéval-fantastique, nombre d’adversaires ayant une curieuse tendance à ressembler à des orques). En revanche, on ne trouve plus trace des missions et du léger parfum d’aventure qui planait sur le jeu de Delphine Software. Qu’on se le dise, Blackthorne est avant tout un pur jeu d’action et de plates-formes.

Depuis des temps immémoriaux, l’harmonie du monde de Tuul est régie par deux pierres sacrées renfermant l’essence de grands rois du passé. Ces deux artefacts, symbolisant respectivement la lumière et les ténèbres, sont en possession des deux rois qui règnent sur Tuul. Le roi Vlaros, champion de la lumière, règne sur Androth tandis que Sarlac domine Ka’dra’suul, dont les habitants, vénérant les ténèbres, ont fini par se transformer en monstres diaboliques au fil des générations. Comme on pouvait s’y attendre, Sarlac et ses hordes diaboliques envahissent Androth par surprise. Percevant que la bataille est perdue d’avance, le roi Vlaros crée un portail dimensionnel et expédie son fils unique, Kyle, sur la Terre, afin que la pierre de la lumière soit mise hors de portée de Sarlac. Deux décennies plus tard, Kyle est devenu un soldat d’élite, dressé pour tuer. Des songes, envoyés par l’ancien mage d’Androth, lui rappellent un jour qui il est vraiment, et lui font prendre conscience qu’il est temps de pour lui de revenir sur Tuul et d’y briser la tyrannie de Sarlac.

Le jeune héritier devra explorer plusieurs lieux sinistres (mines, montagnes, donjon,…) et parvenir à la sortie de chaque zone sans perdre la vie. Ses déplacements et ses mouvements sont similaires à ceux qu’on trouvait dans Prince of Persia, la capacité de rouler sur soi-même en plus. Tout comme dans Prince of Persia également, il est impossible de sauter et d’utiliser son arme simultanément. L’armement de base est un fusil à pompe, dont il peut également se servir pour tirer par-dessus son épaule (très classe comme mouvement, d’ailleurs). Kyle pourra également utiliser plusieurs types de mines mobiles pour détruire des portes blindées ou des adversaires résistants aux balles. La puissance du fusil évoluera quant à elle au fur et à mesure de l’aventure. A défaut d’être de véritable dédales, les différentes zones proposées par Blackthorne nécessiteront un minimum d’exploration, de manière à récupérer un item particulier auprès d’un prisonnier (les prisonniers, très nombreux dans les différentes zones, vous fournissent des informations, voire même parfois une clé de sécurité ou une potion de soins) ou bien pour détruire un générateur d’énergie activant un champ magnétique qui bloque l’accès à la sortie.

Réalisation technique :

Une réalisation graphique intéressante mais très sombre, qui colle bien au scénario mais peut rebuter par son côté vraiment sinistre. Ce constat est valable pour les graphismes, assez fouillés mais répétitifs, et pour la musique, discrète mais terne. Les mouvements de Kyle sont particulièrement bien décomposés, et la filiation avec Prince of Persia ne fait pas le moindre doute. En revanche, la maîtrise du personnage est assez rébarbative. On retrouve les systèmes de saut et d’escalade propres à Prince of Persia mais, aussi curieux que cela puisse paraître, ce dernier était vraiment beaucoup plus souple à prendre en main. Blackthorne est un jeu d’une grande difficulté mais cette difficulté tient surtout à la lenteur et à la lourdeur des réactions du personnage. Le jeu ne vous pardonnera pas la moindre erreur car les ennemis sont, eux, plutôt réactifs. L’unique élément susceptible de vous faciliter la tâche est la possibilité de se plaquer contre un mur, pour éviter un projectile ou un adversaire.

En bref : 14,5/20

Une imitation de Prince of Persia intéressante par ses nouvelles possibilités et son atmosphère glauque mais qui, sur console, ne s’avère pas évidente à manœuvrer du tout. La version PC était moins frustrante de ce point de vue. Néanmoins, pour les joueurs obstinés et prêts à relever un challenge impressionnant, Blackthorne se laissera consommer sans modération, malgré sa relative monotonie visuelle.

Blackthorne