Bishoujo Janshi Suchie-Pai est un jeu vidéo Super NES publié par Jalecoen 1993 .

  • 1993
  • Réflexion

Test du jeu vidéo Bishoujo Janshi Suchie-Pai

1.5/5 — Bof… par

Entre le Pop Flamer de 1982 (quelle belle année) et le WIZman World qui sortira l’année prochaine, le parcours de l’infatigable Jaleco sur la scène vidéoludique est jalonné de bons jeux, de très bons jeux, et de gros navets aussi. Ah oui, et de jeux de mah-jong encore, ce qui représente pour moi une source inépuisable de souffrances et de terreurs nocturnes.

L’IDOLE DES JEUNES

Bishoujo Janshi Suchi-Pai est un jeu de mah-jong pas comme les autres, puisqu’il vous met dans la peau d’une magical girl. Gné ? Dans les mangas pour jeunes filles, les magical girls sont des espèces de super-héroïnes, des adolescentes qui acquièrent, souvent par des moyens farfelus, des pouvoirs incommensurables, qui s’accompagnent en outre d’un costume laissant peu de place à l’imagination, et de mensurations mammaires doublées, voire triplées. Ici, nous voici donc dans la peau de l’une de ces filles, bien décidée à sauver le monde… en jouant au mah-jong. Eh ben ouaip, on peut pas tous se permettre de vaincre le Mal en l’affrontant en face-à-face.

LES DIAMANTS SONT ÉTERNELS, LES JEUX DE MAH-JONG AUSSI HÉLAS

Encore faut-il savoir comment se joue le mah-jong, jeu de réflexion que l’on pourrait vaguement rapprocher de nos dominos occidentaux. Je vous rassure, après bien des parties je n’en ai toujours pas saisi toutes les subtilités, mais je vais tout de même vous faire un petit topo sur les bases.

Les dominos sont ici appelés tuiles. Il en existe des tartines, avec différents motifs dessinés dessus, et que l’on peut regrouper en familles. Chacun des deux joueurs dispose d’un jeu de quatorze tuiles piochées au hasard, et l’autre ne voit pas votre jeu (et vice-versa).

Le but est de réaliser des combinaisons de deux, trois ou quatre tuiles, en en piochant une par tour et en en reposant une, histoire de garder une main constante de quatorze tuiles.

Pour ce faire, les tuiles sont réparties en familles : les familles ordinaires, les honneurs, les honneurs suprêmes et les tuiles blanches. Ces dernières sont jouées comme des jokers, servant à remplacer une autre tuile au choix (comme les lettres blanches au Scrabble).

Les familles ordinaires regroupent les caractères, les bambous et les cercles. Il y a neuf numéros par série, et chaque numéro existe en quatre exemplaire. Les honneurs regroupent les dragons (de trois sortes) et les vents (de quatre sortes), en quatre exemplaire à chaque fois, là encore. Et les honneurs suprêmes on s’en fout, puisqu’ici encore ils ne sont pas utilisés.

Pour espérer gagner la partie, il vous faudra une main gagnante, aussi appelée mah-jong. Elle est constituée de combinaisons de tuiles, et il existe quatre types de combinaisons : la paire (deux tuiles identiques), le chow (trois tuiles qui se suivent dans une même famille, uniquement valable pour les familles ordinaires), le pung (trois tuiles identiques dans une même famille) et le kong (quatre tuiles identiques). Donc vous devrez rassembler soit quatre chow (ou pung) et une paire, soit deux kongs et deux chow (ou pung).

Vous utilisez un seul et même bouton pour piocher une tuile et pour la reposer, et un autre pour appeler le menu de jeu. Celui-ci vous permettra, en cours de partie, de réaliser un « coup spécial » (je n’ai toujours pas compris à quoi ça servait ; ça vous fait reposer la tuile à l’horizontale plutôt qu’à la verticale), et en fin de partie d’annoncer votre mah-jong.

Le jeu propose trois modes : le mode scénarisé, où vous dirigez l’héroïne sur une carte et affrontez toutes sortes d’adversaires, et les modes versus et tournoi, où vous pourrez sélectionner différents personnages pour faire des parties soit contre l’ordinateur, soit contre un humain avec deux bras et des poils dans le bas du dos.

MARRE DE CETTE NANA-LÀ

Utilisant des graphismes que l’on croirait tout droit sortis d’un quelconque manga, Bishoujo Janshi Suchie-Pai y ajoute des animations humoristiques et une musique guillerette qui en font un vrai dessin animé du mercredi chez Dorothée. Comment ça, qui est Dorothée ? Sale gosse, va !

Pour le reste, c’est un jeu de mah-jong, avec tout ce que ça signifie de parties longuettes, de principe rébarbatif et de difficulté lancinante.

Les amateurs seront aux anges, les autres en enfer. Et j’arrête de ce pas cette métaphore biblique tant elle n’a pas sa place ici.

Bishoujo Janshi Suchie-Pai