Bishin Densetsu Zoku : The Legend of Bishin est un jeu vidéo Super NES publié par Magifacten 1993 .

  • 1993
  • Action

Test du jeu vidéo Bishin Densetsu Zoku : The Legend of Bishin

3/5 — Très bien par

Avec un titre pareil, Bishin Densetsu Zoku : The Legend of Bishin ne pouvait être qu’un RPG, ou au moins un jeu d’aventure. C’est du moins ce que je me disais avant de le pratiquer. Mais au moment où j’ai fait tourner le jeu, j’ai eu la révélation. Je me trouvais en face du premier « race & beat » de l’Histoire (le premier que je connaisse du moins). Race & beat ? Oui monsieur.

AU PAYS DE CANDY…

Nous sommes dans un futur glauque, résultat d’un terrible conflit nucléaire qui a ravagé la planète. Ambiance Mad Max et punks sont au rendez-vous, dans un Japon post-apocalyptique bardé de clichés, où la violence et la cruauté sont la norme. Dans ce petit monde joyeux, deux justiciers (frère et sœur ? Amants ? Patron et déléguée syndicale ? Nul ne le sait…) arrivent pour remettre de l’ordre.

NOS CONDOLÉANCES AUX FAMILLES, TOUT ÇA

Bishin Densetsu Zoku : The Legend of Bishin est donc un race & beat. « Mais qu’est-ce donc qu’un race & beat ? » vous demandez-vous de manière fort légitime. Eh bien il s’agit d’une catégorie de jeux créée tout spécialement pour l’occasion par votre serviteur, pour légitimer la présence, et l’alternance, de courses de voitures et de phases de beat ‘em all (que j’ai découvertes sur le tard, du coup on n’en voit pas sur mes images, désolé).

Concrètement, passé l’écran-titre vous devrez choisir votre héros parmi les deux pré-cités, puis vous aurez le choix entre divers modes de jeu : le premier est le mode scénarisé, le second propose de défier l’ordinateur en un-contre-un, et le dernier de se mettre à l’amende entre potes. Vous pourrez également accéder à divers réglages, comme celui du niveau de difficulté face à l’ordinateur ou celui des commandes de jeu.

Lors des phases en voiture, la caméra est placée derrière votre véhicule et le jeu simule la profondeur de champ en utilisant le fameux, que dis-je, le légendaire mode 7 de la console. Les portions de beat ‘em all sont pour leur part vues de profil, à la manière d’un Final Fight par exemple.

Les courses sont très typées arcade. La voiture se dirige à la croix de manière simplissime, elle prend les virages les plus serrés comme qui rigole et vous utiliserez simplement un bouton pour accélérer, ni plus ni moins. Cependant la tâche est loin d’être simple. Tout d’abord les courses sont chronométrées, et il n’y a pas de checkpoints pour remettre les compteurs à zéro. Vous avez à peu près cinq minutes pour arriver au bout, et seuls les boosters éparpillés sur la route peuvent vous aider à gagner du temps.

Mais ce n’est pas tout. La route est parsemée de chemins secondaires, certains aboutissant sur des culs-de-sac. Qui plus est, la piste est entourée de barrières électriques, et si vous les touchez votre jauge de résistance décroît. Et même si on n’est pas au Crédit Lyonnais, les développeurs ont pensé qu’il fallait en mettre un peu plus. Alors ils ont rajouté des ennemis sur la route. Comme vous n’avez pas d’arme, le seul moyen de s’en débarrasser est de leur rentrer dedans, à l’ancienne.

Seulement, tous ces chocs à répétition finissent par abîmer votre engin (la voiture, je parle). Vous pouvez certes trouver des kits de réparation sur la route, mais ceux-là ne feront que restaurer votre jauge de vie. Or, un autre paramètre entre rapidement en compte : quel que soit l’état de votre « santé », à force de trop prendre de gnons, votre voiture termine sur la jante. Vous vous retrouvez donc à pied, et c’est là qu’entre en jeu le fameux beat ‘em all.

Vous devez avancer en lattant tout ce qui bouge (vous avez un bouton de coups de poing et un de coups de pied, mais pas d’attaque spéciale comme dans Final Fight), et ce en temps limité toujours ! À vous de vous manier la jonquille, du coup. Et comme si cela ne suffisait pas, atteindre la fin du parcours n’est pas non plus synonyme de victoire : il faudra encore défaire le boss, lors d’une nouvelle phase de beat ‘em all, non-chronométrée cette fois-ci.

DU PAIN ET DES JEUX !

Si l’on reste dubitatif devant un univers post-apo assez classique, on appréciera les nombreuses inter-scènes du mode scénarisé, qui nous renseignent sur l’avancement de l’intrigue. Les textes sont en japonais, mais les images sont suffisamment claires pour que l’on se passe des dialogues.

Pour le reste, Bishin Densetsu Zoku : The Legend of Bishin est joli. Le jeu paraît assez vide lors des courses (le syndrome F-Zero), mais le beat ‘em all rattrape bien le coup avec ses gros sprites. Les couleurs vives sont également plaisantes. Les animations sont correctes et la bande-son, sans trop émouvoir le joueur, est suffisamment rythmée pour retranscrire l’ambiance survoltée du jeu.

À cette réalisation très honnête s’ajoute un gameplay original. Qui plus est, le mélange des genres ne s’effectue pas à l’emporte-pièce : il y a une certaine logique à l’apparition des phases de beat ‘em all, ce qui nous confirme que Magifact (dont c’est le premier jeu, et qui signera par la suite Yogi Bear) savait ce qu’il faisait et a réfléchi sur le game design. On regrettera malgré tout une difficulté excessive, qui se révèle vraiment frustrante sur le long terme. L’aventure est assez courte, mais elle est accompagnée de tant de souffrances que l’on est heureux d’en voir le bout.

En principe, les jeux qui tentent plusieurs approches, en théorie contradictoires, foirent sur tous les tableaux (j’ai encore d’excellents souvenirs de Revengers of Vengeance sur Mega CD). Bishin Densetsu Zoku : The Legend of Bishin s’en sort pour sa part avec les honneurs. Sans prétendre à quelque titre honorifique que ce soit, il se montre plaisant, à condition d’aimer se faire du mal.

Bishin Densetsu Zoku : The Legend of Bishin