Bill Laimbeer's Combat Basketball est un jeu vidéo Super NES publié par Hudson Soften 1991 .

  • 1991
  • Sport

Test du jeu vidéo Bill Laimbeer's Combat Basketball

0.5/5 — Nul !! par

Deux hypothèses s’offrent à moi pour expliquer pourquoi les jeux Hudson Soft sur Super NES sont si calamiteux. Ou bien la firme à l’abeille disposait de plusieurs équipes de développeurs, et avait confié à la plus mauvaise d’entre elles (des stagiaires, peut-être ?) le développement de jeux Super NES, ou bien il y avait conflit d’intérêts et elle préférait se concentrer sur la PC Engine, reléguant les titres ratés sur la bécane de la concurrence.

BILL QUI ÇA ?

Bill Laimbeer est paraît-il un grand champion de la NBA, le championnat américain de basket-ball. Champion avec les Pistons à la fin des années 80, il signe un accord de licence avec Hudson Soft pour un jeu qui n’a de basket que le titre. Amis verticalement limités, ce titre est fait pour vous.

COMBAT QUOI DONC ?

Bill Laimbeer’s Combat Basketball est théoriquement un jeu de basket-ball, mais à condition de considérer ce terme dans son acception la plus large. Disons que l’on a deux paniers et un ballon.

Tout d’abord, le jeu se déroule dans un futur dystopique à la Rollerball, où le sport est davantage considéré comme un défouloir brutal que comme un faire-valoir technique. En gros, disons que si Blood Bowl c’est du football américain, alors oui, Bill Laimbeer’s Combat Basketball c’est du basket.

En tout cas c’est devenu de toute évidence un sport dangereux, puisque les participants sont engoncés dans des combinaisons protectrices intégrales. Et on va vite comprendre pourquoi : l’arbitre ne siffle que le coup d’envoi et les sorties de terrain ! Pour le reste, allons-y gaiment : rien ne vous empêche de bondir sur le porteur du ballon pour lui faire embrasser le terrain avec les dents, c’est même conseillé si vous voulez l’emporter.

D’ailleurs, une seule et unique touche est utilisée durant tout le jeu, et hormis le café, elle fait tout : elle sert à tirer lorsque vous êtes à portée de panier, à passer le ballon à un coéquipier, ou à effectuer ce mouvement de défense qui consiste donc en un plongeon poings en avant sur l’adversaire terrorisé. Vous ne vous servirez donc que de ce bouton B (puisque c’est de lui qu’il s’agit), et de la croix directionnelle pour vous diriger, bien entendu.

Le but du jeu n’a pas changé par contre, il s’agit toujours de planter le plus de paniers en un temps limité, ceux marqués depuis l’extérieur de la raquette (non, pas la raquette de tennis gros malin, la zone autour des paniers) valant trois points et ceux marqués depuis l’intérieur en valant deux. Pour le reste, comme je l’ai dit, aucune faute n’est sifflée en dehors de la sortie de jeu. Les équipes n’étant que de trois joueurs, il est bien évident que le jeu est orienté vers l’attaque.

UN JEU DE QUOI ?

Vous l’aurez peut-être remarqué en regardant les images, Bill Laimbeer’s Combat Basketball est un jeu qui se démarque de la concurrence par une laideur rarement atteinte jusque là. Ah pardon, on me signale dans l’oreillette que Speedball est encore plus moche, mais que ça ne se joue pas de beaucoup. Avec ses couleurs grises et ses graphismes minimalistes, le jeu d’Hudson frôle le mauvais goût.

Le truc, c’est que vous avez beau regarder les images, vous ne vous rendrez compte de l’effroyable lenteur de ce jeu, de l’incroyable mollesse des animations, qu’une fois que vous l’aurez vu tourner. Ce sera également l’occasion pour vous de découvrir qu’une bande-son, lorsqu’elle est vraiment mauvaise, peut arriver à faire suinter votre cervelet par les oreilles.

Et c’est bien là le but avoué d’Hudson. Car qui, sinon quelqu’un de partiellement lobotomisé, accepterait de prendre la manette dans ses mains tremblantes ? Qui serait assez téméraire pour tenter de jouer à un titre si peu maniable ? Qui serait assez indulgent envers cette vue de haut qui filerait le vertige à Mimie Mathy ?

L’avantage, c’est que le jeu a été conçu pour quelqu’un de complètement lobotomisé. Le bourrinage primaire du jeu implique une absence de réflexion de la part du joueur, et la difficulté est calée sur ce paramètre : moins le joueur cherche à réfléchir et plus il a de chances de gagner. Après, selon le degré de dégradation de son cerveau, il aura envie, ou pas, de refaire une partie. Deux peut-être, mais pas plus.

Après six mois de chirurgie reconstructrice du cerveau, je parviens à écrire ce test. D’une seule main pour l’instant, mais j’ai bon espoir de retrouver une motricité complète. L’expérience a été traumatisante, je vois un psy tous les deux jours, mais je sais que viendra un temps où je serai de nouveau moi. Un jour.

Bill Laimbeer's Combat Basketball