Beethoven’s 2nd, ou Beethoven 2 en France, c’est tout d’abord un film de Rod Daniel, suite de Beethoven tout court, et qui a donné lieu à encore trois suites (sorties directement en vidéo), à une série animée, à un jeu de société, des mugs, des pin’s, des t-shirts, des cafetières, du P.Q., des préservatifs, des… Ah oui, et un jeu vidéo aussi.
FIDELIO
Attention, tout lien de parenté avec le célèbre compositeur allemand serait purement fortuit. Car en l’occurrence, Beethoven est un chien. Un gros, un énooooooooooorme chien, un St-Bernard pour être précis. Et celui-là, plutôt que d’apporter du rhum aux skieurs malchanceux dans son petit tonneau, vit dans une quelconque banlieue américaine et mène la vie dure à sa famille d’accueil, les Newton.
Dans ce second long métrage, l’encombrant animal a fait la rencontre d’une femelle de son espèce, Missy, et… ben je vais pas vous faire un dessin sur le pourquoi du comment (principe des vases communicants, toussa toussa), mais la chienne ne tarde pas à avoir une portée de chiots. Malheureusement, sa maîtresse est cupide et compte se servir des petits dans une coûteuse procédure de divorce. Mais les enfants Newton, et à fortiori leur chien, ne comptent pas la laisser faire.
LA CONSÉCRATION DE LA MAISON
Beethoven’s 2nd est un jeu de plates-formes vu de profil, dans lequel le joueur contrôlera tant bien que mal le colossal St-Bernard au cours de quatre niveaux (composés de deux sections chacun) : les rues de la banlieue, le jardin public, le chenil et la forêt.
Dans chaque niveau, vous trouverez quelques ennemis (gardiens, chats errants, animaux sauvages…) et pas beaucoup plus de pièges (bornes d’incendie, palissades…). Il faut bien dire que le level-design est d’une platitude affolante, le jeu étant clairement orienté pour toucher des gamins pas trop difficiles.
Pour diriger l’imposant animal héros du jeu, vous utiliserez la croix directionnelle. Le bouton B sert à sauter, le bouton Y à projeter un aboiement qui fera fuir la plupart des ennemis. Les touches A et X sont utilisées respectivement pour se secouer les puces et pour faire coucouche-panier, deux actions d’un intérêt plus que limité. En vérité, vous secouer vous permettra de tuer certains ennemis ou d’éteindre des feux, à condition que vous ayez été mouillé auparavant. Quant à la position de la carpette, elle permet d’attraper un chiot.
En effet, la deuxième partie de chaque niveau vous demande de transporter dans votre gueule l’un de vos rejetons, afin de le ramener à sa mère. Notez que vous pouvez vous rendre la vie plus facile en tuant tous les ennemis lors d’un premier passage, puis en recommençant la section avec le chiot entre les canines : les ennemis n’auront pas ressuscité.
LETTRE À ÉLISE
L’ennui avec les jeux à licence, c’est qu’ils sont rarement de grande qualité. À vrai dire, Beethoven’s 2nd est même franchement pitoyable.
S’il y a une qualité à reconnaître au jeu, c’est qu’il est assez bien réalisé. Les graphismes sont plutôt jolis, le gros chien ressemble à un gros chien, et l’ambiance assez cartoony rappelle un peu le dessin animé qui a été tiré du film.
Les bruitages sont également honnêtes, par contre la bande-son aurait pu être aussi grandiloquente que celle du film, employant certains des plus fameux airs de Beethoven, si ce n’était leur remixage au format MIDI qui ferait honte à un Game Boy. Quant aux animations, leur grande mollesse rend le jeu pénible.
Autre point négatif, la mauvaise gestion des collisions. Par exemple lorsqu’on saute par-dessus une herse, il n’est pas rare que l’on se fasse toucher (parce que forcément, le bestiau se râpe les glaouïes s’il passe un peu trop juste) alors que l’on pensait bien avoir évité l’obstacle.
Pourtant la maniabilité est plutôt simple en dehors de cela, et la difficulté est vraiment minimale. La durée de vie n’est pas énorme non plus, avec seulement huit stages assez courts.
Au final, Beethoven’s 2nd ressemble à un petit jeu développé à l’arrache par une bande de bras cassés capitalisant sur une licence à l’époque juteuse. Un peu comme la tartine de jeux DS qui sévissent en ce moment, et qui n’ont donc rien inventé en matière de médiocrité.