En l’espace de quatre ans (aux États-Unis tout au moins), Beavis & Butt-Head sont devenus une institution. Lancé sur la chaîne musicale MTV, le dessin animé qui les met en scène a connu un sacré succès, au point de donner lieu à un film et à une série dérivée. Et à un jeu, mais personne n’est parfait.
SCUMDOGS OF THE UNIVERSE
Beavis est blond, Butt-Head (« Tête de Cul » en anglais) est brun. L’un est pyromane, l’autre est sociopathe. L’un est fan de Metallica, l’autre d’AC/DC. Tous les deux se sont en tout cas mis d’accord pour aller voir le concert de GWAR qui passe près de chez eux. Seulement voilà : ils n’ont pas un sou en poche.
Pour palier à ce léger souci, ils décident tous deux de se prendre en photo en faisant des trucs cool, espérant ainsi tirer profit de ces photos pour entrer en douce…
FIRE ! FIRE ! FIRE !
Beavis and Butt-Head est un jeu de plates-formes/action vu de profil qui se compose de cinq niveaux. Chacun étant composé de plusieurs sections, vous devrez au total en traverser vingt-huit pour voir la fin du jeu.
Passé un premier écran où vous pouvez faire rire les deux compères en appuyant sur tous les boutons et/ou directions de la manette, vous arrivez au menu principal. Vous pouvez y choisir de jouer seul ou à deux, et pouvez également accéder aux options : vous y choisirez si vous voulez jouer avec la musique ou non, si vous préférez le son mono ou stéréo, et à quel degré de difficulté vous progresserez (cela détermine uniquement le nombre de vies de départ).
Vous dirigez les personnages (si vous jouez en solo, vous contrôlez Butt-Head, Beavis vous suivant à la trace) à la croix, les directions haute et basse servant respectivement à passer les portes et à ramasser les objets au sol. Le bouton B permet de sauter, le Y d’utiliser une arme si vous en avez ou de frapper votre acolyte (!) si vous n’avez pas d’arme, et le bouton X de courir. La touche A enfin, sera utilisée pour projeter votre compère en l’air, afin par exemple de récupérer un objet en hauteur, hors de portée.
Vous pouvez choisir de traverser les quatre premiers niveaux dans l’ordre de votre choix. Il est possible de choisir entre le lycée (enfin d’après Angus c’est ça, « High School » en VO), les rues de la paisible banlieue, un hôpital et un centre commercial. À chaque fin de niveau vous prendrez une photo, qui permettra d’entrer dans le dernier niveau : le concert de GWAR.
Entre deux niveaux, vous accèderez également à un bonus stage où le but est d’amasser le plus de nourriture possible, en vue de recharger votre jauge de vie pour le prochain niveau. Dans les niveaux en eux-mêmes, vous ramasserez diverses armes (batte, flingue…), des munitions ou encore des recharges de vie.
ILS SE FONT PEUT-ÊTRE L’AMÉRIQUE, MAIS ILS SE FERONT PAS LA FRANCE
Beavis and Butt-Head est à vrai dire graphiquement très fidèle au dessin animé d’origine. Seulement c’est un peu comme South Park sur N64 : l’original est tellement moche que de toute façon, il aurait été vraiment difficile de se rater.
En tous cas, si l’on retrouve bien les visuels de la série, on ne retrouve pas l’ambiance gentiment trash, par contre. Pas de blagues vaseuses, pas de gags foireux, juste quelques animations un peu humoristiques comme la claque derrière la tête du collègue (happy slapping, comme on dit maintenant).
Pas mieux du côté du son, puisque si l’on apprécie les rires débiles des deux lascars, fidèlement retranscrits, on peinera à écouter la bande-son bien nase du jeu.
Quant à la jouabilité, il faudra faire avec les gros temps de latence dans les réactions du deadly duo, et avec la férocité inouïe des ennemis, pourtant pas si nombreux que cela. Le jeu est donc bien long, mais tellement ennuyeux que l’on n’est pas motivé à en voir la fin.
Beavis and Butt-Head est un show que je vous recommande chaudement si vous ne le connaissez pas, ne serait-ce que pour certains commentaires musicaux hilarants des deux hurluberlus. Par contre, c’est aussi un jeu que je vous conseille d’éviter, histoire de faire bonne mesure.