Ah, les jeux Disney sur 8 et 16 bits, toute mon enfance ! Aladdin sur Mega Drive, Mickey Mania, Quackshot, Lion King… Beauty & the Beast ? Et par Hudson Soft en plus ? Tu veux dire la firme à l’abeille, les créateurs de Bomberman ? Ah ben mince alors !
SOLDE DE TOUS CONTES
Il était une fois, dans un lointain royaume, un prince. Le genre beau-gosse-sourire-Colgate, qui roule en Porsche décapotable avec une biatch en jupe ras-la-touffe à la place du mort. Ah non, pardon, ça c’est l’autre.
Non, celui-là s’est vu transformer en une ignoble créature par une méchante sorcière, et son cœur souffre de ne pouvoir trouver l’amour (ou la biatch) alors qu’une jeune femme fort séduisante, qui répond au nom de Belle, pénètre à l’intérieur de son immense bâtisse.
Vous l’aurez compris, il s’agit trait pour trait d’une retranscription du long métrage de Walt Disney, les chansons cul-cul en moins heureusement.
HE WAS A PUNK, SHE DID BALLET
Beauty and the Beast est un jeu de plates-formes, dans lequel vous incarnez la Bête au travers de quatre niveaux composés de plusieurs sections chacun. Partant de votre château, vous poursuivrez votre dulcinée à travers la forêt et ainsi de suite, à travers douze sections au total. Chaque niveau est gardé par un boss, le dernier d’entre eux étant le fourbe Gaston.
Les contrôles sont relativement simples : le bouton B permet de sauter, le bouton Y de frapper et les boutons A ou X de charger un gros hurlement primaire permettant de paralyser certains types d’ennemis (on s’en servira par exemple à un moment sur les chauves-souris, pour les transformer en plates-formes momentanées). Les directions haute et basse de la croix permettent respectivement de visualiser ce qui se déroule au-dessus ou en dessous de vous.
À l’écran, vers le haut, sont indiquées diverses choses : le cœur représente votre vie, chaque quartier disparaissant au bout de deux coups encaissés ; le x2 de départ représente votre nombre de vies, décroissant à chaque cœur vidé ; la rose enfin, représente plus ou moins un chronomètre, et si elle se fane vous perdez une vie. En effet, le but du jeu est de rattraper la Belle, et si elle s’éloigne de trop la fleur flétrit.
Heureusement, vous trouverez sur votre route des pétales pour restaurer la rose, des cœurs pour vous soigner, mais aussi divers livres aux effets variés (soin complet, invincibilité, checkpoint vous évitant de recommencer en début de niveau…) et des monocles permettant de voir ce qui se déroule un peu plus loin.
J’AI BESOIN D’AMOUR
Beauty and the Beast reprend de manière plutôt fidèle le scénario du film, tout du moins ses principales scènes, en les remaniant bien entendu un peu pour les rendre jouables.
En tout cas, le visuel est vraiment joli, et les personnages principaux (la Belle et la Bête, mais aussi le Chandelier ou encore Gaston) sont parfaitement reconnaissables. Les graphismes sont d’ailleurs d’une belle finesse et très colorés.
Les animations sont également nombreuses et très fluides, faisant de ce jeu un véritable dessin animé interactif. Même la partie sonore se conforme du mieux qu’elle le peut aux mélodies d’origine.
Stop ! Cela suffit, il y a suffisamment de compliments par ici, n’en jetez plus, la coupe est pleine. Car il faut bien dire que malgré sa réalisation soyeuse, Beauty and the Beast est très loin du chef d’œuvre. La faute à une jouabilité lourdingue souffrant en outre de problèmes dans la détection des collisions. Il arrive ainsi que l’on rate un ennemi alors que, de toute évidence, on était à bonne distance pour le toucher ; ou inversement, que l’on se fasse toucher alors que l’on pensait être en sécurité.
Le jeu en devient rapidement frustrant, d’autant que son principe de course-poursuite enjoint le joueur à tout faire dans la précipitation. Et on sait tous que le facteur stress peut être gênant, lorsqu’il s’agit d’exécuter des sauts d’une précision millimétrée tout en lattant la première chauve-souris de passage.
De fait le jeu d’Hudson n’est pas très long, mais le franchir dans sa globalité vous demandera quelques heures d’entraînement.
Loin des gros succès de chez Mickey, loin, très loin, des meilleurs jeux de plates-formes de la Super NES, Beauty and the Beast n’intéressera au mieux que les amateurs du dessin animé. Ça fait pas grand monde, quand même.