Battle Robot Retsuden est un jeu vidéo Super NES publié par Banprestoen 1995 .

  • 1995
  • Role Playing Game (RPG)

Test du jeu vidéo Battle Robot Retsuden

2/5 — Presque bien par

Pour l’un des tous derniers jeux de la série Battle sur Super Famicom, Banpresto n’a plus que vocation d’éditeur. En effet, Battle Robot Retsuden est développé par un studio annexe nommé Winkysoft, qui a surtout travaillé précédemment sur le vénérable FM-7. Et qui est peut-être bien resté bloqué dans les années 80…

LE GRAND BORDEL

À vrai dire, l’autre particularité de Battle Robot Retsuden est que ce n’est pas un vrai « Battle ». En fait, c’est un épisode annexe de la série des Super Robot Taisen, ou Super Robot Wars en occident.

Grande franchise de Banpresto/Bandai, cette série utilise les personnages des différents dessins animés Gundam en mélangeant leurs histoires pour faire un espèce de grand crossover. Point d’Ultraman ou de Go Nagai ici, donc, uniquement de gros robots qui se foutent sur la gueule dans la joie et les traces de cambouis.

TU L’AS VU MON GROS CANON ?

Battle Robot Retsuden est un tactical-RPG, ou RPG tactique pour les plus fervents défenseurs de la loi Toubon, ou encore jeu de rôle tactique pour les plus intégristes de ces oiseaux rares. Enfin bref, c’est un jeu à mi-cheval entre stratégie et RPG.

Pour une fois, votre inculture en matière de syllabaire sino-japonais ne sera pas une tare pour jouer à ce jeu. En effet, vous ne comprendrez pas le moindre dialogue, mais vous n’aurez pas à vous perdre dans des tas de menus, et donc à tenter diverses options au petit bonheur la chance. Seuls quelques blablas séparent deux phases de jeu, et il suffit de les zapper pour passer directement à la suite.

La suite en question se présente plus ou moins sous la forme d’un plateau genre damier, si ce n’est que les cases ne sont pas carrées mais hexagonales. Les différents protagonistes (c’est-à-dire, en général, vous d’un côté, et la horde d’ennemis de l’autre) y occupent une case chacun.

Chacun attaque à son tour, selon un ordre plus ou moins défini, mais en même temps foutrement aléatoire puisqu’il arrive que l’on attaque deux fois de suite, ou une fois tous les deux tours. Va comprendre, Charles…

Lorsque vient votre tour, un menu apparaît à hauteur de votre robot. Vous avez alors la possibilité de vous déplacer d’un nombre de cases dépendant de la portée de déplacement de ce dernier, et/ou d’attaquer. Si vous choisissez cette option, un sous-menu vous indique les différentes armes à votre disposition et leur puissance moyenne (le nombre de points de vie qu’elles ôtent à l’adversaire) ; malheureusement il n’est pas possible de voir le nombre de PV de l’ennemi avant de l’attaquer, si bien que cette indication n’a pas beaucoup de valeur.

Bref, pour ce qui est de la portée des armes, elle est très variable. Certaines ne frappent qu’à distance, genre de trois-quatre cases, alors que d’autres ne sont au contraire valables qu’au corps à corps. Il faudra donc prévoir cela : il est inutile de se coller à l’adversaire, et donc de risquer une contre-attaque, si votre arme la plus puissante frappe plutôt de loin.

Pour en terminer avec les possibilités de jeu, sachez que le menu d’action permet également de visualiser les statistiques de votre robot ou de finir directement un tour sans rien faire. Quant aux commandes, c’est le bouton A qui sert à valider les choix. Les déplacements se font au moyen de la croix, mais attention ! Le choix de votre cible se fait par contre au moyen des gâchettes L et R.

TAS DE FERRAILLE

La série Gundam a ses adeptes, et ceux-là seront peut-être comblés par ce jeu. Cependant cela n’a rien de certain, parce que tout ou presque y est moyen. Rarement mauvais, mais rarement génial.

Ainsi les graphismes sont-ils tout juste corrects lors des phases d’action. Les robots sont assez bien modélisés, les décors sont vastes et colorés, mais l’ensemble paraît bien vide et un peu grossier. Cela s’améliore grandement lors des saynètes qui se déclenchent à chaque attaque. Là, pour le coup on a droit à des gros plans sur les robots, dignes du dessin animé.

Idem concernant la bande-son. Les thèmes musicaux sont assez punchy et plutôt agréables à l’oreille, mais ils reviennent vite et tournent en boucle.

Concernant la maniabilité, même son de cloche. Le plateau alvéolaire et le menu contextuel sont simples d’utilisation, mais les commandes étranges (le choix des cibles sus-cité notamment) et l’aspect vraiment bourrin du jeu lui ôtent pas mal d’intérêt.

En effet, une arme enlève en moyenne entre 700 et 1500 PV, alors même que la plupart des ennemis n’en possèdent pas beaucoup plus. La difficulté n’est donc pas très élevée, et on enchaîne les combats comme on enfile les perles, sans trop se soucier de sa propre jauge d’énergie.

Jusque-là, rien qui ne justifie une note en dessous de la moyenne malgré tout. Pourtant, il reste un point qui gâche vraiment le plaisir. Il s’agit de la caméra, qui suit invariablement les déplacements des ennemis. Or, ces déplacements sont hachés, et donc l’écran se déplace également de manière hachée, ce qui provoquera immanquablement de douloureux maux de tête. Difficile de croire que s’il y avait eu un bêta-test, les gars seraient passés à côté de cela.

Terminons par un petit questionnaire de Proust, ça nous changera des débilités habituelles. Si Battle Robot Retsuden était un héros de film, ce serait probablement Tronche de Cuir, le badass de Massacre à la Tronçonneuse. Comme lui, BRR est à la fois moche et brutal, et comme ses victimes, il est haché. Ahah. Blague. Drôle.

Battle Robot Retsuden