N’est pas Nintendo qui veut. N’est pas Davilex qui veut non plus, mais c’est pas une raison pour essayer de les imiter. Enfin bref, pour en revenir à Nintendo, Banpresto a essayé de jouer à la grenouille qui voulait se faire aussi grosse que le bœuf, en lançant sa propre version de Mario Kart. Ouch ! Epic fail…
LE COMBAT DES CHEFS
En principe je n’aime pas beaucoup me répéter, mais si par le plus grand des hasards vous découvrez la série des Battle de Banpresto par cet épisode, un petit topo s’impose.
Les Battle, ce n’est pas vraiment une série en fait. C’est un ensemble de jeux réunis sous la même étiquette, mais chaque représentant est bien différent des autres, puisque l’on trouve pêle-mêle des jeux de course, de sport, de flipper, des RPG ou encore des jeux de stratégie par exemple.
Seul point commun à tout ce bazar, l’utilisation de personnages célèbres issus de grandes franchises du dessin animé (ou de séries sentaï) nippon : les Kamen Riders, Ultraman, Go Nagai… Tout ce petit monde se retrouve pour l’occasion nanifié, et partage une aventure commune qui n’a pas grand rapport avec ce à quoi ils sont habitués.
LES FOUS DU VOLANT
Battle Racers est un jeu de courses de tondeuses à gazon, façon Mario Kart. Il propose donc de prendre en main l’un des personnages pré-cités, à travers des circuits loufoques et, particularité héritée du hit de Nintendo, il ne s’agira pas uniquement de vitesse puisque des armes sont également au programme.
Mais avant de parler du jeu pur et dur, allons faire un petit tour dans les menus. La visite sera de courte durée puisque le jeu ne propose que deux modes de jeu (solo ou duel) et quelques options (réglage de la difficulté, des contrôles et du son). Partant de là vous choisirez votre avatar parmi quatre, puis une dernière option dont je n’ai pas compris le sens (c’est en japonais) ni l’utilité (ça ne change visiblement rien).
Ensuite, trois championnats s’offrent à vous, constitués respectivement de quatre, cinq et six circuits selon le niveau de difficulté - du plus simple au plus complexe. Si les premiers circuits sont relativement simples et droits, les derniers sont complètement biscornus. A notez qu’un quatrième championnat est à débloquer, probablement en terminant les trois autres.
Nous voilà maintenant prêts à en découdre. Battle Racers offre une vue de dos et simule la 3D en utilisant le légendaire mode 7 de la Super Famicom. L’écran est scindé en deux horizontalement. En solo la partie haute montre le personnage que l’on contrôle, et la partie basse la carte du circuit. À deux, cette partie basse montre l’autre joueur.
La croix permet de se diriger latéralement, le bouton B sert à accélérer et le bouton Y à utiliser une arme, que l’on aura précédemment récoltée sur la chaussée. Il en existe plusieurs (elles apparaissent par troupeaux de quatre, ce qui correspond au nombre de participants, contrôlés par l’ordinateur ou par le joueur). Difficile par contre de vous dire à quoi elles ressemblent, puisqu’ à l’usage elles consistent toutes en une débauche d’effets pyrotechniques difficilement déchiffrables.
De fait les participants ont une jauge d’énergie, qui s’amenuise à mesure qu’ils se font toucher par une arme. Mais ce n’est pas tout : il faudra aussi veiller à bien rester sur la piste, car tout passage en dehors des clous s’avère potentiellement létal. En effet, les circuits sont entourés par des barrières électrifiées qui vous blessent si vous les touchez, et les rares pistes qui n’en possèdent pas n’ont tout simplement pas de bord !
WHAT ELSE ?
Battle Racers est un jeu plutôt sympathique au premier abord. Visuellement il est plutôt séduisant, avec ses petits persos en SD et ses décors archi-colorés. Et du côté de la bande-son, les thèmes sont remuants et vont donc bien avec ce genre de jeu.
Cependant on déchante tout de même assez vite. Pour commencer, les animations sont assez molles. On ne ressent absolument aucun effet de vitesse, et on a l’impression que la Super Famicom peine à afficher les gros pixels qui constituent les décors. Du coup les musiques sont plus trépidantes que le jeu en lui-même…
Plus grave encore, la jouabilité est loin d’être au top. Les personnages se dirigent difficilement, et la caméra tournant à mesure que l’on prend les virages, perturbe encore un peu plus le joueur. Et puis avec seulement quatre personnages différents, difficile de proposer plusieurs styles de jeu. Cela se confirme vite puisque les quatre sont absolument identiques en terme de maniabilité, quoi qu’en disent les statistiques indiquées lors du choix des avatars.
La difficulté devient donc vite énorme, ce qui a au moins l’avantage de contrebalancer la durée de vie assez médiocre du soft. Parce que les circuits ont beau être au nombre de quinze (sans compter le championnat caché), ils se traversent tout de même de manière assez rapide malheureusement.
Sans vouloir médire sur Banpresto, il faut avouer que les seuls jeux potables du développeur sont ceux qui ont essayé d’être originaux (le dodgeball, le flipper barré…). Lorsque la firme s’essaie à la copie, ça vire généralement à la catastrophe, et c’est encore une fois le cas avec ce médiocre clone de Mario Kart.